A contre-courants
L’Espagne tente de se bricoler une stratégie d’urgence face à un afflux de migrants cet été
Cette année l'Espagne est devenue la première porte d'entrée des migrants clandestins en Europe, devant l'Italie. En deux jours, le pays a secouru plus de 1200 migrants en mer et fait désormais appel à l'aide de l'Union Européenne afin de trouver une solution commune à la crise migratoire.
Florent Parmentier
Florent Parmentier est enseignant à Sciences Po et chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC. Il a récemment publié La Moldavie à la croisée des mondes (avec Josette Durrieu) ainsi que Les chemins de l’Etat de droit, la voie étroite des pays entre Europe et Russie. Il est le créateur avec Cyrille Bret du blog Eurasia Prospective.
Pour le suivre sur Twitter : @FlorentParmenti
Atlantico : Si les autorités espagnoles ouvrent de nouveaux centres d'hébergement, quelles solutions peuvent-elles mettre en place pour réguler la situation au long terme ? Comment se sont-elles retrouvées dans cette situation ? Le refus italien d'accueillir les migrants en est-il l'explication principale ?
Florent Parmentier : La situation de l'Espagne évolue à la fois grâce à des facteurs internes - l'alternance politique - mais aussi des facteurs externes, liés à la politique italienne. De fait, les nouvelles routes migratoires passent par l'Espagne, traversant le détroit de Gibraltar et Ceuta (ville sous administration espagnole située au nord du Maroc) : ce sont près de 22 000 migrants qui sont arrivés en Espagne en 2017, mais déjà 21 000 entre janvier et juillet 2018, soit presque 40% des arrivées en Europe. Pour autant, le Ministre des affaires étrangères Josep Borrell, ancien Président du Parlement européen, refuse l'idée de subversion migratoire en évoquant la situation de son pays.
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