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Les épines du rosier
4) La gauche et sa maladie
des dépenses publiques
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Pamphlet

Dans un pamphlet qu'Atlantico publie en feuilleton et alors que François Hollande fait figure de favori des sondages, Roland Hureaux a souhaité faire le point sur les grandes lignes des politiques passées et à venir des socialistes. 4ème épisode : le PS et les dépenses publiques.

Roland Hureaux

Roland Hureaux

Roland Hureaux a été universitaire, diplomate, membre de plusieurs cabinets ministériels (dont celui de Philippe Séguin), élu local, et plus récemment à la Cour des comptes.

Il est l'auteur de La grande démolition : La France cassée par les réformes ainsi que de L'actualité du Gaullisme, Les hauteurs béantes de l'Europe, Les nouveaux féodaux, Gnose et gnostiques des origines à nos jours.

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Un autre handicap de l’économie française est le poids excessif des dépenses publiques et, en conséquence, des prélèvements obligatoires

C’est à tort que certains idéologues néo-libéraux imputent ce poids au « modèle social français », supposé issu du programme du Conseil national de la Résistance, enfant monstrueux, disent-ils, de la collusion du gaullisme et du communisme. Contre ce fantasme giraudiste, on rappellera que ledit modèle fonctionnait dans les années cinquante, avec une France beaucoup plus pauvre et 35 % du PIB (contre 56 % aujourd’hui).

Enrayer cette propension exagérée à la dépense publique est beaucoup plus facile en période de croissance : il suffit de ne pas alourdir les charges pendant que les recettes fiscales augmentent et rendre aux contribuables une partie des rentrées fiscales supplémentaires.

Mais encore aurait-il fallu qu’un gouvernement le veuille.

Par quelle ironie du sort, ces périodes de croissance économique ont-elles coïncidé au cours des vingt dernières années, avec la venue de la gauche au pouvoir ?

Ce ne sont pas les mérites de la gauche qui sont en cause, les taux de croissance étant largement tributaires de cycles internationaux. Si une politique peut les favoriser, elle n’agit qu’avec retard. Les gouvernements de gauche ont ainsi profité des politiques des gouvernements précédents. A l’inverse, la récession dont a pâti la droite ensuite est l’effet direct de la politique du franc fort de Bérégovoy.

C’est ainsi que Rocard bénéficia de 1988 à 1991 d’une belle croissance économique (2,7 % par an en moyenne), qui lui aurait permis de ramener à une part raisonnable du PIB la dépense publique, tout en préservant les dépenses en cours. Gravement coupable à cet égard, Rocard profita de cette manne pour engager des dépenses nouvelles : les unes légitimes, comme le RMI ;  d’autres plus discutables comme une augmentation très politique des traitements des enseignants : on ne prit même pas la peine de leur demander des contreparties comme une plus grande implication dans la vie de l’école (par exemple un temps de tutorat). C’est en raison de la conjoncture dont il a profité que Rocard a laissé le souvenir, à tort, d’avoir été un premier ministre convenable, jusqu’à être applaudi dans les assemblées du MEDEF. On ne s’est pas demandé ce que cette conjoncture devait au coup de fouet que la politique de Chirac avait donné à l’économie entre 1986 et 1988.

La droite revenue au pouvoir pour quatre années difficiles (1993-1997), avec 1,1 % en moyenne, l’expérience se réédita entre 1997 et 2002. Jospin bénéficia à nouveau d’une conjoncture favorable -ce qui rend d’autant plus regrettable pour la droite la dissolution de 1997- et n’en profita nullement pour réduire le poids des charges publiques ou l’endettement, déjà lourd. Le supplément de rentrées fiscales fut fâcheusement assimilé à une "cagnotte" qu’il s’agit de dépenser, alors qu’il eut été bien plus judicieux de la rendre au contribuable français, déjà trop lourdement imposé.

Il en va de même de la dette publique. Son évolution depuis 40 ans est significative. Relativement contenue entre 1970 et 1981, elle s’accroit ensuite sensiblement. Cet accroissement est certes imputable à toutes les majorités, jusqu’en 2012, mais la gauche y a pris largement sa part.

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