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 Associations d’aide aux migrants : pourquoi n'iriez vous pas occuper la Grande Mosquée de Paris ou la Grande Synagogue de la rue de la Victoire ?
©CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Vous pouvez mieux faire

Voilà qui en ferait du bruit. Car les églises c'est d'un monotone…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les associations d'aide aux migrants et les sans-papiers ont donc – brièvement – occupé la Basilique de Saint-Denis. Un lieu symbolique et historique : il abrite les tombeaux des rois de France. Ils en ont été délogé par la police à la demande, ou au moins avec l'assentiment, du curé du coin. L'affaire a suscité de nombreuses réactions. A droite et à l'extrême-droite on a crié à la profanation. Entendre dans le même chœur Virginie Calmels et Marine Le Pen est une chose assez rare pour être soulignée.

Il ne faut pas, non, il ne faut pas, taper sur les associations d'aide aux migrants et les sans-papiers. Ce sont – qu'on les trouve indésirables ou pas – des malheureux. Des misérables au sens que Victor Hugo donnait à ce mot. Ils font ce qu'on leur suggère pour qu'on parle d'eux. Car, évidemment, l'idée de se rendre à la Basilique de Saint-Denis ne leur est pas venue toute seule. Derrière eux, devant eux, pour les pousser, pour les encadrer, il y a des hommes qui, eux, ont leurs papiers en règle. A Saint-Denis, c'est un député de la République qui est à la manœuvre : Éric Coquerel, de la France Insoumise. En terme d'image, la misère des autres, ça peut payer !

Le député insoumis a expliqué qu'il n'était pas l'organisateur de l'occupation mais qu'il était simplement venu "en soutien". Ben voyons… On imagine aisément qu'un sans-papier, doté d'une précieuse culture politique, a dit à ses copains : "Et si on appelait Coquerel pour qu'il vienne ?". Car tout sans papiers qui se respecte a – n'est-ce pas ? – le numéro de téléphone de ce combattif parlementaire.

Éric Coquerel a – assez naïvement – expliqué pourquoi l'occupation a été de brève durée : "le temps que les médias arrivent". Mais maintenant, il va lui falloir modifier sa stratégie. Car les médias vont se lasser des églises. Ou alors il faudrait que cela soit Notre-Dame. Mais là il y a tellement de flics autour que cela ne vaut même pas la peine d'y penser.

Alors pour changer, pour appâter les journalistes, il faudrait qu'il mobilise les associations d'aide aux migrants et les sans-papiers pour occuper la Grande Mosquée de Paris. Succès médiatique garanti. Mais il n'est pas sûr que le recteur de ladite mosquée fasse très bon accueil à cette initiative. Le mieux, ce serait la Grande Synagogue de la rue de la Victoire. Avec les Juifs, rien à craindre : ils ont été pourchassés pendant si longtemps. Les sans-papiers pourraient trouver là-bas un toit pérenne et durable. 

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