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Ces 5 maladies que l’exercice physique peut prévenir… à condition de bien le doser
©Pixabay

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L'activité physique régulière aurait un impact positif contre de nombreuses maladies et notamment les cancers.

Christophe  de Jaeger

Christophe de Jaeger

Le docteur Christophe de Jaeger est chargé d’enseignement à la faculté de médecine de Paris, directeur de l’Institut de médecine et physiologie de la longévité (Paris), directeur de la Chaire de la longévité (John Naisbitt University – Belgrade), et président de la Société Française de Médecine et Physiologie de la Longévité.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment de "Bien vieillir sans médicaments" aux éditions du Cherche Midi, "Nous ne sommes plus faits pour vieillir"  chez Grasset, et "Longue vie", aux éditions Telemaque

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Atlantico : Quelles sont les maladies qu'une activité physique régulière pourrait prévenir ?

Christophe de Jaeger : Une activité physique régulière est un élément supplémentaire de santé. Elle va s’ajouter à une alimentation saine, à la correction de vos déficits physiologiques. Cette activité physique, et l’on doit bien insister sur le caractère régulier dans l’année, n’empêche pas en soi les maladies, mais peut en réduire la fréquence et la gravité, voire vous en protéger. Cette activité physique régulière a un impact sur de nombreuses maladies et pas seulement les maladies cardio-vasculaires : réduction de la fréquence des cancers du sein, réduction de la fréquence des cancers du côlon, réduction de la fréquence du diabète, réduction de la fréquence des maladies coronariennes, réduction de la fréquence des accidents vasculaires cérébraux.

Peut-on chiffrer l'impact de ces activités sur ces maladies ?

Tout d’abord, il faut bien comprendre que l’amélioration du risque est fonction du type d’activité et de son intensité. Une activité physique modérée ne semble pas diminuer le risque des maladies que nous venons de citer. En revanche pour une activité physique de l’ordre de 8000 MET par semaine, on assiste à une réduction de 14 % du risque de cancer du sein, de 20 % du risque de cancer du côlon, de 28 % du risque de diabète, de 25 % du risque de maladie coronarienne et de 26 % du risque d’accident vasculaire cérébral. Mais il semblerait que l’on puisse atteindre les mêmes résultats avec seulement 3000 à 4000 MET par semaine. Le MET ou équivalent métabolique (Metabolic Equivalent of Task) permet de mesurer l'intensité d'une activité physique (dépense énergétique). L'échelle d'équivalence métabolique va de 0,9 MET (sommeil) à 18 MET (course à 17,5 km/h). Plus l'intensité de l'activité est élevée, plus le nombre de MET est élevé. On peut calculer le nombre de MET par jour, par semaine, par mois.

150 minutes d'activité physique modérée ou 75 minutes intenses par semaine, soit une dépense énergétique de 600 MET par semaine. Jusqu'ici, c'était la norme conseillée par l'OMS afin de conserver une bonne santé et prévenir certaines maladies citées au-dessus. Mais une nouvelle étude vient chambouler tout cela et recommande désormais de consommer plus que cette quantité, au moins 3000MET par semaine. Comment évaluez-vous ces nouvelles recommandations ? Que représente réellement 3000MET par semaine ?

Cette étude montre clairement ce que nous savions depuis longtemps, c’est-à-dire que les recommandations « classiques » étaient très insuffisantes. On avait l’impression qu’il ne fallait surtout pas décourager les gens. La conséquence directe était plutôt qu’ils pensaient bien faire avec une activité excessivement basse.  Ce qui pose des problèmes, car de nombreux patients sont très attachés aux faibles quantités d’exercices qui leur convenaient bien. Aujourd’hui, cette étude recommande plutôt 3000 MET, alors que les bons résultats sont obtenus par un équivalent de 8000 MET.

Comment obtenir cette dépense énergétique ?

On peut facilement atteindre les 3000 MET en étant simplement quotidiennement actif (marche, monter les escaliers, faire du ménage, faire un peu de sport…), mais c’est tout de même 5 fois plus que les 600 préalablement recommandés. Il est possible que dans 3 ou 5 ans, on nous dise que les 3000 MET d’aujourd’hui sont trop bas pour avoir les avantages liés à un exercice physique.

Sommes-nous tous égaux face à ce type de recommandation ?  

Ce que ne peut pas dire ce type d’étude, c’est s’il vous faut individuellement 3000 ou 5000 ou 8000 MET pour mettre toutes les chances de votre côté de rester du bon côté du risque de maladie. C’est la raison pour laquelle chaque personne réellement intéressée par sa santé doit recourir à des tests de physiologie qui peuvent être pratiqués dans des services de physiologie des hôpitaux ou dans des centres experts privés. La réalisation de ces tests vous permettra de connaitre vos objectifs de suivre vos progrès. Rien de tel pour sortir des nombreuses « approximations santé » que l’on retrouve abondamment dans les magazines ou sur internet. Il faut encourager les personnes à prendre en main leur santé.

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