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"Les nationalistes stupides aiment leur pays… et n'aiment pas ceux qui viennent de loin" (Jean-Claude Juncker)
©Daniel MIHAILESCU / AFP

Bête et méchant

Le président de la Commission européenne aurait été bien avisé de se taire. A quelques heures des élections européennes, ces propos sont totalement néfastes pour la cause qu'il défend.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Jean-Claude Juncker parle un dialecte singulier : le bruxellois ! Ce parler se caractérise par son arrogance et sa suffisance. Car il a une fonction dominatrice et envahissante. Puisqu'il a tendance à devenir ce que du temps de Rome, maîtresse du monde à l'époque, on appelait  la "lingua impero", la langue de l'Empire.

Le propos de Jean-Claude Juncker s'articule en deux temps. La première partie est d'une évidence lumineuse si on enlève le mot "stupide". Oui, les nationalistes, et aussi tous ceux qui ne le sont pas, aiment leur pays. Les Français aiment la France, les Allemands aiment l'Allemagne, les Italiens aiment l'Italie, etc… On est en droit d'espérer que Jean-Claude Juncker aime le Luxembourg.

La deuxième partie du propos du président de la Commission européenne est tout simplement fausse et mensongère. Il suffit pour le comprendre de s'entendre sur le sens du mot "loin". Nous aimons les Américains : les Etats-Unis c'est loin non ? Nous aimons les Chinois : la Chine c'est plus loin encore. Nous aimons les Anglais : ils vont, eux aussi, être très loin puisqu'ils s'apprêtent à quitter l'Europe…

Les mots amour, amitié, empathie sont totalement absents du dialecte bruxellois pratiqué par Jean-Claude Juncker. Car quand on invite des gens pour déjeuner et dîner, il est légitime de choisir ceux qu'on convie à sa table. Un proverbe juif explique bien les choses. "Si je ne m'aime pas, qui m'aimera ? Mais si je n'aime que moi, qui suis-je ?". Le proverbe dit, avec raison, qu'il faut aimer les autres. Mais il ne le dit pas : "tous les autres".

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