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Pourquoi l’essor des classes moyennes des pays émergents va tirer la croissance en 2019, tandis que l’Europe sera à la traîne
©SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Edito

Comme prévu, l’année 2019 s’est ouverte sur la purge des marchés financiers, avec en tête des replis les secteurs de la technologie et du luxe.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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En perdant en une seule journée près de dix pour cent, le titre Apple a provoqué une véritable secousse face à la montagne de milliards de capitalisation qui est en train de partir en fumée. Pour l’instant, le repli s’est effectué dans le bon ordre, mais rien n’interdit de penser que le mouvement puisse s’accélérer dans les semaines qui viennent, tant l’aversion au risque est en train de grandir et peut conduire des investisseurs à des ventes de panique.


Cela dit, il faut raison garder. Un assainissement des marchés était nécessaire après la hausse ininterrompue opérée en particulier aux Etats-Unis et artificiellement encouragée par Donald Trump depuis son élection par des mesures fiscales dont les effets sont en train de s’estomper. Nul doute que la nouvelle année va être marquée par des turbulences d’autant plus vives que les banques centrales retirent du marché de liquidités devenues excessives. Mais il peut être utile de prendre un peu de recul. L’Amérique connait la fin d’un cycle exceptionnellement long. En revanche, les pays émergents vont prendre une place de plus en plus grande dans la nouvelle croissance, sous l’effet de l’irruption de classes moyennes qui vont jouer dans les années à venir un rôle comparable à celui des trente glorieuses jadis en France. Il s’agit d’une tranche accrue de la population, avide de développement et d’enrichissement, prête à consommer largement, favorable aux investissements dans les infrastructures avec une croyance très forte dans l’avenir. Pour les organisations internationales, elles vont assurer au moins quatre pour cent de la croissance cette année – le FMI annonce même 4,7%, alors que l’Europe se contenterait de 1,9% seulement (sans parler de la France, en dessous de la moyenne avec 1,5%). L’Asie se tirerait la part du lion, en raison de l’abondance de ses classes moyennes, qui progresseraient d’un milliard d’individus d’ici 2025, dont 300 millions en Chine et 500 millions en Inde, sans parler de pays plus petits, mais avides de jouer un rôle actif dans la compétition entre les plus grands, comme c’est le cas du Vietnam, où le niveau moyen des salaires est inférieur de moitié à celui de la Chine. Cette impulsion provoquée par la partie la plus dynamique des populations et qui s’appuie sur la diffusion du progrès technique va soutenir l’activité malgré des hauts et des bas sporadiques liés aux tensions géopolitiques telles que celles qui existent entre la Chine et les Etats-Unis. 


Dans ce contexte, on ne peut que déplorer la place médiocre qui est dévolue à l’Europe. Elle représente pourtant en potentiel économique la deuxième place du monde, mais elle est freinée en permanence par ses rivalités. L’approche des élections européennes multiplie les sources de tensions. L’Allemagne connait une transition politique délicate, l’Italie est en conflit permanent avec Bruxelles, l’Espagne est affaiblie, la Pologne tient un discours peu compatible avec les institutions auxquelles elle préside et la France vient d’amorcer le chapitre des gilets jaunes qui la met souvent hors jeu dans les débats. Incapables de jouer collectif, les Européens multiplient entre eux les barrières commerciales ou tarifaires, restent enserrés dans des bureaucraties nationales qui sont autant de paralysie aux initiatives. Conséquence : ils laissent souvent le terrain à des nations plus dynamiques, abandonnent les premiers rôles aux nouveaux ensembles et risquent d’être réduits de plus en plus à un rôle de figuration.

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