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Le Politburo chinois se réunit pour définir sa politique économique pour 2019. Voilà ce que nous réserve la Chine
©WANG ZHAO / AFP

Ralentissement ?

Les dirigeants chinois se réunissent entre le 19 et le 21 décembre dans le cadre du sommet annuel concernant la politique économique du pays, dans un contexte de tensions commerciales avec les Etats-Unis.

Christopher Dembik

Christopher Dembik

Avec une double formation française et polonaise, Christopher Dembik est diplômé de Sciences-Po Paris et de l’Institut d’Economie de l’Académie des Sciences polonaise. Il a vécu cinq ans à l’étranger, en Pologne et en Israël, où il a travaillé pour la Mission Economique de l’Ambassade de France et pour une start-up financière. Il est responsable de la recherche économique pour le Groupe Saxo Bank. 

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Atlantico: Quels sont les défis qui attendent le pays pour cette année 2019 ? 

Christopher Dembik: L’économie chinoise est en phase de ralentissement, pour des raisons domestiques, mais aussi du fait du ralentissement du commerce international, en lien avec le regain du protectionnisme. C’est une économie en transition - transition démographique (vieillissement de la population), transition sociale (accroissement de la classe moyenne) et transition géographique (exode rural massif vers les villes). C’est aussi une économie qui a réussi en l’espace de dix ans à monter en gamme et à concurrencer sérieusement les pays développés sur les technologies de pointe.

Le contexte économique est dégradé mais il est trop tôt pour s’inquiéter réellement car les autorités ont encore une myriade de leviers potentiels à actionner pour soutenir l’économie. A l’occasion de ce sommet, il ne faut pas s’attendre à des annonces précises. Il va s’agir simplement de confirmer les choix économiques mis en avant ces dernières semaines: un focus plus important sur la croissance que sur le désendettement, l’abaissement des droits douaniers à une gamme de produits plus larges et enfin la mise en oeuvre de mesures de soutien de politique monétaire et budgétaire. Cependant, les objectifs économiques clairement définis de la Chine, comme le niveau de croissance pour les années à venir, ne pourraient être dévoilés qu’en mars prochain. 

Quels sont les remèdes que le pouvoir envisage afin de faire face à ce contexte ? 

La Chine a déjà mis en place des mesures de soutien pour contrer le ralentissement économique et les effets délétères de la guerre commerciale menée par les Etats-Unis. Depuis mai dernier - pile au moment où la question de la guerre commerciale s’intensifiait- on observe que la Chine a ouvert les vannes du crédit, notamment afin d’aider les entreprises mais aussi le secteur immobilier. Les premiers effets positifs à cet égard ont été perceptibles cet automne. L’amplitude du stimulus actuel est similaire à celui de la période 2012-2013 lorsque la Chine avait aussi abaissé le taux de réserve obligatoire des banques et mis en oeuvre des travaux d’infrastructure afin de soutenir son économie.

On peut s’attendre à ce que le soutien actuel perdure mais il serait erroné d’anticiper une massive politique de relance, comme ce fut le cas en 2010, étant donné la préoccupation affichée par les autorités pour maintenir un taux du yuan stable, et car le recours au crédit est moins efficace que par le passé. Pour créer une unité de PIB, la Chine a besoin de quatre fois plus de dette qu’il y a dix ans. Le scénario central pour 2019 devrait être celui d’une politique d’ajustement comprenant une baisse du taux de réserve obligatoire des banques et des réductions d’impôts, notamment l’impôt sur le revenu des particuliers et des exonérations fiscales pour les entreprises de haute technologie et les PME. 

La Chine peut-elle parvenir à remplir son objectif de rééquilibrage de sa croissance vers plus une consommation intérieure plus forte ? S'agirait-il pour le pays de se rendre moins vulnérable aux tentations protectionnistes ? 

On observe un rapide rééquilibrage économique depuis déjà quelques années. La part de l’investissement en pourcentage du PIB a chuté, passant de 47 %, en 2013, à 43 %, à la fin de l’année 2017, tandis que la part de la consommation a augmenté de 36 % à 39 % sur la même période. à terme, si la Chine suit l’évolution des autres économies émergentes, on peut anticiper que la part de l’investissement et celle de la consommation se rapprochent respectivement de 35 % et 50 %. En outre, le modèle tourné vers les exportations est désormais moins capital pour l’économie chinoise. Les exportations ne représentent, en effet, plus que 18 % du PIB chinois contre près de 35 % en 2007. L’année dernière, les exportations nettes n’ont contribué qu’à hauteur de 9 % à la hausse du PIB, ce qui montre bien qu’elles ne sont plus le moteur principal de la croissance chinoise.

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