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Il y a une grande différence entre l’hygiène et la propreté lorsque vous faites le ménage chez vous et voilà laquelle
©RONALDO SCHEMIDT / AFP

Santé publique

Selon le rapport Royal Society for Public Health (RSPH), il y a une confusion généralisée entre la saleté, la propreté et l'hygiène.

Stéphane Gayet

Stéphane Gayet

Stéphane Gayet est médecin des hôpitaux au CHU (Hôpitaux universitaires) de Strasbourg, chargé d'enseignement à l'Université de Strasbourg et conférencier.

 

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Atlantico : Quelle est la différence entre l'hygiène et la propreté ? Comment faire la différence entre ce qui a l'air sale et ce qui est peu hygiénique et participe à la propagation des microbes nocifs ?

Stéphane Gayet : C'est une confusion ancienne et solidement ancrée dans l'esprit de tout un chacun, ce qui est néfaste à la mise en œuvre de la prévention des infections chez l'homme.

L'hygiène : un domaine en vérité trop mal connu

L'hygiène n'est ni le nettoyage, ni son résultat qui est la propreté. Le nettoyage est la technique qui consiste à éliminer les salissures. La propreté est une notion macroscopique et sensorielle. Elle se voit, se touche, se sent. Par voie de conséquence, l'expression de « propreté microbiologique » est une aberration fautive.
Assimiler de façon simpliste l'hygiène à la propreté reviendrait à dire que chacun serait compétent en hygiène, en d'autres termes que l'hygiène ne s'apprendrait pas, ce qui serait la négation du savoir et du métier d'hygiéniste. Cette confusion qui est fréquente et même commune reflète une profonde méconnaissance du concept d'hygiène et elle détermine des erreurs dans bien des activités quotidiennes. L'hygiène n'est pas non plus la désinfection qui est une technique ayant pour effet de neutraliser une partie importante des microorganismes présents à un endroit donné ; ce résultat est temporaire.

Le terme « microbe » appartient au langage familier ; il est ambigu. Le terme « microorganisme » doit lui être préféré. Les microorganismes sont les organismes microscopiques – invisibles par l'œil de l'être humain – dont certains sont vivants et d'autres non. L'adjectif microbien est quant à lui admis, faute de mieux. Il existe trois types de microorganismes vivants : les parasites microscopiques, les champignons microscopiques et les bactéries ; il existe deux types de microorganismes non vivants – au sens classique de la vie qui est constituée de cellules vivantes - : les virus et les agents transmissibles non conventionnels (ATNC) ou prions.

Pourquoi tant de méprises sur l’hygiène ? Il est probable que cette confusion provienne des épidémies historiques de peste, de choléra et de typhus. Une épidémie de peste commence par un contact étroit avec des rats malades qui entrent dans les maisons au point que leurs puces viennent sur nous et nous contaminent ; une épidémie de choléra est liée à l'installation de conditions d'insalubrité et de promiscuité qui permettent, à partir d'une personne porteuse saine du vibrion cholérique, une contamination interhumaine en série ; une épidémie de typhus est déclenchée par la conjonction d'un défaut de soins du corps ainsi que des sous-vêtements et vêtements (incurie corporelle et vestimentaire) et d'une grande promiscuité qui permet, à partir d'une personne porteuse de la bactérie (rickettsie), une contamination interhumaine assurée par les poux de corps. On voit que dans le cas de la peste, du choléra et du typhus (les grandes épidémies historiques et meurtrières), la propreté ainsi que la salubrité jouent un rôle dans la prévention. Mais nous n'en sommes heureusement plus là !

L'hygiène est un ensemble de savoirs et de pratiques. Son domaine est celui de la prévention. Et dans la mythologie gréco-romaine, Hygie est la déesse de la santé. Quant à Esculape pour les Romains et Asclépios pour les Grecs, il est son père, le dieu de la médecine. La médecine consiste d’abord – mais pas uniquement - à soigner des personnes atteintes de maladie : elle ne concerne pas beaucoup les sujets bien portants, qui relèvent de la prévention.
La santé est selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) « un état de complet bien-être sur tous les plans ». Pour rester en bonne santé, il convient d'adopter un comportement préventif. On voit qu’Hygie est la déesse de la prévention sanitaire, car celle-ci permet de conserver une bonne santé, ou du moins, elle y contribue.

Attention : on peut trouver sur certaines pages internet : « Hygie est la déesse de la santé et la propreté. » Cette erreur est une vraie ineptie. La propreté n'a aucunement besoin d’une déesse : c'est quelque chose d'instinctif et de naturel, et qui ne nécessite pas de connaissance particulière. Mais aujourd'hui, avec l’internet, beaucoup de personnes s'arrogent le droit de rédiger des textes d'information et de les publier, sans le moindre contrôle ; les absurdités et contrevérités abondent sur la toile, hélas ; en fait, ce n’est gênant que pour les personnes qui n'ont pas d'esprit critique et ne se méfient pas assez. Cette naïveté, qui consiste à penser que ce qui est écrit et publié, est ipso facto véridique, est appelée le syndrome de Gutenberg (l'inventeur de l'imprimerie : « C'est vrai, puisque c'est écrit »).

Non pas une, mais plusieurs hygiènes différentes

L'hygiène est une branche de la médecine dont l’objet est la prévention des maladies. Son but est donc de préserver et de favoriser la santé. Quand on emploie le terme hygiène seul, c'est pour évoquer la prévention des infections. Dans ce cas, hygiène est employé à la place de l'expression « Hygiène microbienne », qui est surtout la prévention de la contamination avec un agent infectieux. Car contaminer est l'action qui consiste à transmettre des microorganismes. Plus exactement, il s'agit là de la biocontamination, donc de la contamination avec des bio-contaminants (agents infectieux ou microbiens). Elle diffère de la radio-contamination ou contamination avec un produit émettant des radiations ionisantes (radioactif).
Par ailleurs, il y a l'hygiène mentale, l'hygiène du sommeil, l'hygiène physique, l'hygiène sociale ou encore relationnelle, l'hygiène alimentaire, l'hygiène buccodentaire, etc. Mais de fréquentes expressions utilisant le mot hygiène sont fautives : c'est le cas de l'expression « hygiène corporelle », du moins lorsqu'elle est employée à la place de propreté corporelle ; c'est aussi le cas de l'expression « hygiène des locaux », pour la même raison.
En pratique, il est nécessaire de bien employer le mot hygiène. Comment faire ? Il faut pour cela répondre à la question : s'agit-il de prévention et le cas échéant de quelle prévention ?
Le fait de se laver la tête, le dos et le ventre n'évite pas de maladie – sauf dans des cas bien particuliers – ; ce n'est donc pas de l'hygiène, mais de la toilette corporelle. Une personne qui dégage une odeur forte et désagréable (macération) n’est pas une personne qui manque d'hygiène, c'est une personne qui ne se lave pas (assez) et ne change pas assez souvent ses sous-vêtements et vêtements. La dépilation et qui plus est l'épilation pubiennes sont aujourd'hui fort pratiquées : elles n'évitent aucune maladie - sauf les poux de pubis, mais qui sont devenus assez rares – et l’on ne peut pas les considérer comme des mesures d'hygiène : ce sont des modes ou même des obsessions. On sait même qu’elles peuvent être préjudiciables, car le corps humain n’a rien d’inutile : les poils et les follicules pilosébacés ont une fonction précise, où qu'ils se trouvent. De la même façon, le fait de nettoyer un local n'évite en général aucune infection : ce n'est pas de l'hygiène, mais un nettoyage des locaux ; on comprend dès lors que l’expression « hygiène des locaux », commode et largement utilisée, est encore une expression fautive de plus.
En revanche, se brosser les dents après chaque repas, ne pas manger entre les repas et éviter les sucreries sont les bases de l'hygiène bucco-dentaire ; par ailleurs, pratiquer des exercices physiques plusieurs fois par semaine fait partie intégrante de l'hygiène physique ; éviter de boire de l'alcool et de prendre des substances excitantes le soir font quant à eux partie de l'hygiène du sommeil, etc. À chaque fois que l'on utilise le mot hygiène, il doit faire référence à une prévention précise.
L’hygiène est donc différente d’un ensemble de rites et de coutumes. Elle demande des connaissances et de la réflexion.

L'hygiène microbienne ou hygiène tout court est ainsi un comportement ayant pour objet la prévention des infections ou maladies infectieuses.

La chaîne épidémiologique de l'infection

Pour être en mesure de prévenir les infections, il faut déjà comprendre comment elles naissent. Une infection ou maladie infectieuse est un phénomène comportant cinq étapes : la contamination, la colonisation, l'invasion, l'évolution et souvent la guérison. La colonisation correspond à ce que l’on appelle l’incubation ; l’invasion fait donc suite à la colonisation : c’est une phase de pénétration microbienne. Prévenir une maladie consiste à agir pour éviter qu'elle ne commence. Plus on agit en amont du phénomène morbide, et plus on est efficace et même efficient.

La saleté se voit ; elle ne signifie aucunement l'existence d'un danger infectieux.

Les vrais réservoirs des microorganismes potentiellement pathogènes pour l'homme

En réalité, la contamination microbienne ne s'effectue pas comme on aurait tendance à le penser intuitivement. Car les principaux réservoirs de microorganismes potentiellement pathogènes pour l'homme ne se trouvent pas autour du corps humain (environnement), mais au contraire dans notre corps, aussi choquant que puisse paraître cette affirmation.

En d'autres termes, les éléments comportant un danger microbien pour un individu donné sont : lui-même, les personnes qu'il rencontre et tout ce qu'elles ont touché ; parfois l'eau et les animaux (surtout la nourriture d'origine animale).

C'est ainsi que la désinfection du sol dans un domicile (cuisine, salle de bains, toilettes) ne relève pas de l'hygiène ; c'est en réalité le cas de beaucoup d'opérations de nettoyage et de désinfection, excepté certaines situations à risque particulier.

Les précautions doivent en revanche porter sur les mains et tout ce qu'elles touchent, ainsi que la nourriture. Le cas des épidémies hivernales d'infections respiratoires est particulier (transmission par les mains et la toux : émission d'aérosol).

Dans cette enquête réalisée auprès de 2 000 personnes, une personne sur quatre estime que les enfants devaient être exposés à des microbes nuisibles pour renforcer leur système immunitaire. Dans quels cas cette croyance est-elle vraie et pour quelles bactéries ?

Une protection peut être excessive ; mais ce n'est pas « trop d'hygiène » (expression impropre)

C'est assez juste, mais cela doit être nuancé. Le système immunitaire d'un enfant met des années à se construire. C'est une lente maturation qui ne se termine vraiment qu'à la fin de l'enfance. Il s'agit de distinguer la maturation physiologique du système immunitaire de l'enfant, de son apprentissage. Car la mémoire immunitaire se constitue jusqu'à l'âge adulte, au fur et à mesure des contacts avec de nouveaux antigènes et de la mise en mémoire qui résulte de chaque nouveau contact. C'est un véritable apprentissage, comme celui de la parole, de la lecture, de l'écriture et de la vie plus généralement. Cette éducation immunitaire est indispensable à la construction d'un être humain en bonne santé. On sait que l'on n'apprend bien qu'avec ses propres expériences : chez un enfant, les chutes, les blessures, les brûlures, les frustrations, les punitions, les coups reçus, etc. sont autant de circonstances qui nourrissent son expérience et le font grandir tout en le fortifiant. En matière de microorganismes, c'est un peu la même chose : l'enfant a besoin de faire ses propres expériences immunitaires en rencontrant divers antigènes microbiens (les antigènes sont des protéines situées à la surface des microorganismes et qui sont reconnues et mémorisées par les lymphocytes). C'est indispensable à la construction de son système immunitaire, et rien ne peut remplacer les expériences microbiennes.

Comme en toute chose, c'est le juste milieu qui est l'objectif et le plus difficile

Mais attention : ne passons pas d'un extrême à l'autre. Nous avons connu une époque où la tendance des mères était plutôt de surprotéger leurs jeunes enfants afin de leur éviter au maximum les contacts microbiens. On sait aujourd'hui que cette tendance est néfaste, mais plus sur le plan de l'allergie que sur celui de l'infection : les enfants surprotégés sont menacés d'allergies plus que les autres ; ils sont également plus menacés d'autres troubles liés à un microbiote digestif trop pauvre. Par ailleurs, il faut mesurer les risques : il ne s'agit pas de laisser les enfants se contaminer en cas d'épidémie, au motif de les aider à s'immuniser ; car ils peuvent toujours faire une forme grave d'infection.

Certes, l'enfant doit rencontrer l'adversité pour se fortifier et se développer, mais il faut trouver le juste milieu. C'est vrai des blessures comme des microorganismes. Il faut quand même le protéger, mais pas trop.

Quelles attitudes adopter pour éviter les infections au quotidien (dans les transports, à son domicile etc.) ?

Chaque individu est confronté à un grand nombre de risques. Chacun doit effectuer sa gestion des risques auxquels il est exposé. Plus les techniques se développent et se complexifient, plus elles génèrent de risques. Parmi tous les risques, les risques infectieux sont probablement ceux qui sont les plus mal compris et partant les plus mal gérés. Nous n’avons pas la possibilité de percevoir les microorganismes : ils sont microscopiques et donc invisibles, n’ont pas d’odeur, ne laissent pas de trace et les conséquences d’une contamination microbienne de notre corps sont à la fois aléatoires et différées dans le temps. Aléatoires, car lorsque nous contaminons nos mains en serrant celles d’autres personnes, cela n’a pas toujours une conséquence perceptible. Différées dans le temps, car, si une infection doit en résulter, elle est dans tous les cas précédée d’une période latente de plusieurs jours, l'incubation. Cette période d’incubation, si elle excède 48 heures, suffit souvent à nous faire oublier la circonstance contaminante.

La gestion des risques infectieux reste en grande partie individuelle et assez difficile. L’hygiène microbienne est à la fois incomprise, dévalorisée et même tournée en dérision. Pourtant, elle est capable d’éviter bien des maladies.

Face à la perception -ou sa non-perception- du risque microbien dans la vie quotidienne, il est peu de personnes qui aient un comportement vraiment rationnel et équilibré. Certaines adoptent des rites obsessionnels de lavage répétitif des mains - jusqu’à se les abimer - et de désinfection pluriquotidienne des objets, d’autres ont au contraire une attitude totalement insouciante et fataliste : « Arrivera ce qui doit arriver ; notre immunité est là pour nous protéger… » Pourtant, il suffirait d'adopter quelques règles simples et efficaces de prévention pour nous protéger avec un niveau opérationnel de sécurité.

Les règles à connaître et à appliquer au quotidien

Les principales règles à connaître sont les suivantes : les risques sont beaucoup plus liés à des virus qu’à des bactéries (les virus ne vivent pas : ce sont des particules inertes) ; un microorganisme doit disposer d'une porte d’entrée pour pénétrer dans notre organisme et nous infecter (nez, bouche, œil, plaie…, la peau leur étant imperméable dans l’immense majorité des cas) ; ce sont le plus souvent nos mains qui jouent le rôle de courroie de transmission vers une porte d’entrée ; il est ainsi nécessaire pour une bonne prévention, d’être attentif à tout ce que touchent nos mains, ainsi qu’à leur état cutané ; les ongles doivent être aussi courts que possible, car la région pulpaire sous-unguéale constitue une niche favorable aux microorganismes ; il ne s’agit pas de se laver ou se les désinfecter à longueur de journée, mais de le faire au bon moment ; le lavage et la désinfection des mains demandent autant un matériel adapté qu’une technique appropriée (se laver ou se désinfecter les mains par friction n’est pas « se frotter » les mains : cela s’apprend).

Les dangers microbiens dans les lieux publics

Dans un endroit public, il faut donc être attentif à tout ce que touchent nos mains. Sans tomber dans l’obsession maladive, il faut avoir le moins de contacts possible : éviter tous les contacts de nos mains avec d’autres mains ou des objets touchés par d’autres mains, quand il est possible de les éviter ; surtout, ne jamais porter ses mains à sa bouche ou ses lèvres - ainsi qu’à ses narines - sans les avoir au préalable lavées ou désinfectées de façon efficace ; attention, nous faisons beaucoup de gestes qui transforment nos mains en courroie de transmission : mettre un chewing-gum, un bonbon ou encore un biscuit dans sa bouche, boire au goulot d’une bouteille que l’on a ouverte avec ses doigts, manger, ou même toucher ses lèvres de façon machinale comme un tic…

Il paraît donc très utile d’avoir en permanence avec soi un petit flacon de gel désinfectant pour les mains - utilisable aussi sur les surfaces et objets - ou quelques lingettes désinfectantes – idem - en emballage unitaire. Mais on peut tout de même s'en passer : tous les lieux publics sont équipés de toilettes ; ce qui importe, c’est de ne jamais essuyer ses mains avec un essuie-mains en tissu à usage partagé, mais aussi de ne pas se contaminer les mains (poignées, rampes…) après les avoir lavées ou décontaminées (ce deuxième point est vraiment capital).

Tous les lieux publics sont dangereux vis-à-vis des risques microbiens et singulièrement viraux. Il s’agit des transports en commun - tout particulièrement les barres d’appui, les poignées et les parties plastifiées des sièges -, des commerces de restauration rapide, des salles d’attente et bien sûr des musées. Les objets les plus dangereux sont ceux qui sont touchés par un grand nombre de personnes : écrans tactiles, poignées, commandes et télécommandes, accoudoirs… Dans tous ces lieux ouverts au public, il ne faut pas compter sur le nettoyage et la désinfection effectués par le personnel d’entretien : malgré le soin de ce dernier, ça ne peut pas suffire. C’est à chacun d’appliquer les règles que nous avons déjà détaillées.

Il ne s’agit pas non plus de cultiver une phobie de la contamination en évitant de sortir. Comme en toute chose, le plus difficile, c’est le juste milieu, l’équilibre. C’est possible, il faut simplement avoir conscience de ces risques infectieux, d’y penser chaque jour dans les circonstances que nous avons vues, et les gérer avec pragmatisme et efficacité. Cette gestion des risques est réalisable sans obsession ni contraintes inacceptables ; c’est une habitude de vie à prendre, en toute lucidité et en connaissance d’un minimum de notions sur les microorganismes et leur transmission. On peut dire également que c’est un choix de vie : on gère les risques infectieux ou on préfère les ignorer. À chacun de se positionner.

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