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Après la monnaie mondiale de Facebook, Google veut contrôler les villes de l’avenir
©ALAIN JOCARD / AFP

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Google a présenté le projet d’une ville entièrement conçue, contrôlée et gérée par ses services. Le premier projet de la ville la plus intelligente du monde été présenté à Toronto.

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Il est aussi l'auteur du blog http://www.jeanmarc-sylvestre.com/.

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Google veut construire la ville qui, selon ses dirigeants, sera la plus intelligente du monde. C’est le projet qui vient d’être présenté au Canada et qui s’étendra d’abord sur 5 hectares, mais s’élargira assez vite pour arriver à la taille de 77 hectares. Les terrains sont situés à l’est de Toronto, dans une zone abandonnée de la plus grande ville canadienne. 


Sidewalk Labs, la société qui réalise le projet est une filiale d’Alphabet, maison mère de Google. Google a déjà investi plus d’un milliard de dollars. 

Ces nouveaux quartiers en cours de construction seront « intelligents et connectés » et constitueront un test grandeur nature mené par le géant du digital pour montrer au monde entier l’étendu de la technologie dont il est capable. C’est donc à la fois un test et une vitrine. 
Sidewalk Labs a l'intention de construire 2 500 logements. Les habitants de ces quartiers seront des habitants lambda de la classe moyenne nord-américaine vivant à Toronto.

Alphabet a dévoilé son plan pour Toronto en début de semaine, dans un rapport de plus de 1500 pages dont le titre est sans équivoque : Toronto demain : une nouvelle approche pour une croissance inclusive.

La ville intelligente de demain telle que la conçoit Google est donc au service de la croissance économique ; mais aussi écologique puisque le projet a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 89%. Il n’avait pas le choix pour séduire dans le monde d’aujourd’hui.
C’est un projet d’aménagement global qui touche à la fois le logement, la consommation d'énergie, la mobilité, les services sociaux et les espaces publics partagés. 

Le 1er pari est fait sur la sécurité. Tant qu’à être surveillé, autant qu’il y ait un objectif sécuritaire. Par exemple, des passages piétons dotés de capteurs qui donnent plus de temps aux piétons selon leur besoin.

Le deuxième challenge de la smart city est de permettre une totale mobilité des hommes et des produits. On retrouvera des navettes autonomes à basse vitesse transportant les résidents et tout un service connecté de livraisons de colis en souterrain.

La troisième ambition, c’est la qualité de vie, avec des bâtiments innovants en bois, très ouverts sur l’extérieur, des capteurs pour recueillir les relevés de la qualité de l'air, des poubelles intelligentes qui alertent les robots dès qu’il est temps de vider les poubelles, des allées piétonnes protégées par des « imperméables » de pluie et de glace…

Mais dans un monde connecté, les technologies vont recueillir des données en permanence sur les habitants et leur écosystème. Beaucoup s’interrogent alors sur la captation et le partage de data qu’entrainera ce nouveau genre de ville. Le déploiement de tant de nouvelles technologies dans la ville, qui touchent à la fois aux véhicules et aux personnes habitants et se déplaçant dans l’espace urbain peut exiger une nouvelle régulation, qui n’existe tout simplement pas aujourd’hui au niveau de la ville, de la région ou même de l’Etat. 
Toute la question, non résolue par Google sera de savoir par qui seront contrôlé les données ainsi collectées. Qui, pour, réguler les villes nouvelles ? Les premiers observateurs considèrent, à la lecture du rapport concernant le projet de Toronto, que c’est Google qui compte apporter la réponse pour réguler ces villes connectées avec la création de nouvelles structures de gouvernance, en partie privées, dont certaines seraient des filiales d’Alphabet.

Après le Libra, monnaie mondiale de Facebook et la Google City, les GAFA ne dissimulent plus leur ambition d’occuper l’espace public, en franchissant les étapes les unes après les autres, pour tenir de plus en plus le rôle des Etats et des administrations.

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