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Notre-Dame : le retour de l’union sacrée
©Thomas SAMSON / AFP

Union nationale

Il n’y a pas que le phénix qui soit capable de renaître de ses cendres. Notre-Dame va se relever du pire incendie de son histoire.

Samuel Pruvot

Samuel Pruvot

Diplômé de l’IEP Paris, rédacteur en chef au magazine Famille Chrétienne, Samuel Pruvot a publié "2017, Les candidats à confesse", aux éditions du Rocher. 

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C’est certain, elle va ressusciter. Non par magie mais sous l’effet d’un puissant effort collectif. Cet effort humain et généreux de toute la nation que l’on sent germer un peu partout comme un printemps impatient sur le charbon des chênes centenaires de saint Louis qui sont partis en fumée. Renan avait raison : une nation est une âme, un principe spirituel.

Est-ce un hasard si Notre-Dame a connu la terreur des flammes au début de la Semaine Sainte ? Pour les catholiques, la réponse est évidemment non. Ils ont la curieuse impression que Notre-Dame a voulu suivre le Christ dans sa Passion. Au rocher du calvaire puis dans sa descente aux enfers. A l’heure du scandale des abus sexuels, l’Eglise universelle avait pris de l’avance sur le chemin de Croix. Car l’Eglise suit toujours son maître comme le dit si bien Claudel (qui a retrouvé Dieu derrière un pilier à Notre-Dame de Paris). Le disciple n’est pas plus grand que son maître. Et le pape lui-même a mordu la poussière. Il a demandé pardon pour les criminels cachés dans le sein de l’Eglise sous le manteau du sacerdoce. Devançant le mercredi des cendres François en a reçu plein sur la tête. Il en reçoit encore…

Mais l’incendie n’a pas eu raison de Notre-Dame de Paris. Les cendres n’ont pas recouvert Paris. Aucun Néron n’a carbonisé l’ile de la cité comme jadis les collines de Rome. Sainte Geneviève de nouveau a stoppé les braises d’Attila. Contrairement aux prévisions les plus pessimistes, Notre-Dame est toujours debout. Vieillie, noircie, toute tordue et éventrée à la manière du texte prophétique de Gérard de Nerval : « Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être enterrer cependant Paris qu'elle a vu naître. »

Spontanément, des centaines de catholiques ont prié devant leur cathédrale en flammes. Eux qui se sentaient bien seuls en France – petite minorité ballotée par l’actualité acide – se retrouvent dorénavant au cœur de toutes les attentions. Car en accourant au chevet de Notre-Dame, c’est à leur Mère que l’on vient porter secours. Les Français appartiennent encore tous à la même famille. Et la couronne d’épines appartient à tous les citoyens. On retrouve le sens primitif du mot catholique qui veut dire universel.

Tout a cédé devant Notre-Dame et pas uniquement les hautes flammes infernales. Le Président de la République lui-même a reporté son allocution solennelle. Il devait faire des annonces pour sauver son quinquennat et s’extirper de la nasse des Gilets jaunes. Et la seule annonce qu’il a pu formuler a été une annonce faite à Marie. La promesse grave de reconstruire Notre-Dame. Un second vœu de Louis XIII. Une parole qui engage et qui dure plus longtemps qu’un débat national. Un grand chantier capable de rassembler Jean-Luc Mélenchon et François-Xavier Bellamy, Michel Onfray et Michel Aupetit l’archevêque de Paris. Bref, tous les Français en mal d’un horizon collectif qui les soulève à nouveau de terre. Samuel Pruvot

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