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Pourquoi il est urgent de mettre un terme à la schizophrénie fiscale
©DAMIEN MEYER / AFP

Edito

La fiscalité est devenue la bête noire des Français.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La fiscalité est devenue la bête noire des Français. En quelques semaines elle a pris l’allure d’un brûlot qui ravage toutes les couches de la société et suscite une véritable cacophonie au sein du gouvernement. Matière inflammable par excellence depuis des générations, elle est à l’origine du mouvement des gilets jaunes. Emmanuel Macron a invité ses ministres à proposer des solutions, en participant au grand débat, mais a abouti à une déferlante de propositions contradictoires obligeant le premier ministre à opérer sans cesse des recadrages qui étaient autant de désaveux, en développant des sentiments anxiogènes au sein de la population. En clair, le peuple a le sentiment qu’il n’y a aucune vision pour y porter remède.

A la base, il y a un phénomène concret : depuis la crise de 2008, la croissance est en panne, compte tenu de l’augmentation de la population. Alors que les prélèvements obligatoires ont augmenté de 3,5% . L’existence de l’euro ne permet plus les ajustements par la dévaluation, qui a été la pratique coutumière des gouvernements pendant des générations. Dès lors, le pouvoir s’est montré incapable de maîtriser les dépenses publiques qui ont continué de dériver, alors que le Parlement continuait de jouer un rôle effacé dans ce domaine, laissant en fait au ministère des finances le soin de conduire la politique fiscale.  D’où le système dont on mesure aujourd’hui la situation calamiteuse, car il est le fruit d’une technocratie complexe, illisible, parce qu’elle change sans cesse, mais qui a une finalité, celle de perpétuer le mouvement de hausse des impôts, parce qu’elle est incapable de supprimer la moindre taxe, d’autant que le Parlement ne l’aide pas dans cette tâche puisque les députés proposent toujours des dépenses nouvelles.

Aujourd’hui la coupe est pleine : toute velléité d’accroitre la charge est perçue comme une agression et provoque la révolte. Il est vrai que François Hollande avait particulièrement chargé la barque en matraquant les classes supérieures, qui a provoqué son rejet dans l’opinion au moins autant que son incapacité à lutter contre le chômage. Aujourd’hui le poids des impôts est anormalement concentré sur les classes supérieures, alors que l’opinion ne comprend toujours pas que les riches peuvent contribuer au mieux être de la population et pourraient être à nouveau tentés de quitter le pays, si le gouvernement entendait créer par exemple une tranche supérieure de l’impôt sur le revenu.

Nul ne sait comment Emmanuel Macron mettra fin à la cacophonie présente malgré les mesures fortes qu’il annonce à la fin de la période du grand débat. Car le tohu bohu actuel fragilise le pouvoir comme le montrent deux affaires récentes, où l’autorité de l’Etat est contestée. Ainsi, Nissan a été sauvé par Renault, mais réalise aujourd’hui l’essentiel des bénéfices du tandem franco japonais, au point de contester le pouvoir exercé par la firme au losange et à réclamer une redistribution des rôles. De même, Air France a sauvé KLM de la faillite, mais là encore à cause de l’aveuglement des pilotes français se montre beaucoup moins profitable que la firme néerlandaise qui ne supporte plus sa tutelle. Deux signes qui rappellent notre penchant aux querelles internes alors qu’il faudrait avoir pour seul objectif la définition d‘une  stratégie véritable favorisant la rentabilité et le sens de l’effort.

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