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Environnement : et voilà les thématiques qui préoccupent vraiment les Français - la communauté POP by BVA réagit
©FRED TANNEAU / AFP

Dans la tête des français

A la suite de la démission de Nicolas Hulot, la communauté POP by BVA permet de constater quels sont les principaux sujets de préoccupation des Français en matière d'environnement.

Note de la rédaction : Cette nouvelle étude POP by BVA est à retrouver à cette adresse 

Alors que nous avions proposé aux membres de notre communauté citoyenne d’exprimer librement leurs sujets de préoccupation, la thématique environnementale a rapidement émergé, faisant réagir des membres de tous âges et sensibilités politiques au cours des dernières semaines, et ce avant même que Nicolas Hulot quitte le ministère de la transition écologique et solidaire.

Par ailleurs, la thématique environnementale semble se concevoir en interdépendance croissante avec d'autres problématiques citoyennes, comme l'illustre le projet loi Egalim (agriculture et alimentation) qui sera à nouveau discuté à la rentrée et dont un des volets concerne une alimentation durable, au même titre que saine, de qualité et accessible à tous.

L’occasion de lancer une conversation dédiée à l'environnement dans notre communauté citoyenne afin de percevoir plus précisément les points concrets faisant réagir les membres de la communauté, au dela d'une préoccupation globale pour cette problématique, ou a contrario d'un éventuel sursaut d'intérêt provoqué par l'actualité.

1 - La persistance de problématiques environnementales encore non résolues 

La gestion des déchets, à l'échelle personnelle comme institutionnelle

« Ce qui me répugne ce sont les gens qui jettent leurs détritus depuis la vitre de leur voiture. Certains bas-côtés sont pires que des décharges. De la même manière, ceux qui jettent leurs ordures en plein milieu de la nature. » Homme, En recherche d’emploi, 28 ans, Hauts-de-France, Centre droit 

« Parlons simplement de propreté, de tris des déchets. Il y a là des marges de progrès énormes. La France n'est pas, comparée à d'autres pays, un modèle de propreté. Les décharges des ordures ménagères continuent à polluer l'air, les nappes phréatiques, etc. Peut-être faudrait-il commencer par s'attaquer à ces problèmes basiques, à responsabiliser les Françaises et les Français sur ces questions pour avancer. Si ces questions étaient un jour réglées nous pourrions alors nous attaquer à des problèmes plus complexes. » Homme, 80 ans, Retraité, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Droite 

Le développement d’énergies alternatives

« Les productions d'énergies renouvelables notamment le biogaz peuvent être fortement développées sur la base de nos déchets végétaux et/ou organiques. On ne se passera pas à court terme du nucléaire car l'urgence aujourd'hui ce sont les gaz à effet de serre. Les déchets nucléaires devraient se faire plus rares en fonction de la mise en œuvre de nouvelles technologies. » Homme, 62 ans, Chef d’entreprise, Pays de la Loire, Gauche

2 - L'impact des produits polluants sur la santé, au coeur des préoccupations

Alors que les discussions autour du projet de loi Egalim s'apprêtent à reprendre au Parlement, la responsabilisation de la filière alimentaire émerge de façon saillante en spontané

71% des Français ont eu recours aux circuits courts pour leurs produits alimentaires, de façon occasionnelle (53%) ou régulière (18%)  - Sondage "Les Français et l'alimentation", BVA pour La Presse Quotidienne Régionale 07/2018 

« Les pesticides et les engrais chimiques sont encore utilisés à outrance : c'est consternant. Surtout quand on voit de grosses cuves avec des têtes de mort d'où sortent ces produits qui aspergent les vignes et les champs de melons par exemple. Non seulement, on respire ça quand on passe à côté, mais en plus on mange des produits bourrés de produits plus que nuisibles à la santé. » Femme, 61 ans, Artisan, Occitanie, Droite 

« Parmi les actions les plus nécessaires, la réduction drastique de l'utilisation de la chimie dans l'agriculture me parait être faisable à court terme (15 à 20 ans) sans déséquilibre majeur des acteurs économiques et sociaux. La biodiversité est entrée dans un effondrement qui risque d'être très rapidement définitif avec des conséquences totalement imprévisibles. » Homme, 62 ans, Chef d’entreprise, Pays de la Loire, Gauche

« On parle beaucoup des produits phytosanitaires, de la dangerosité de certains, et ça ne bouge pas, à cause des intérêts économiques de l'industrie chimique. L'huile de palme, même cause, les intérêts des pétroliers. » Homme, 86 ans, Retraité, Haut de France, Centre gauche

« Toujours les mêmes thématiques portant atteinte à la santé des personnes comme l'emploi de produits polluants et l'atteinte à la santé dans les productions alimentaires tel le glyphosate et autres. » Femme, 58 ans, Profession intermédiaire, Hauts-de-France, Droite

Certains membres identifient d'autres éléments chimiques nocifs pour la santé, au delà des produits phytosanitaires

« L’utilisation de produits polluants dans les vaccins portent atteinte à la santé des enfants (autisme) et en augmentent d'année en année le nombre. Les responsables n'assument pas leurs responsabilités en la matière. » Femme, 58 ans, Profession intermédiaire, Hauts-de-France, Droite

D'autres intègrent la réduction de ces produits polluants au sein d'un réflexion plus globale sur la filière alimentaire

« Les questions environnementales ne peuvent être décorrélées de la question sociale : soutenir les autres est le principal objectif que l'on devrait poursuivre, mais cela passe par le changement de comportements : arrêter (ou au moins ralentir) la consommation pour la consommation, surtaxer les produits alimentaires nocifs, aider les filières durables pour éviter une inflation de la "bonne bouffe", ne pas breveter le vivant, véritable plaie pour les petits producteurs, favoriser vraiment les circuits alimentaires courts : sacralisation des terres fertiles, aides locales aux producteurs, créations de monnaie locale, imposer le label nutriscore sur toute la filière agro. » Homme, 39 ans, Cadre, Ile de France, Gauche 

3 - Une perception accrue de l'impact global du changement climatique 

« Nous subissons de nombreux changements climatiques et ça devrait nous inquiéter au plus haut point. » Femme, 49 ans, Profession intermédiaire, Hauts-de-France, Centre

Les conséquences humaines du changement climatique, une problématique globalisée qui affectera la France par un jeu d'interdépendance entre les pays 
« L'immigration climatique va être aussi une préoccupation majeure des prochaines décennies. » Homme, 25 ans, Profession intermédiaire, Occitanie, Gauche
Mais aussi une réflexion qui dépasse le cadre national
« Les atteintes irréversibles à l'environnement me paraissent particulièrement préoccupantes. Le changement climatique dérègle les saisons et les agricultures, des pays comme l'Inde épuisent totalement leurs nappes phréatiques, la biodiversité s'effondre à un rythme effroyable partout dans le monde. » Homme, 62 ans, Chef d’entreprise, Pays de la Loire, Gauche 

4 - Une action des pouvoirs publics vue d'un oeil critique 

Une perte de confiance inscrite dans la durée 
« Depuis les années 70 des hurluberlus disaient qu'il fallait s'occuper de la planète, dans les années 80 on a commencé à les prendre plus ou moins au sérieux mais sans rien faire, puis c'est devenu un enjeu politique et là on a nommé un ministre de l'environnement sans pouvoir et depuis ça n'a pas changé tout le monde en parle et ne fait rien. » Homme, 64 ans, Retraité, Normandie, Centre Droit
« Les gouvernements, après des décennies à encourager le diesel, brutalement en 2012, changement de cap à 180°. Ce n'est plus le diesel mais l'essence qui doit équiper les véhicules. Augmentation des taxes sur le diésel pour pousser les acheteurs vers l'essence. Il s'agit là d'une décision purement idéologique et non technologique. » Homme, 80 ans, Retraité, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Droite
L'identification de lobbies influençant les pouvoirs publics
« Au niveau politique, ils ont tous renoncé devant les lobbies industriels et il faut arriver au bord du gouffre pour que ça bouge. Certes il faut changer de logiciel pour adapter nos industries, mais que de retard accumulé alors que la transformation énergétique est un puissant moteur pour l'emploi. » Homme, 59 ans, Cadre, Ile-de-France, Gauche
« Que les politiques arrêtent de bavasser car les problèmes de ce type on en parle depuis 40 ans mais on continue avec les pesticides, le problème des algues vertes sur nos rivages bretons, l'air vicié , les émissions de méthane... mais pas touche à certains car les lobbies veillent, même si d'autres prétendent qu'il ne faut pas fantasmer avec ces lobbies. » Femme, 67 ans, Retraitée, Bretagne, Centre droit
38% des Français citent l'aide aux agriculteurs français pour passer à l'agriculture biologique parmi les sujets sur lesquels il faudrait faire plus d'efforts aujourd'hui - Sondage "Les Français et l'alimentation", BVA pour La Presse Quotidienne Régionale 07/2018 
Focus sur un cas d'actualité : une critique de la décision du gouvernement concernant le glyphosate
« Au lieu de soutenir l'agriculture de qualité les artisans et les commerces de proximité il autorise le "Glyphosate" » Homme, 57 ans, Cadre, Bretagne, Centre droit 
« [Ce qui me préoccupe?] Le refus des députés LREM d'interdire le glyphosate... {Pour la suite je souhaite] un parti proche des Français, qui ne les dénigre pas comme le fait actuellement E. Macron. Un parti qui a dans ses valeurs l'écologie, l'humanité, le bien vivre ensemble... » Homme, 25 ans, Profession intermédiaire, Occitanie, Gauche
« Les responsables sont ceux qui devraient voter ces textes de lois : l'Assemblée, le Sénat et toutes les personnes nommées à la tête des laboratoires, associations de contrôle et de défense, tous ceux qui devraient appliquer et faire appliquer les principes de précautions qui jusqu'à aujourd'hui ne sont pas appliqués. » Femme, 58 ans, Profession intermédiaire, Hauts-de-France, Droit
Une critique de la décision du gouvernement concernant le glyphosate à laquelle Nicolas Hulot n'était pas personnellement associé avant de quitter le gouvernement
Au lendemain de sa démission, 38% des Français souhaitent que Nicolas Hulot ait davantage d'influence dans la vie politique française, le plaçant en tête de leur classement - Observatoire de la vie politique nationale BVA RTL pour Orange et La Tribune 31/08/2018
« Pour l'environnement, Nicolas Hulot se débat comme il peut, mais je considère que nous avons la bonne personne sur le sujet au gouvernement. Il faut maintenant souhaiter que ses homologues et les lobbyistes ne lui mettent pas trop de bâtons dans les roues, comme pour le glyphosate. » Homme, 59 ans, Cadre, Ile-de-France, Gauche 
Un sujet spontanément évoqué en réaction à son départ
« Il aurait peut-être dû ajouter des formes à sa démission. Mais, on le comprend, les lobbys passent avant l'écologie. Comment le ministre de l'agriculture peut-il continuer d'imposer le glyphosate ? Il s'est aperçu qu'il n'avait pas le pouvoir de faire évoluer les choses, les forces de l'argent passent avant celles de la raison. » Homme, 67 ans, Retraité, Hauts-de-France, Centre
Une démission qui illustre la difficulté de porter les problématiques environnementales au gouvernement
« C'est le triste signe que les problèmes écologiques sont relégués après tous les autres, alors que nous n'avons qu'une planète qui est maltraitée depuis des années. » Homme, 59 ans, Cadre, Ile-de-France, Gauche 

5 - Des citoyens acteurs du changement 

Des attentes de responsabilisation du consommateur citoyen
« Je ne sais pas si le peuple est montré du doigt, mais il me paraît clair que nous devons tous faire des efforts drastiques pour sauver notre descendance. Que nos gouvernants soient trop timides, c'est certain, mais là encore c'est nous qui les avons portés au pouvoir. En l'occurrence pour notre gouvernement actuel, nous savions que l'engagement dans l'écologie était très modéré. Donc oui, nous sommes bien responsables... » Femme, 26 ans, Employée, Bretagne, Gauche 
Même si certains pointent du doigt le poids de cette responsabilité sur l'individu 
« Ce qui me chagrine, c'est la culpabilisation à outrance de l'individu lambda sur les méfaits environnementaux : tu pollues avec ton diesel, tu ne tries pas tes déchets, tu n'utilises pas de produits bio pour ton jardin. » Femme, 67 ans, Retraitée, Bretagne, Centre droit 

Conclusion 

Derrière la thématique ombrelle de l'environnement, les membres de la communauté POP by BVA expriment une multitude de préoccupations spécifiques liées notamment à l'alimentation, à la santé, aux conséquences humaines du réchauffement climatique.
Elles confirment que les problématiques environnementales dans leur pluralité sont sensibles pour les Français aujourd'hui, les implications humaines étant particulièrement mises en exergue par les membres de la communauté.
Ils portent un regard critique sur l'action des pouvoirs publics en la matière qui s'est posé avec acuité sur la démission de Nicolas Hulot, symptomatique selon eux de la difficulté de porter des projets environnementaux au gouvernement.
A contrario, les membres de la communauté évoquent une responsabilisation déjà amorcée de la société civile , vue comme actrice incontournable du changement

Qu'est-ce que la communauté POP by BVA ? 

Suite à l’élection présidentielle, notre communauté en ligne de suivi de la campagne électorale POP2017 est devenue une communauté citoyenne.
Plusieurs centaines de Français s’expriment librement et régulièrement sur des sujets citoyens qui les interpellent et réagissent à l’actualité. Ils sont volontaires, non professionnels (recrutés parmi les lecteurs de la presse quotidienne et via les médias sociaux), non rémunérés et ont été sélectionnés pour la diversité de leurs opinions.
Grâce à cet outil qualitatif, nous pouvons identifier les clefs des débats qui peuvent agiter spontanément la population, mais aussi injecter des problématiques et analyser les réactions associées.
Les objectifs ? Relayer la parole des Français, mais aussi suivre de façon longitudinale une population qualifiée, comprendre comment les opinions se forment et se structurent dans le temps et voir émerger des signaux faibles.

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