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Imprimer sa maison en 3D : une solution pour la crise du logement ?
©PHILIPPE LOPEZ / AFP

Innovation ou révolution ?

Malheureusement le chemin est encore long pour que cette technologie permette une vraie révolution en matière de construction.

Benoît  Furet

Benoît Furet

Benoît Furet est professeur à l'IUT de NANTES - Chercheur au LS2N - Chargé de Mission Innovation-Relations Entreprises - Responsable cellule de compétence "Robotique et Procédés" de CAPACITES SAS.

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Atlantico : Les Pays-Bas inaugureront en 2019 la première maison entièrement construite grâce à l'impression 3D destinée à la location. Vous avez vous-même construit une maison sur ce modèle à Nantes, pensez-vous que ce genre de procédés vont se développer ou est-ce que cela restera des initiatives isolées ? 

Benoît Furet : Cela va se généraliser. Nous même sommes consultés pour des projets de lotissement, nous avons travaillé sur un projet de bâtiment commercial de 700m²… Toute la difficulté est de rendre le principe de construction certifié. Nous avons eu cette chance à Nantes (la maison abritera des locataires définitifs à partir du 29 juin) mais il existe des projets qui sont restés des expériences car ils n'ont pas décroché de certifications.

Aujourd'hui, lorsque l'on certifie, on certifie un principe constructif et les méthodes d'application de ce principe constructif. Il va falloir cinq ans pour poser les règles de certification et qu'elles soient appliquées par tout le monde.

La méthode va se généraliser mais cela restera un autre procédé, complémentaire de ceux qui existent déjà en matière de construction. 

Est-ce que le principe de construction par impression 3D ne permettrait pas, grâce aux économies que génèrent la méthode, de résoudre la crise du logement qui touche la France ? 

Pour l'instant non car les économies ne sont pas si énormes. Globalement, en calculant sur la base d'un robot industriel amorti sur 10 ans, à isoforme de maison et à iso performances de la paroi nous sommes 20% moins cher. Mais cela ne concerne que l'élévation des murs, car pour l'instant il n'y a que cela qui est réalisé par l'impression 3D. Globalement les murs ne représentent que 20% des coûts de construction.

Mais au-delà des process même de l'impression 3D on va vers une mécanisation de la réalisation du gros œuvre. Il y aura grâce à cette mécanisation des gains de temps considérables. Aujourd'hui s'il faut un peu plus de neuf mois pour faire une maison et si en deux mois la maison est terminée c'est autant d'économies réalisées. 

Quels sont les avantages insoupçonnés de cette nouvelle méthode de construction ?

Pour moi le plus gros avantage c'est la capacité que cela offre de jouer sur les formes de la maison pour améliorer les performances de l'habitation. On peut améliorer les performances thermiques, faire en sorte que la maison puisse s'insérer plus facilement dans l'environnement, lui donner des formes beaucoup plus fonctionnelles pour les usagers… Enfin, cette méthode permet de répondre aussi aux problématiques qu'induisent la densification urbaine. A la construction, on peut plus facilement prendre en compte les problématiques de voisinage et donner des formes qui permettent par exemple de limiter le vis-à-vis… 

 Enfin, grâce à la robotisation, on réduit drastiquement la pénibilité du travail et cela pourrait permettre de répondre aux problèmes de manque de main d'œuvre dans le secteur de la construction.

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