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Trump est il si mauvais ? Leçons à retenir -depuis les USA- pour la France et l’Europe
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Les entrepreneurs parlent aux Français

Il y a eu des présidents plus inspirants. Plus intelligents. Plus cultivés. Plus raffinés. Plus « nobélisables », même. Sur ces registres, notre grand Donald et sa désormais coupe iconique, ne peuvent lutter un seul instant.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Si l’on devait juger de ses compétences en matière internationale, largement dictées soit par des contingences familiales, soit par l’envie de passer pour le « boss », on pourrait le trouver pitoyable. Bien que cesser de céder au Hamas ou aux pro-Palestiniens de tous bords comme le font les Européens depuis si longtemps, soit plutôt une bonne nouvelle, tant sur le Golan, que sur la localisation de l’Ambassade Américaine à Jérusalem.

Pour l’essentiel, on voit bien plus de stratégie chez Poutine, qui a tout compris de ce point de vue ou en Chine, que chez Donald, qui fait office dans ce combat, de personnage de parc d’attraction. Mais au moins mérite bien son prénom !

Sur l’environnement et la recherche, la réduction de la dépense fait peser un risque sur l’avenir des USA, dont les investissements sur le futur, diminuent de façon tristement inquiétante, à l’heure où la Chine garde le pied sur le champignon. Son obsession a fait bâtir son mur sur la frontière Mexicaine alors que la R&D est en berne, en dit long sur le caractère monomaniaque, dénué de toute logique, du personnage. Seule nuance à ce jugement finalement très français. Il fait finalement, ce qu’il a promis ! Et cela surprend toujours, notamment en France, où un Président est élu par des naïfs qui oublient que les promesses électorales, sont des promesses pour les nuls ou les déficients mémoriels, et qu’elles ne sont jamais appliquées. Ce qui donne une idée du niveau moyen de nos concitoyens et rappelle que l’idée de les laisser s’exprimer, au travers de référendum, serait vraiment un appauvrissement démocratique et non le contraire. La démocratie ne gagne pas à laisser la décision à ceux qui ne comprennent pas. Il y a moins de risque à échouer en essayant, qu’à jouer le sort d’une nation à la roulette du peuple…

En revanche, sur l’économie. Là notre Donald passe moins pour un Mickey ! Taux de chômage du mois dernier aux USA (chiffres qui datent de moins d’une semaine) : 3.6%. Un chiffre qu’aucun technocrate français n’a jamais vécu de son vivant. C’est le meilleur chiffre des USA depuis 1969, année érotique pour certains, économique pour d’autres. C’est un taux fou, avec un emploi plein et un salaire des cadres qui repart à la hausse. Et pardonnez du peu, 250 000 emplois créés, à nouveau, le mois dernier. Alors là, on se moque déjà moins du côté de nos intellectuels et crânes d’œuf Européens, qui, faute pouvoir en faire au moins moitié autant, vont nous offrir, une Europe populiste, par des électeurs à qui l’on peut pardonner leur bêtise, leur ignorance crasse et leur manque de mémoire, de vouloir essayer autre chose et de mettre à la tête de l’Europe des gens qui leur promettent « de pendre du technocrate privilégié pour y mettre plus de peuple ». De se recentrer sur eux-mêmes et passer moins de temps, en cas de crise, à sauver les banques, pour investir un peu plus dans les hommes. C’est terrible, mais c’est la leçon à retenir. Les électeurs votent avec l’estomac, et leur estomac se vide.

Est ce vraiment mieux aux USA ? Pas tant que cela, mais les chiffres alimentent un positivisme, une foi en l’avenir, que l’Europe ne peut plus offrir. Et Trump l’a compris. « Make America Great Again », ne commence pas comme en Europe, par s’appliquer à soi même des lois sur la concurrence que personne ne respecte, y compris contre nos propres intérêts. Ni a refuser des fusions, au prétexte qu’elles pourraient atteindre à la concurrence intra-Européenne, à l’heure où cette dimension n’est plus l’étalon de mesure adéquat, quand on a la Chine face à soi. Etre gros en Europe, géant en Europe, est encore être un nain à l’échelle mondiale, quand la Chine est dans la même cours de récré !!

Oui les USA ont un taux de chômage bas. Mais à quel prix ? Au prix de jobs mal payés, d’indépendants sortis des statistiques, qui « courent le cachet », mais ne sont pas heureux pour autant, mais qui ne voteront pas pour les ou des Démocrates. Quand vous êtes mineur, dans le charbon et que votre job à 100 000$ avec primes, est remplacé par un job de service à 25 000$, c’est votre vie et surtout votre avenir qui s’écroule. C’était ainsi au Royaume Uni avant le Brexit. Des économistes, toujours aussi éclairés, venaient sur les plateaux TV expliquer que tout allait bien en Angleterre, chiffre du chômage et de la croissance à l’appui, et furent bien dépourvus, quand la sanction du vote tomba. Non, vous n’êtes pas heureux quand vous perdez 60% de votre pouvoir d’achat, et non, vous ne votez pas pour ceux qui ne vous ont pas protégé de ce déclin.

Aux USA, le chiffre reflète une misère bien cachée.

Tout d’abord, le fait que les villes côtières raflent presque toute la mise. Rien pour le centre des USA, qui se désertifie et se paupérise à l’infini. La fracture territoriale s’intensifie et finira par exploser bruyamment, et pour le moins, profitera à Trump, qui y est toujours populaire, même si il n’a rien pu faire à ce jour, pour ramener de l’emploi au centre des USA.

Ensuite, le salaire, du bas de la pyramide, qui stagne et prive d’oxygène, un nombre incroyable de la population. Un ouvrier, corrigé de l’inflation et autres indices, ne gagne en 2018, que 4$ de plus de l’heure qu’en 1974 !!

Enfin, le désespoir. La courbe de ceux qui ont déserté le camp du chômage, sortis des statistiques, est exponentielle. Elle ne cesse de grimper. Ce sont près de 20 millions d’américains, qui ont renoncé à chercher un emploi et vivent de subsides et d’économie informelle. Sans autre espoir, pour le reste de leurs jours.

C’est donc un miracle en demi-teinte, mais qu’on ne peut attribuer à Trump pour sa partie noire. L’inégalité des richesses, la malnutrition de 16 millions d’enfants aux US, le chiffre de ceux qui renoncent à l’emploi, la désertification des territoires, sont un phénomène à la fois mondial, et qui ont sédimenté ces 30 dernières années. Les Noirs américains n’ont pas vu d’effet Obama pendant ses 2 mandats.

Mais, au moins, il y a une partie des USA, qui triomphe encore, et on aimerait en dire autant. Les investisseurs investissent. A risque. Trop de risque pour trop de survalorisation, mais mieux vaut pécher par excès, que par déficience comme nous le faisons. Car statistiquement, les pertes sont compensées par le gain réalisé par quelques uns. Le salaire des cadres remonte, ce qui est un bon signe alors que la classe moyenne avait tendance à glisser vers le bas. Les villes côtières sont robustes et vivaces. Et il y est impossible de ne pas trouver un emploi, quand on en cherche un. Les indemnités n’étant pas identiques aux nôtres, les américains, très endettés, n’ont jamais envie de rester au chaud, au chômage, pour faire une pause, comme nombre de cadres en France de plus de 45/50 ans. Aux USA, dès le lendemain, ils cherchent un job.

Mais plus important encore, les chiffres alimentent la « pompe à Trump ». Relaxé depuis que Mueller à rendu son rapport, qui indique n’avoir pu réunir assez de preuves (à défaut de le disculper), et alors que la course à l’investiture démarre chez les Démocrates, ces chiffres font de Trump, un héros de la politique fiscale qui créé des emplois, via la théorie du « ruissellement » qu’Emmanuel Macron n’a pu vendre aux Français, tant les « cadeaux aux riches » sont conspués en France, alors que tout le monde a pu constater que décapiter les riches depuis 35 ans, n’y a produit que du malheur.

La richesse n’est pas le cumul de pauvretés. Même additionnés, des centimes restent des centimes. La richesse se crée par des êtres rares, les entrepreneurs, qui deviennent rarement riches (statistiquement), mais créent beaucoup de richesse et d’emplois, sans jamais trouver la reconnaissance ou la gratitude, de ceux qui veulent qu’on leur interdise la moindre souplesse. Même au détriment de leur propre emploi. Aider les « riches » (traduisez dans un pays normal les entreprises et entrepreneurs) profite à tous. Trump le prouve. JP Morgan, par exemple, a annoncé qu’il allait utiliser les économies d’impôt sur les sociétés pour investir à nouveau dans des centaines d’ouverture d’agences bancaires partout aux USA, et créer ainsi des milliers de jobs. En France, ce serait un scandale, un cadeau aux riches. Pour ces milliers de personnes aux USA, c’est un emploi, un avenir, une bénédiction. Autres lieux, autres traductions.

Ces chiffres, si ils se maintiennent, vont permettre une probable réélection de Donald, qui pourra ainsi continuer à gérer son parc d’amusement depuis Twitter ! Le même Trump, qui soutient ses acteurs économiques en danger ou en retard. La 5G est en retard chez les opérateurs Américains ? La Chine en avance ? Alors on bloque la Chine pour favoriser l’émergence d’une offre Américaine. On peut se parer de toute la vertu du monde et critiquer cette attitude, moi, elle me convient. Il défend les siens, et face à la Chine, c’est une véritable bonne idée. J’aimerais que nos Présidents, en Europe, en fassent de même. Cela redonnerait aux Européens, l’envie de voter pour des hommes et des femmes qui soutiennent les entreprises qui les emploient, plutôt que de voter pour des lâches ou des aveugles, ou les deux, qui les abandonnent au nom des lois pures de la concurrence parfaite. Il faudra malheureusement des élections terrifiantes, pour qu’ils réalisent que les peuples attendent des gens puissants, fermes, déterminés et non des intellos qui rêvent à un modèle normé et parfait, qui n’existe par ailleurs que dans leurs cerveaux brumeux d’intellectuels déconnectés.

Alors, si un scientifique de classe mondiale, pouvait nous inventer une version plus éduquée, sans perdre l’efficacité du Président Trump, il remporterait les élections, partout où il se présenterait, à ce jour au moins. Et à défaut, et dans l’attente, entre une machine respectable à perdre et une machine plus douteuse, mais à gagner, je choisis la dernière. Et vous ?

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