Mais comment en sommes-nous arrivés à ces pénuries de médicaments que connaît la France ? <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Mais comment en sommes-nous arrivés à ces pénuries de médicaments que connaît la France ?
©PASCAL LACHENAUD / AFP

Danger

Lors des questions au gouvernement, la sénatrice Corinne Imbert, sénatrice de Charente-Maritime, a alerté Agnès Buzyn, ministre en charge de la Santé, sur les pénuries récurrentes de médicaments et de vaccins. Nous lui avons demandé en quoi la situation était préoccupante.

Corinne Imbert

Corinne Imbert

Corinne Imbert est sénatrice de Charente-Maritime, Conseillère départementale de la Charente-Maritime et Conseillère municipale de Beauvais-sur-Matha.

Voir la bio »

Atlantico : Vous avez interrogé Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, lors des questions au Gouvernement sur la pénurie récurrente  de médicaments et de vaccins. Quelle est la situation et en quoi est-elle alarmante?

Corinne Imbert : Une rupture de stock ou d’approvisionnement a comme illustration directe l’incapacité pour une pharmacie de fournir un médicament à un malade dans les 72 heures suivant la présentation d’une prescription. Depuis une dizaine d’années, on note une augmentation de ce phénomène. En 2008, on dénombrait seulement 44 médicaments en situation de rupture contre 530 en 2017. A l’échelle nationale, ces ruptures représentent 5% de l’ensemble des médicaments vendus. Cette croissance exponentielle contraste avec les ruptures anecdotiques du siècle dernier. Il est urgent de faire face à ce problème de santé publique car ces ruptures de stock et d’approvisionnement concernent notamment des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur.

Selon un sondage récent, la moitié des Français a déjà été confrontée à ce problème. Quelles sont les conséquences de ces ruptures de stock pour des patients souffrant de troubles graves, ou ayant besoin d'un traitement pour des troubles mentaux par exemple?

A l’heure actuelle, on ne possède aucune étude objective sur les conséquences de ces ruptures en matière de santé publique. À titre d’exemple, les maladies du système nerveux exigent un traitement régulier et continu.  Si un patient atteint d’une pathologie grave était régulièrement contraint de différer sa prise de médicaments, alors on peut affirmer avec certitude que cela aurait des conséquences importantes sur sa santé.

Comment les pouvoirs publics peuvent-il agir pour endiguer ces problèmes d'approvisionnement ? De quels outils contraignants disposent-ils?

Face à cette réalité, la France s’est dotée de mesures de prévention des ruptures. Depuis 2016, un mécanisme juridique a été créé afin de contraindre les titulaires d’autorisation de mise sur le marché et les exploitants de ces médicaments d’élaborer et de mettre en place des plans de gestion des pénuries pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur et pour les vaccins. Cependant, on ne peut que constater l’insuffisance de ce dispositif. Afin de trouver une solution pérenne et durable à cette problématique, il convient de réunir l’ensemble des acteurs du monde pharmaceutique. Cette concertation serait la première étape d’un processus de lutte contre les ruptures de stock et d’approvisionnement de médicaments. Il faut bien garder à l’idée que ce problème est dû en partie à l’approvisionnement massif en matières premières et en médicaments des pays d’Asie. De fait, la France, et plus généralement l’Union européenne, devront renégocier leurs accords commerciaux avec leurs partenaires asiatiques afin d’exiger certaines garanties.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !