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Pour prendre soin de son foie, la principale médecine est votre alimentation
©EMILY KASK / AFP

Bonnes feuilles

Le foie, le plus volumineux de nos organes, est aussi le plus négligé. Dommage, c’est avant tout grâce à lui que nous pouvons vivre plus longtemps et surtout... en bonne santé! Découvrez les secrets de cet organe avec le dernier livre du professeur Gabriel Perlemuter, "Les pouvoirs cachés du foie", publié chez Flammarion. Extrait 1/2.

Gabriel  Perlemuter

Gabriel Perlemuter

Gabriel Perlemuter est le co-auteur du livre Les bactéries, des amies qui vous veulent du bien (éditions Solar).

Il est également Professeur des Universités en hépato-gastroentérologie (maladies du foie et du tube digestif). Il enseigne à l'université Paris-Sud et dirige une équipe de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) sur le microbiote intestinal et le foie. Il est chef du service d'hépato-gastroentérologie et nutrition à l'hôpital universitaire Antoine-Béclère à Clamart. Gabriel Perlemuter est membre de plusieurs sociétés savantes (Association française pour l'étude du foie, Société nationale française de gastroentérologie, Association européenne pour l'étude du foie). Il est auteur de nombreuses publications scientifiques et didactiques, et donne régulièrement des conférences nationales et internationales sur l'implication de nos bactéries digestives, notre microbiote, dans notre santé.

 

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Il y a une vingtaine d’années, le mode d’alimentation des patients n’était pas, c’est le moins que l’on puisse dire, la préoccupation majeure des médecins : un malade était forcément soigné par des médicaments.

Or, en matière de foie, mis à part les maladies auto-immunes ou certaines atteintes virales sur lesquelles je reviendrai, il n’existe pas de traitement réellement efficace hormis l’alimentation. C’est d’autant plus vrai que la malbouffe est désormais la cause de l’écrasante majorité des maladies hépatiques. Je n’insisterai jamais assez sur les ravages qu’elle inflige à notre foie – et à tout notre organisme !

Aujourd’hui, les trois quarts des patients que je reçois en consultation repartent sans ordonnance mais avec une longue « prescription » de conseils diététiques. Je n’interdis rien : d’une part, je pense sincèrement que les interdits sont contre-productifs. D’autre part, il faut reconnaître qu’un fast-food  de temps en temps fera ponctuellement grimper le taux d’enzymes dans le sang, il est donc toxique, mais il ne pourra pas avoir raison du foie : notre super-héros est bien trop résistant. Quelques heures plus tard, si l’on y veille, le taux d’enzymes sera à nouveau normalisé.

Je succombe moi-même parfois à un hamburger, et sans aucun regret. J’évite tout de même de l’accompagner d’un soda – attention aux dégâts ! Cela me valut un jour, aux Etats-Unis, de devoir partir en quête d’une bouteille d’eau, introuvable dans le fast-food où je me régalais. Mon insistance avait semblé incongrue au serveur qui m’avait regardé d’un drôle d’air quand j’avais également refusé la boisson « light » qu’il me proposait, haussant les épaules quand j’avais commencé à lui expliquer, avec force détails, les méfaits des édulcorants sur le métabolisme, nos bactéries digestives et le foie…

Par contre, ce sont les excès que je proscris. Un fast-food tous les jours ou même chaque semaine a toutes les chances de gripper la machine : c’est la régularité qui entraîne la maladie. Or, dans nos contrées, bien manger est un défi : notre alimentation occidentale favorise facilement les excès en glucides et en lipides, en additifs alimentaires, en émulsifiants. Pour protéger son foie, il faut leur faire la chasse ! Cette protection ne se limite pas à un seul repas ni à un seul jour. C’est une endurance qui se réalise sur plusieurs semaines ou mois, voire sur toute la vie. La bonne nouvelle est qu’il n’est jamais trop tard pour s’y mettre : même fatigué, même gras, un foie commence à se régénérer au bout de quelques jours d’attention et de suppression de petits excès routiniers.

La diète du foie n’est pas un pensum : c’est un équilibre gourmand dans lequel même des aliments délétères (mon hamburger) peuvent trouver leur place. Elle vaut pour nos pays où nous sommes suralimentés. Elle ne s’applique évidemment pas en cas de carences alimentaires graves, ni dans les nombreuses régions du monde où sévit encore la sous-nutrition.

Au fond, j’hésite à utiliser les mots « diète » ou « régime », je préfère parler d’hygiène. Une hygiène de l’intérieur du corps, aussi importante, voire plus importante que l’hygiène apparente que nous respectons en nous lavant. C’est à la fois très facile et, je le reconnais, très compliqué. Sans quoi, l’épidémie d’obésité ne se propagerait pas à son allure folle actuelle.

Que faut-il manger ? De tout, sans hésiter. Des protéines, des lipides et des glucides, mais en sachant raison garder… et dans des proportions admissibles.  

Extrait de Les pouvoirs cachés du foie de Gabriel Perlemuter, Flammarion, 2018.

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