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Alerte aux particules fines : pourquoi les alertes pollution ne devraient en fait pas nous inquiéter outre-mesure
©GERARD JULIEN / AFP

Catastrophisme

Les niveaux de pollution aux particules fines sont bien plus faibles que ce qu'ils étaient il y a quelques dizaines d'années.

Christian Gérondeau

Christian Gérondeau

Christian Gérondeau est polytechnicien et expert indépendant. Il travaille depuis plus de dix ans sur les questions environnementales.

Il est l'auteur du livre "Ecologie la fin" aux Editions du Toucan et "L'air est pur à Paris: mais personne ne le sait!" aux éditions de L'Artilleur.

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Atlantico : Paris connaît ce weekend un pic de particules fines, qui se traduit par une atmosphère inconfortable pour les habitants de la capitale.Selon vous, a quel point la pollution aux particules fines est-elle étendue en France ?

Christian Gérondeau : Commençons par donner quelques chiffres. Concernant les particules fines à Paris, on se situe autour de 15 microgrammes par mètre-cube par année en moyenne. En 1950, on était au-delà de 200 ! Parce qu'on se chauffait au charbon, parce qu'on avait des usines à Paris non dépolluées. Dans le métro, on se situe à 300 ! Là on déclenche une alerte à Paris parce qu'on atteint les 80… C'est évidemment plus que 15 mais c'est infiniment moins que ce qu'on avait autrefois et c'est moins que ce qu'on a couramment dans le désert. Dans le Sahara, on tourne en moyenne autour de 100 microgrammes et certains jours, le niveau se situe vers 500.

On déclenche une alerte pour un phénomène qui a pour l'essentiel disparu. C'est une alerte destinée à faire peur. Le niveau de particules est incomparable avec que ce qu'on avait autrefois et beaucoup plus faible que ce qui existe dans de multiples pays du monde, en particulier dans des pays désertiques.

Quelle est principale source de particules fines ?

On a à peu près le même niveau de particules fines à la campagne qu'à Paris. Ce serait assez étonnant que ce soit lié à la pollution automobile. Il y a des pollens, il y a des poussières, mais nous n'avons pas aujourd'hui de différence sensible entre les particules à Paris et à la campagne.

Nous avons réglé le problème, ce que ne veulent pas reconnaître les responsables. Nous avons dépollué les chauffages, les usines, les voitures, d'où voulez-vous que vienne la pollution ? Encore une fois, le taux est 20 fois plus faible qu'en 1950.

Dans la catégorie des preuves visuelles, ce sont les façades d'immeuble, en particulier Notre-Dame de Paris. Notre-Dame-de-Paris a toujours été noire : elle a été ravalée il y a 25 ans, elle est toujours blanche.

Niez-vous l'impact de l'automobile dans la pollution atmosphérique ?

Cet impact est en voie de disparition. Les normes qui sont proposées depuis maintenant une dizaine d'années sont une réduction d'un facteur de l'ordre de 30 à 50 par rapport aux voitures plus anciennes. Au fur et à mesure que ces dernières disparaissent, la pollution est en chute. Il y a quelques années, il y avait beaucoup d'alertes à la pollution, il n'y en a pratiquement plus. Nous sommes à des niveaux dérisoires comparé à ce qui existait auparavant. L'air n'est plus pollué !

Je sais que lorsqu'on dit ça, on est souvent taxé de peu sérieux. Il y a 3% des Français qui savent que la pollution diminue. Ca n'est pas une diminution, c'est une chute et la meilleure preuve c'est les façades des immeubles. 

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