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La beauté, vecteur et synonyme de réussite professionnelle
©Reuters

Bonnes feuilles

Si l'attractivité décuple le champ des possibles en matière de séduction et de relations amoureuses, cette obligation du paraître s'est aussi immiscée dans tous les interstices de notre vie la plus quotidienne, où il est ainsi préférable de souscrire à certains stéréotypes morphologiques pour s'assurer un parcours scolaire puis professionnel satisfaisant. Extrait de "Le pouvoir de l'apparence - Le physique, accélérateur de réussite ?" de Catherine de Goursac et Bénédicte Flye Sainte Marie, publié aux éditions Michalon. (1/2)

Catherine  de Goursac

Catherine de Goursac

Catherine de Goursac exerce la médecine esthétique depuis 1986.

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Bénédicte Flye Sainte Marie

Bénédicte Flye Sainte Marie

Bénédicte Flye Sainte Marie est journaliste spécialisée sur les questions santé et beauté. Elle a publié "Le pouvoir de l'apparence" aux éditions Michalon et "PMA le grand débat" chez le même éditeur.

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« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux », fait dire Antoine de Saint-Exupéry à son renard philosophe dans Le Petit Prince. Innombrables sont les histoires populaires, telle celle de la Belle et la Bête de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, à nous enjoindre à préférer la magnificence de l’âme et des sentiments plutôt que la perfection de l’apparence. Il n’empêche que le monde professionnel, cet univers impitoyable, a tendance à octroyer un bonus aux beaux et aux belles. Parue en mai 2016 dans la revue Research in Social Stratification and Mobility, une étude diligentée par deux sociologues, Jaclyn S. Wong, de l’Université de Chicago et Andrew M. Penner de l’Université de Californie, pour les besoins de laquelle nos deux experts ont recueilli les réponses de 14 000 personnes et ont passé au crible les revenus, le type de poste, les études, la beauté, mais l’attractivité (évaluée sur les cheveux, les mains et la tenue) établit clairement que les personnes séduisantes « gagnent plus d’argent que la moyenne ». Une sur-rémunération qui n’a rien d’anecdotique puisque les sondés perçus comme beaux reçoivent un salaire de 20 % supérieur à ceux qui affichent un physique plus standard.

Concernant les salariées, cette même enquête menée à grande échelle démontre aussi que sans arborer une physionomie de Miss France ou de jeune première de cinéma, on peut aussi faire peser la balance du bon côté, financièrement parlant, si l’on veille à arborer une allure irréprochable. Une femme dite « normale » mais bien maquillée percevrait ainsi 6 000 dollars de plus par an qu’une femme normale, qui ne porte aucun maquillage. Le naturel n’est pas très rentable : les travaux de Wong et Penner prouvent enfin qu’une femme « normale et bien maquillée » est rétribuée 4 000 dollars de plus par an que sa consœur plus jolie mais moins attachée à la coquetterie. « Vous pouvez accéder à un même niveau de salaire que les gens attirants si vous soignez votre apparence. Ça ne dépend pas que du physique que vous avez depuis votre naissance », a expliqué Andrew Penner, l’un de nos experts dans une interview donnée au magazine américain Fortune

Une vision globalisée de la beauté

En 2007, Unpacking the beauy premium: is it look or ego? nous fournissait des conclusions assez similaires. Pour obtenir des données fiables et objectives, les deux responsables de cette étude australienne, Jeff Borland, enseignant en économie à l’Université de Melbourne et Andrew Leigh, son homologue de l’Université nationale australienne qui s’est depuis reconverti dans la politique, ont d’abord classé le physique des personnes qu’ils interrogeaient sur une échelle incluant six paliers, de « très inférieur à la moyenne » à « bien plus séduisant que la moyenne » puis ont demandé à leurs sondeurs de classer les photos en servant des mêmes grades, ce qui a permis de constater que les critères qui font que l’on estime que quelqu’un est beau sont assez consensuels…

« La beauté n’est pas dans les yeux de celui qui regarde, note-t-il. De nombreux travaux attestent qu’il existe une perception commune de la beauté », a ainsi détaillé Andrew Leigh. Puis ils ont interrogé leur cohorte de témoins. Au terme de leurs entretiens, les résultats ont été sans appel sur l’échantillon masculin puisque les hommes « plus beaux » touchent 22 % de plus que la moyenne des revenus alors que les « moins beaux » gagnent 26 % de moins. À la façon d’une épargne qui aurait un rendement particulièrement performant, avoir un physique plaisant permet de « cagnotter » 32 150 dollars par an. Le salaire moyen des hommes plus beaux que la moyenne est en effet de 81 750 dollars contre 49 600 dollars pour ceux qui sont situés en dessous de la moyenne. Leurs observations n’ont pas aussi été probantes chez les femmes considérées comme ravissantes : preuve que la discrimination salariale entre les deux sexes a cours, même à beauté égale !

Extrait de "Le pouvoir de l'apparence - Le physique, accélérateur de réussite ?" de Catherine de Goursac et Bénédicte Flye Sainte Marie, publié aux éditions Michalon.

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