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2018, un grand cru pour les vacances de printemps  : qui part, où et… pourquoi
©Reuters

Forte croissance sur les réservations

Le marché du tourisme enregistre une forte croissance cette année, notamment pour les vacances de Pâques. Afrique, Asie, Europe... où partent les (chanceux) Français ?

Alain Capestan

Alain Capestan

Alain Capestan est Président de Comptoir des Voyages.

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Atlantico : Le marché du tourisme enregistre une forte croissance cette année, notamment pour les vacances de Pâques. Vous enregistrez en effet une croissance des réservations de près de 70% entre le 7 avril et le 7 mai. Comment expliquer cette croissance dans le contexte actuel ?

Alain Capestan : Il y a trois raisons principales a cette croissance des départs sur les vacances Pâques.  Tout d’abord un retour de la confiance chez les consommateurs et une réduction des facteurs de stress (crise économique et attentats). En second lieu les élections présidentielles de 2017 qui avaient eu lieu les 23 avril et 7 mai, créent un effet mécanique de croissance en 2018. Enfin, la conjonction des 2 ponts du mois de mai qui coïncident avec les vacances de printemps cette année, alors que seul le pont du 1er mai y était intégré l’an passé.

Quelles sont les grandes tendances observées dans les choix de destinations et la durée des séjours à l'étranger?

L’Afrique subsaharienne enregistre une très forte croissance, l’Afrique du sud et la Namibie sont sur des plus hauts historiques.. On constate très clairement aussi une reprise très importante sur l’Egypte (les croisières sur le Nil en particulier) et sur le Maroc. La tendance est identique sur les pays du moyen Orient tels que la Jordanie ou Oman. L’Iran poursuit sa croissance à un rythme très élevé, les départs sont multipliés par 3 sur Pâques.

L’Asie se porte bien également, le japon est, chez Comptoir des voyages, le pays d’Asie qui enregistre la plus forte progression en cette période de floraisons des jardins japonais.

La Grèce réservée traditionnellement pour l’été semble trouver une clientèle de printemps, ce qui est un fait assez nouveau et très intéressant.

Au total, on assiste à un double phénomène : d’une part une forte croissance des voyages longs courriers, et un retour vers  des destinations désaffectées par les voyageurs depuis plusieurs années.

Le budget alloué par les vacanciers progresse est également en hausse par rapport à 2017 (+ 217€ en moyenne). Quelles sont les catégories qui voyagent le plus cette année? Avez-vous observé des évolutions par rapport aux années précédentes?

Oui très nettement. La principale évolution tient au fait que les clients partent en moyenne plus loin que l’an passé. En période de crise, les clients voyagent moins et moins loin et parfois plus du tout. Quel que soit la crise il existe un phénomène psychologique de replis sur soi, qui cesse une fois le stress passé. C’est ce qui se passe depuis mi 2017. Nous n’avons jamais constaté depuis plus de 15 ans de taux de croissance aussi élevés qu’en ce moment, principalement sur les voyages longs courrier. Cela a une double conséquence. Les voyages sont en moyenne un peu plus longs que l’an passé et le budget consacré au voyage est un peu plus élevé (+ 10% en moyenne).

Certaines destinations, considérées comme à risque jusqu'ici, connaissent également une forte croissance. Le Moyen Orient avec la Jordanie (+360%) et Oman (+270%), ainsi que l'Iran et la Turquie, notamment. L'argument du prix est certes important, mais n'explique pas à lui seul ce phénomène. Les Français ont-ils moins peur ?

Oui clairement. Même si les voyages en Jordanie ou à Oman n‘avaient pas cessé, on voit avec le redémarrage de l’Egypte et de la Tunisie qui s’étaient effondrées au lendemain des printemps arabes, que la clientèle a pris conscience que ces pays ne représentent pas plus de danger que les pays européens du point de vue du risque d’attentat. Comme ces pays représentent des valeurs essentielles du voyage par leurs sites, leurs cultures et leurs attraits naturels, ils vont peu à peu retrouver leur place légitime au sein des destinations prisées. On peut s’en réjouir car les populations locales  ont injustement souffert économiquement de cette situation.

Le baromètre Mondial Assistance/Opinionway révèle que 68 % des vacanciers resteront dans l’Hexagone, dont plus d’un voyageur sur quatre chez un proche. Doit-on déduire de cette répartition que la croissance du tourisme est à relativiser?

Pas du tout, cette tendance a toujours existée. On pourrait d’ailleurs ajouter à cette statistique que 40% des français ne partent pas en vacances, faute de moyens. La principale destination des français reste la France, qui est une terre d’accueil formidable. Il reste au final que qu’environ 20% (32% x 60%) des français partiront l’étranger en 2018 , cela représente tout de même  près de 12 millions de personnes, qui certes ne partiront pas toutes avec un agent de voyage en prenant l’avion (une très grande partie de voyages à l’étranger sont réalisés en Europe , en voiture ) , mais cela fait beaucoup de monde tout de même et sur la base des taux de croissance observés, cela représenterait plus d’1 million  de voyageurs supplémentaires cette année, c’est considérable, et les places commencent à manquer.  Un conseil, si vous souhaitez voyager en 2018, réservez tôt…

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