Pourquoi l’or regagne la confiance des investisseurs<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Finance
Pourquoi l’or regagne la confiance des investisseurs
©Paul J. RICHARDS / AFP

Fièvre jaune

Tout le monde se tourne vers le précieux métal ces dernières semaines... et ce principalement à cause de la fébrilité qui règne sur les marchés.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

Plutôt calme pendant plusieurs années, le marché de l’or recommence à s’animer. A la faveur du mouvement de panique qui s’était manifesté au cours du deuxième semestre de l’an dernier en provoquant une chute des bourses, il a connu un moment d’euphorie avec une flambée d’achats émanant des banques centrales, qui ont ainsi accru leur stock de métal de 650 tonnes, en hausse de 74% par rapport à l’année précédente et suscitant un décalage de cours de 9% depuis le mois d’août. La secousse boursière qui avait laminé les portefeuilles d’actions en fin d’année s’est pourtant calmée, les craintes d’un krach qui s’étaient répandues en cours d’exercice paraissant une fois de plus remises à plus tard. Les bourses de valeurs ont ainsi repris quelques dix pour cent depuis le début 2019, provoquant parallèlement un mouvement de détente sur le métal jaune. 

Il reste que la nervosité des marchés commence à modifier les comportements A la moindre alerte, une nouvelle poussée des cours pourrait se produire car c’est le comportement des banques centrales qui s’est modifié : alors qu’elles avaient largement vendu une partie de leurs réserves au début des années 2000  en réalisant au demeurant de substantiels profits, elles se portent à nouveau sur le métal  à une période où les placements financiers sont beaucoup moins rentables en raison du niveau particulièrement bas des taux d’intérêt. Elles se sont fixées aussi la tâche d’encadrer le mouvement de ralentissement de l’économie mondiale pour éviter que celui-ci ne débouche sur une récession, ce qui les conduit à peser à nouveau sur les taux d’intérêt , malgré leur niveau anormalement bas, évitant ainsi de mettre en concurrence au métal jaune des placements plus avantageux.

Pour de nombreux observateurs, la fébrilité qui règne sur les places financières ne peut qu’encourager la détention d’une partie de métal dans les portefeuilles, d’autant qu’on s’attend à de nouvelles secousses. Au demeurant, des changements se produisent au sein des pays attirés par l’or. Ainsi, les grands détenteurs traditionnels comme les Etats-Unis ou certains pays occidentaux restent en grande partie à l’écart des nouveaux besoins qui s’inscrivent au contraire essentiellement dans les économies émergentes.  Ainsi la Russie a mis à profit la hausse des cours du pétrole pour acquérir 274 tonnes de métal l’an passé. La Turquie et le Kazhakstan ont suivi le mouvement et sans doute la Chine qui demeure très discrète sur le montant de ses réserves métalliques. Dans une moindre mesure, des nations d’Europe centrale comme la Hongrie ou la Pologne sont intervenues pour compléter leurs réserves et ce mouvement risque de s’étendre à d’autres nations soucieuses de diminuer leur dépendance vis-à-vis du dollar.

Les particuliers seront amenés à suivre la tendance, en l’absence de placements alternatifs rentables. La baisse continue des rendements de l’assurance-vie, et des obligations, le discrédit dont font l’objet les valeurs mobilières, la crainte d’un tassement de l’immobilier après des hausses relativement élevées conduisent les Français à conserver de plus en plus des liquidités qui finiront tôt ou tard par trouver un terrain d’accueil. C’est ce qui explique déjà depuis plusieurs années la multiplication des officines qui mènent campagne auprès des épargnants pour tenter de rallier au métal jaune une partie de cette manne disponible en quête de stabilité.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !