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Comment l'affaire Benalla a fait prendre au quinquennat Macron un tournant décisif
©Benjamin CREMEL / AFP

Bonnes feuilles

L'affaire Benalla - du nom de ce collaborateur élyséen ayant violenté des manifestants à Paris, le 1er mai 2018 - a profondément bouleversé la vie politique française et la notion de "nouveau monde". Extrait de "La République en panne", de Pierre Dumazeau, aux éditions Du Rocher. 1/2.

Pierre Dumazeau

Pierre Dumazeau

Journaliste politique, auteur de "La République en panne" (éditions Du Rocher)

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Les jours suivants entraîneront encore leur lot de révélations : armes retrouvées au siège de la République En Marche, Alexandre Benalla au 20 heures de TF1… L’affaire a été promptement résumée, j’en suis conscient. Car tout le monde, en tout cas dans les grandes lignes, la connaît. Qui sort gagnant ? Assurément, cette fois-ci, les contre-pouvoirs. La presse a fait son travail de révélation et de traitement de l’information ; l’Assemblée nationale (tant bien que mal) et le Sénat ont assuré leur rôle de contrepouvoir; la justice a avancé lorsqu’il le fallait. Qui sort perdant ? J’en suis convaincu, la classe politique dans son ensemble. La rengaine du « ils sont comme les autres, tous pourris » a encore de beaux jours devant elle. Car le contrat passé entre les électeurs d’Emmanuel Macron et le chef de l’État a été rompu. Les leçons données sur « l’Ancien Monde » qui serait vérolé par des « affaires », qu’importe d’ailleurs leur nature, se sont écroulées au fil des révélations du mois de juillet. Le chef de l’État devra désormais ouvrir une nouvelle page de son quinquennat. Il a d’ailleurs annoncé une grande « réorganisation » des services de l’Élysée, mais est-ce suffisant aux yeux des Français ? L’empreinte de l’affaire Benalla est également profonde chez les parlementaires de l’opposition, qui ont eu le sentiment, jusqu’au bout, d’avoir été méprisés par la majorité. Et la reprise des auditions au mois de septembre dernier au Sénat s’est faite dans un climat, disons, tendu. Alexandre Benalla, qui a un temps laissé entendre qu’il ne se rendrait pas devant la Commission d’enquête (alors que c'est une obligation légale...) a finalement dit qu’il s’y rendrait, non sans avoir pris le temps d’invectiver de manière violente le président de la Commission des lois du Sénat, le sénateur (LR) Philippe Bas, traité de « petit marquis ». Alexandre Benalla a également ajouté que les sénateurs dans leur ensemble « n’ont aucun droit, et aucun respect pour la République française (sic) » ; quant au Sénat ? « Le Sénat français [...] très sincèrement, je vous le dis très franchement, je n’ai aucun respect pour eux. » Ces propos, qui se passent de commentaires, sont à mettre en parallèle avec ceux tenus à la tribune par le député communiste André Chassaigne, qui avait déclaré que l’affaire Benalla avait « ouvert une plaie qui ne se refermera pas ». Difficile de lui donner tort.

Extrait de "La République en panne", de Pierre Dumazeau, aux éditions Du Rocher.

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