L'immigration, le terrain de lutte numéro un entre perdants et gagnants de la mondialisation<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
L'immigration, le terrain de lutte numéro un entre perdants et gagnants de la mondialisation
©LUCAS BARIOULET / AFP

Bonnes feuilles

"L'immigration est une chance pour la France." Voilà ce que l'on nous répète en boucle, depuis des décennies. Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron ont tous prononcé cette phrase. Et si on vérifiait ? Laurent Obertone entreprend ce travail dans son enquête "La France Interdite" publiée aux éditions RING. Extrait 1/2.

Laurent Obertone

Laurent Obertone

Laurent Obertone est journaliste diplômé de l’ESJ de Lille. Après avoir travaillé pour un hebdomadaire français, il s'est consacré à l'écriture de "La France orange mécanique" (2013, Editions Ring). Il est l'auteur de "La France Big Brother" (2015, Editions Ring). Son dernier livre s'intitule Guerilla (2016, Editions Ring). 

Voir la bio »

"J’ai évoqué l’insécurité dans le chapitre précédent. Son coût n’est hélas pas que matériel.

 En France, hors «  déséquilibrés  », le terrorisme islamiste a fait 250  morts depuis l’attaque de Charlie Hebdo. Seuls 17% des Français disent « ne pas se sentir spécialement en insécurité » (Ifop, 2017). Chaque jour, on recense 640  violences sexuelles hors ménage, 1  670  violences physiques hors ménage, 2  000  domiciles cambriolés ou «  visités  », 4  000  véhicules volés ou vandalisés (ONDRP). Chaque année, plusieurs centaines de milliers de Français, victimes de l’insécurité ordinaire, tombent sous les coups et parfois meurent pour un « vivre ensemble » qui n’a jamais été.

Cette insécurité, scandale permanent, fruit de convictions « humanistes » mal digérées et d’un empilement de mesures laxistes permettant de contourner la loi et de ne plus appliquer le Code pénal, n'est «  combattue » que dans les discours, et est vivement alimentée par l'antiracisme, qui incite la société à fermer les yeux sur la réalité de la criminalité – notamment sur la part des criminels issus de l'immigration.

Ce constat et ces chiffres vertigineux ne permettent pourtant pas, à eux seuls, de saisir le délitement de la société française. Ce que le sociologue Robert Putnam nomme «  le capital social  », et qui se réfère «  à des normes de réciprocité et à la confiance mutuelle » liant les citoyens entre eux, leur permettant notamment de «  s’investir pour le groupe  », de «  coordonner des actions et de coopérer en vue d’un intérêt collectif ».

S’attend-t-on à ce qu’on nous rende notre portefeuille perdu? À ce qu’on nous vienne spontanément en aide? À ce que l’on prenne soin de l’espace public? À ce que nul ne triche et ne profite indûment de notre investissement? À ce que tout un chacun veille, en toute circonstance, à faire preuve de cordialité et de politesse, et à ne pas transgresser les normes sociales communément admises et respectées? C’est ce qui se passe au Japon.

En France, et en particulier dans les grandes agglomérations, de telles attentes relèvent de la douce utopie. Des femmes sont agressées et violées dans les transports en commun, sous les yeux de nombreux passagers, sans que personne ne réagisse (Le Figaro, le 25/04/2014). Des catastrophes naturelles donnent lieu à des scènes de pillages généralisés (20 Minutes, le 5/10/2015 ; Le Figaro, le 9/09/2017). Les agressions de médecins battent tous les records (Le Parisien, le 3/04/2018), celles de pompiers «  s’envolent  » (Europe 1, le 15/11/2017). Les simples citoyens ne sont pas épargnés  : on recense officiellement 956  agressions «  gratuites  » par jour (Le Figaro, le 26/08/2018). Les moindres incidents ou événements sont prétextes à émeutes et affrontements. Plus de cinquante policiers et gendarmes sont blessés chaque jour (ONDRP, 2016). Des écoles maternelles ou des bibliothèques municipales sont régulièrement vandalisées, incendiées ou saccagées (Le Progrès, le 19/10/2017 ; ActuaLitté, le 5/01/2018). On parle de coups de feu, de coups de marteau ; de couteaux et de machettes circulant dans certains établissements scolaires (Le Figaro, le 5/04/2018). Des lycéens «  jouent  » à tabasser leurs camarades (Le Parisien, le 20/12/2017). On recense 442 « incidents graves » chaque jour dans nos collèges et nos lycées (Le Parisien, le 20/09/2017). Il n’est pas rare que des communautés de gens du voyage défient violemment les autorités pour faire respecter leurs coutumes (Le Parisien, le 5/12/2013).

C’est sans doute pour ça que certains touristes japonais, qui ne connaissent pas les pillages (Slate, le 20/03/2011), et qui vivent dans l’un des pays industrialisés les plus sûrs du monde (Global Study on Homicide, 2013), bénéficient après leur séjour en France d’une cellule de soutien psychologique, tant ils sont bouleversés par la différence entre la France d’avant et celle qu’ils viennent de découvrir, en qualité de cible privilégiée de la délinquance (France Info, le 3/08/2016)."

Extrait de "La France Interdite" de Laurent Obertone publié aux éditions RING

Lien vers la boutique Amazon : ici

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !