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Pourquoi les États-Unis ont perdu toutes les guerres qu’ils ont déclenchées depuis plus de 50 ans
©AFP

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Du Vietnam à l'Irak, la première puissance mondiale s'est enlisée dans des conflits interminables.

Jean-Sylvestre Mongrenier

Jean-Sylvestre Mongrenier

Jean-Sylvestre Mongrenier est docteur en géopolitique, professeur agrégé d'Histoire-Géographie, et chercheur à l'Institut français de Géopolitique (Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis).

Il est membre de l'Institut Thomas More.

Jean-Sylvestre Mongrenier a co-écrit, avec Françoise Thom, Géopolitique de la Russie (Puf, 2016). 

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  1. Dans un ouvrage publié à la fin de l'année 2017, Harlan Ullman, conseiller sénior du think tank américain, le Atlantic Council et père de la doctrine « Choc et effroi » (Shock and Awe) utilisée en 2003 en Irak par les Etats-Unis, cherche à analyser les raisons pour lesquelles Washington n'est pas parvenue à remporter de victoires pour les guerres qu'elle a provoquées (de l'Irak au Vietnam en passant par l'Afghanistan, etc.) Les arguments ici développés sont : les faibles compétences des présidents américains, les erreurs stratégiques, mais surtout la faiblesse de la connaissance culturelle de l'ennemi, qui peut s'illustrer notamment sur la dominante communiste perçue par Washington au sujet du Nord-Vietnam alors qu'il s'agissait avant tout d'une guerre d'auto-détermination. Comment interpréter une telle analyse ? 

De prime abord, l’auteur a toute compétence pour s’exprimer sur ces questions. Par ailleurs, ayant lu uniquement certains articles, extraits d’articles ou recensions d’Harlan Ullman, ma connaissance des thèses qu’il développe est nécessairement fragmentaire. Cela dit, l’ouvrage tel qu’il est résumé donne le sentiment que l’auteur entend régler des comptes et le titre sacrifie aux impératifs commerciaux. Les Etats-Unis ne sont pas à l’origine de toutes les guerres dans lesquelles ils ont été engagés. La guerre de Corée leur a été imposée par l’invasion du Sud par le Nord, Kim Il-Sung se lançant dans cette entreprise avec l’accord de Staline, puis le soutien militaire direct de Mao Zedong, à la suite du reflux des armées nord-coréennes. Au regard des objectifs visés, i.e. le retour au statu quo initial, cette guerre a été gagnée par les Etats-Unis et leurs alliés. Au Vietnam, les Etats-Unis ont pris le relais des Français et ils se sont engagés dans une seconde guerre d’Indochine, le Nord communiste ne respectant pas les accords de Genève (1954). Ensuite, s’est produit un effet domino, la totalité de la péninsule chinoise devenant effectivement communiste. C’est la raison pour laquelle le retrait américain et ses conséquences ont pris non pas l’allure d’une triste farce, mais d’un désastre géopolitique. Que l’on se reporte à la situation de l’époque et aux avancées du bloc soviéto-communiste au cours des années 1970. Pourtant, les rivalités entre les versions soviétique et chinoise du communisme, articulées sur les clivages ethnico-nationaux d’Indochine, ont finalement pris le dessus. Défions-nous de toute illusion rétrospective, fréquente en histoire : ne relisons pas tous les développements intermédiaires à la lumière de l’issue finale.

En Afghanistan, la guerre a été imposée aux Etats-Unis par les attentats terroristes du 11 septembre 2001 et le refus des Talibans de leur livrer Ben Laden. Sérieusement, les dirigeants américains de l’époque auraient-ils pu accepter la perpétuation de cette situation ? Quitte à expliquer à leur opinion publique que le plus sage était de ne rien faire ? Il fallait intervenir. Cela ne constitue pas un trait culturel spécifiquement américain. Les Français ne sont-ils pas également engagés en Afghanistan, dans la bande sahélo-saharienne ensuite, sur le théâtre syro-irakien enfin, pour lutter contre les groupes terroristes et le djihadisme global ? En vérité, seule la guerre d’Irak, en 2003, a été une « guerre de choix » et non de nécessité (toutefois, reportons-nous à tout ce qui s’est produit en 1991 et 2003 : Saddam Hussein multipliait les provocations). Pourtant, expliquer la déstabilisation de Grand Moyen-Orient par cette seule guerre serait très exagéré. Les facteurs de déstabilisation sont multiples et s’empilent sur plusieurs strates historiques. Les explications avancées par Bernard Lewis, notamment dans un lumineux essai intitulé « L’Islam en crise », sont très convaincantes. Il montre que l’ensemble de la région a progressivement « décroché » sur les plans scientifique, technique et économique, ce dont les classes dirigeantes locales ont pris conscience au moment de l’expédition d’Egypte commandée par le général Bonaparte (1798). Le retard sur l’Occident était flagrant. De ce fait, les Ottomans ainsi que les vice-rois d’Egypte ont prétendu importer les outils de puissance des Etats occidentaux, mais sans la philosophie libérale ainsi que les libertés politiques et économiques qui ont permis de les forger ; la modernité instrumentale sans la modernité axiologique. Les « tanzimats » et autres tentatives de réforme ont échoué. Idem pour le nationalisme arabe et socialisant après 1945 : les régimes autoritaires-patrimoniaux de la région ont voulu prendre un raccourci historique en important le « modèle de développement soviétique » et ils se sont retrouvés dans une impasse.

Au total, dans les années 1989, les dirigeants et populations de ces pays ont réalisé qu’après avoir été distancés par l’Occident, ils l’avaient été par l’Extrême-Orient. Ces blocages politiques et économiques, sur fond de croissance démographique explosive, ont produit des contradictions d’intensité croissante qui expliquent en grande partie la conflictualité de la région. Après la Guerre Froide, alors que la mondialisation s’accélérait, des régions entières du monde émergeant du sous-développement, une grande partie du Moyen-Orient n’avait pas même opéré son « décollage » économique (le « take off » de Walter Rostow). A bien des égards, le constat des intellectuels néo-conservateurs était enraciné dans les faits : l’islamisme (compris comme idéologie politico-religieuse) et le terrorisme plongent leurs racines dans cette situation d’ensemble. Une simple politique de gestion des équilibres régionaux, afin de maintenir le statu quo géopolitique, n’ouvrait pas d’horizon aux sociétés locales, d’où la volonté de mener une « diplomatie de transformation » dans le prolongement d’une guerre victorieuse en Irak. Le diagnostic n’était pas totalement faux, mais il est vrai qu’il péchait par économicisme (réductionnisme économique) et, par voie de conséquence, négligeait les données ethniques, socio-culturelles et religieuses. Il est clair que les dirigeants américains n’avaient pas pleinement conscience des haines accumulées entre les groupes ethnico-confessionnels peuplant l’Irak. Bref, le diagnostic était incomplet et, surtout, il existe un hiatus entre théorie et praxis : affirmer sur le plan théorique que le sous-développement est polémogène n’est pas faux, mais dans la pratique, comment instaurer une politique de développement quand une part décisive des indigènes ne songe qu’à procéder à une vendetta puissance dix ? L’ingénierie socio-politique (le « nation-building ») a buté sur ses limites.

  1. Les dirigeants américains ont donc bien péché par méconnaissance culturelle ?

En dernière analyse, on peut à bon droit penser que la vérité est une et que l’homme est partout l’homme, mais cela ne doit pas conduire à négliger les enracinements et les appartenances ethnico-culturelles. Là réside toute la difficulté : allier le sens de l’universalité et la compréhension des particularités. In fine, les dirigeants français, en s’appuyant sur ce que les tenants du gauchisme culturel et de la « pensée 68 » considèrent comme des stéréotypes hérités du colonialisme et d’un orientalisme frelaté, ont mieux anticipé le danger de se retrouver piégés entre des groupes ethnico-confessionnels opposés les uns aux autres, se haïssant réciproquement. Parfois, les préjugés sont salvateurs (il importe seulement de savoir les abandonner quand ils sont démentis par des jugements de fait et de connaissance). En effet, le lyrisme déployé par Dominique de Villepin à l’ONU ne doit pas nous abuser : au sein du conseil des ministres et dans les instances décisionnelles, la décision américaine de partir en guerre contre Saddam Hussein était commentée en des termes beaucoup plus concrets (en substance : « Que vont-ils faire dans ce guêpier ? Ils vont se retrouver au beau milieu d’une guerre entre Chiites et Sunnites»).

Toutefois, n’oublions pas que les Américains, avec le « surge » de 2007 (conduit par le général Petraeus), étaient parvenus à reprendre vaille que vaille le contrôle des événements. L’erreur aura consisté à se retirer de manière anticipée, en 2011, Barack Obama ayant de longue date intégré tous les arguments moraux et culturalistes en défaveur des interventions militaires extérieures. Dès lors, le Premier ministre irakien Al-Maliki et ses parrains iraniens ont eu tout loisir de mener une politique sectaire qui a rejeté les tribus sunnites (ralliées par Petraeus) du côté de l’insurrection, créant ainsi les conditions favorables à l’expansion de l’« Etat islamique ». Lui-même se voyait renforcé par l’inaction occidentale en Syrie, malgré les frappes chimiques, et le lâchage de fait des insurgés. On voit qu’il ne suffit pas, pour vivre en paix et à l’abri du fracas du monde, de faire son mea culpa et de se réfugier derrière des arguments culturalistes. De fait, il a bien fallu se réengager militairement et les Américains, avec leurs principaux alliés occidentaux, sont à nouveau présents le théâtre syro-irakien. Au regard de la situation, on doit même penser qu’ils ne sont pas près de pouvoir s’en désengager. Il serait erroné de croire que tout le malheur du monde s’explique par l’ignorance ou la malignité des Occidentaux, qu’il s’agisse des puissances coloniales européennes des XIXe et XXe siècles ou de la superpuissance des Etats-Unis lors du « Siècle américain ». Il est toujours surprenant de voir combien la dialectique marxiste et tiers-mondiste a imprégné les esprits. Un lâche soulagement pour des pays trop longtemps sur pied ?

Enfin, pour en terminer avec l’Irak, une mauvaise polémique consiste à expliquer que l’objectif de l’Administration Bush visait à implanter un régime parlementaire à l’anglaise ou une social-démocratie de type nordique dans l’ancienne Mésopotamie. La barre était plus basse et il s’agissait d’édifier un « régime décent », fondé sur un équilibre entre les communautés ethnico-confessionnelles. Elles sont d’ailleurs prises en compte dans la Constitution de l’Irak (2005). On ne peut donc dire que les Américains aient purement et simplement ignoré la diversité de ce pays, mais comme il n’était pas question de procéder à un grand réarrangement géopolitique régional, qui serait encore plus meurtrier que ce que l’on a pu connaître jusqu’ici, il importait de trouver un modus vivendi entre ces groupes. Simplement, la dynamique des haines et des conflits s’est révélée la plus forte. A l’évidence, il existe des situations tragiques qui semblent sans issue. Au total, si le thème de la « méconnaissance culturelle » entre certainement en résonance avec l’anti-américanisme français (« Ils sont bêtes et ignorants, nous sommes donc intelligents et cultivés »), il semble qu’il convienne de nuancer sérieusement le propos. Très tôt, la diplomatie américaine a pu bénéficier des conseils d’excellents arabistes et orientalistes. Au XIXe siècle, des missionnaires protestants se sont installés dans l’Empire ottoman, non sans entrer en conflit avec les populations et les autorités locales. Toujours est-il qu’ils ont appris les langues, us et coutumes. Lors du génocide arménien, des pasteurs américains ont pris fait et cause pour les victimes et les ont accompagnées. Ces missionnaires, installés depuis plusieurs générations, en sont venus à constituer un lobby arabophile auprès du Département d’Etat. Au moment de la Conférence de la Paix (Paris, 1919), ils ont notamment cherché à convaincre Woodrow Wilson d’appuyer l’autodétermination des Arabes (voir leur rôle dans la Commission King-Crane). Nous pourrions aussi traiter du rôle des missionnaires protestants américains en Chine, fermes défenseurs de la politique de la « porte ouverte » (intégrité territoriale de la Chine et ouverture du marché). Quant au « nationalisme » de Hô Chi Minh, il s’inscrivait dans le prolongement du Congrès de Bakou (1920) : instrumentaliser les nationalismes indigènes contre les « Etats bourgeois » et les « impérialistes ». Les Américains ne l’ignoraient pas. Il est vrai que Harlan Ullman vise surtout les militaires et semble plaider pour un plus grand rôle des civils au sein du Pentagone. Soulignons pourtant que les néo-conservateurs tant honnis étaient non pas des militaires mais des civils. Le Pentagone est peuplé de « réalistes ».

  1. Cette analyse ne met-elle pas en avant une difficulté de plus en plus marquée de caractériser ce qu'est une « victoire », notamment pour une puissance comme les Etats-Unis ? Devant de telles asymétries de puissance, les Etats Unis, l'Otan, l'Occident, ne seront-ils pas contraints par ces difficultés d'obtenir une « victoire »? Avec quelles conséquences, notamment sur l'opinion publique ?

De fait, dans des conflits le plus souvent asymétriques, il devient particulièrement difficile de fixer les critères d’appréciation de ce qu’est une victoire. Ce n’est certainement pas un problème spécifiquement américain et il tient à la nature même de ces conflits. Au vrai, nous avons rencontré cette difficulté dès l’époque des guerres coloniales, préfigurées au XIXe siècle par ce que les stratégistes nommaient les petites guerres » (cf. Charles Caldwell, Small Wars, 1896). Lorsque le « Faible » tient tête au « Fort », le simple fait qu’il survive et persévère dans l’être prend l’allure d’une victoire. D’autant plus que la guerre lui tient lieu de mode de vie, alors que les puissances occidentales y voient un outil politique, préalable à une solution qu’elles voudraient sinon définitive, durable à tout le moins (cf. Clausewitz, De la guerre, 1831). Le « Faible » s’installe dans la durée et mise sur la lassitude des opinions publiques occidentales, ainsi que le relais de tous les tenants du « A quoi bon ? ». A cela s’ajoute le pouvoir égalisateur de la technologie qui met à la portée du plus grand nombre des outils de coercition longtemps réservés aux puissances de tout premier rang. D’aucuns parlent de « guerre de quatrième génération » (G4G), conflits dans lesquels la dimension médiatique et symbolique s’avère aussi cruciale.

Du point de vue occidental, plutôt que de s’interroger sur la victoire décisive, en termes clausewitziens, il importe de comprendre que l’essentiel consiste à tenir. Il faut simultanément raisonner sur un monde contre-factuel : que se serait-il passé si nous n’étions pas intervenus ? En vérité, nous avons des exemples de non-intervention, par prudence, désintérêt ou négligence. Que l’on songe à l’Afghanistan du début des années 1990 : les différentes factions se disputent le contrôle de Kaboul sans que les Occidentaux s’en mêlent (ce serait peine perdue !). Puis les Talibans prennent le pouvoir, mais l’on s’en accommode (ce ne sont pas quelques enturbannés qui vont perturber le cours de l’Histoire universelle !). Enfin, se produit l’attaque des Twin Towers (au moins trente fois le Bataclan et une dimension symbolique bien plus forte, ces tours figurant la Babel moderne, centre de tous les pouvoirs). Il a bien fallu y aller… Que se produirait-il si les Etats-Unis et l’OTAN s’en allaient ? L’Afghanistan redeviendrait l’un des centres nerveux du djihadisme global et du terrorisme islamique. Quant à la demi-intervention en Libye ? Si Kadhafi avait eu les mains libres pour mener sa guerre, la situation eût été bien pire encore, avec une possible extension à la Tunisie et au Maghreb d’une part, à l’Egypte de l’autre, fragilisés au même moment par le « printemps arabe ». Et la Syrie ? Pas d’intervention occidentale et un soutien très limité à l’Armée Syrienne Libre. Résultat : un conflit régional avec des ramifications internationales, le champ de bataille syro-irakien devenant l’un des théâtres d’une nouvelle guerre froide. L’Afrique sahélo-saharienne ? Si l’on se désengageait, la région finirait par sombrer, avec des graves contrecoups géopolitiques jusqu’en Europe (déplacements démographiques et grandes migrations, faillite de différents Etats, terrorisme, violentes réactions politiques en Europe et subversion des régimes libéraux).

Dans chacun de ces cas, il n’y a pas de réponse évidente et totalement satisfaisante : nous sommes confrontés à ce que Max Weber nommait des « antinomies historiques » (en gros, uniquement de mauvaises solutions contradictoires). En fait, nous, Occidentaux, sommes des puissances de statu quo qui cherchent à endiguer le chaos, à retarder l’échéance fatale. Pour désigner cette figure de la souveraineté, Carl Schmitt a emprunté à Saint Paul un terme grec : celui du « Katechon » (traduit dans la Bible de Luther par « Aufhalter »), le « mainteneur ». A cette figure s’oppose celle de l’« Aufbrecher », celui qui cherche à opérer une percée, à tournebouler les équilibres, voire à rompre et à renverser l’échiquier du pouvoir. La Russie de Vladimir Poutine incarne cette autre figure de la souveraineté, mais qu’en est-il dans l’ordre des faits ? La victoire en Syrie, proclamée en décembre dernier, est-elle effective ? Sur le terrain, la Pax Poutina et les louanges tressées à la gloire de ce « génial stratège » s’avèrent être pures fictions. Du fait de la multiplicité des acteurs et des différentes dimensions de cette guerre, il ne parvient pas même à en faire un « conflit gelé » (afin de sécuriser ses actifs géostratégiques, en « Syrie utile »). Le président russe devrait lui aussi éprouver la vanité des victoires hâtivement proclamées, peut-être impossibles à atteindre dans un monde démographiquement « plein », politiquement actif (nous ne sommes plus à l’époque des « fellahs » fatalistes), un monde interconnecté et volatil. Des régions entières s’acheminent vers un état de conflit perpétuel (l’« état de nature », honni par Hobbes), voire une sorte de « guerre civile mondiale ». Simultanément, d’autres tendances de fond ouvrent la perspective de grandes guerres interétatiques, sur le modèle clausewitzien. On songe bien sûr à l’Asie-Pacifique (le « piège de Thucydide » qui guetterait Chinois et Américains) ou à l’Europe centre-orientale (de la Baltique à la mer Noire), menacée par le révisionnisme géopolitique russe. Mais que l’on considère aussi la Syrie : la guerre du régime et de ses « parrains » russo-iraniens, celle de la Turquie contre la branche syrienne du PKK, ne doivent pas occulter la situation, de part et d’autre de l’Euphrate : sur la rive orientale, les Américains et leurs alliés (Occidentaux et locaux) ; sur la rive occidentale, l’axe Moscou-Damas-Téhéran. S’il montait en puissance, ce conflit latent ne serait pas seulement de type asymétrique. Au vrai, l’aventurisme de mercenaires russes, peut-être téléguidé par les hommes du Kremlin, a déjà fourni à ce conflit ses premières pertes (6-7 février 2018). On revient obsessionnellement sur les difficultés des guerres asymétriques et de la contre-insurrection, mais d’autres conflits se profilent déjà à l’horizon.

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