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Envie d’améliorer votre mémoire ? Voilà une méthode sans effort et garantie par la science pour le faire
©Reuters

"Tout le malheur des hommes..."

"Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre" disait Pascal. Car parfois, ne rien faire est utile. C'est le cas de la mémorisation, où l'inactivité apparente permet au cerveau de consolider nos souvenirs.

Atlantico : Pourquoi est-ce qu'il est bénéfique pour mémoriser quelque chose de prendre une dizaine de minutes après avoir tenté de le mémoriser et de reste inactif ? Comment fonctionne cette méthode somme toute très simple ?

Xavier Millet : La mémoire dépend de la capacité qu'a une information à s'accrocher, à s'associer à un réseau et donc d'être densément pensée, d'être « riche ». Si nous prenons l'exemple d'une leçon que vous tenter d'apprendre, cela se fait par la répétition. Plus vous la répétez, plus elle va s'enregistrer de façon élaborée. C'est comme cela que tout le monde apprend ses leçons. 

Cependant, il y a aussi un bénéfice à rester inactif, comme pour le faire mijoter, juste après avoir tenté de mémoriser un fait. C'est un phénomène appelée « stockage » ou « consolidation ». Lorsque vous tenter d'apprendre dans un processus de répétition, vous arrivez très rapidement à un effet de plancher pour vos performances de mémorisation. La consolidation se fait plus difficilement. 

Prenons un exemple concret : si je vous demande de mémoriser 16 mots et que je vous demande de me les répéter juste après, vous aller au premier essai me donner une dizaine de mots. Au second onze ou douze. Au troisième douze ou treize. C'est une forme de consolidation classique par répétition, amélioration des performances logiques. Si en revanche je vous fais attendre 20 minutes, il y a une grande chance que vous vous rappeliez de quatorze, quinze, voire les seize mots de la liste. Sans rester dans une répétition à outrance, votre cerveau a en fait continué à travailler, à consolider les associations... Le cerveau continue à travailler seul à notre insu, de façon indirecte.

Dans le phénomène de « pleine conscience », beaucoup d'études en imagerie fonctionnelles qui se faisaient dans les années 80 comparaient des sujets en train de faire une activité demandant de la concentration et des sujets ne faisant rien. Les chercheurs se sont longtemps trompés à l'époque parce qu'ils considéraient que si l'individu ne faisait rien, le cerveau lui aussi ne faisait rien. Mais le cerveau du travail, consomme du glucose en permanence. Quand vous faites votre vaisselle, vous réfléchissez à votre liste de course sans vous en rendre compte. 

C'est pour cela qu'on conseille pour apprendre de réviser juste avant de dormir ?

Oui, et cela se fait totalement à votre insu, car pendant votre sommeil, il y a des phases de sommeil paradoxal (pendant lequel vous rêvez) lors duquel il y a une activité cérébrale extrêmement riche. Et lors duquel vous recomposez et restructurez toutes les informations que vous avez emmagasiné pendant la journée. Le cerveau fonctionne en permanence, même quand vous croyez le « débrancher ». Et c'est donc pas nécessairement quand vous le mobilisez qu'il est le plus performant, au contraire, c'est parfois pendant ces phases de repos que la mayonnaise prend particulièrement bien et que les élaborations se font. La répétition à outrance peut au contraire devenir contre-productive. 

Ce genre de technique peut-elle dès lors entrer dans un traitement d'Alzheimer ?

Oui, c'est un sujet sur lequel je travaille particulièrement. Un cliché sur Alzheimer est de croire qu'une personne atteinte d'Alzheimer est totalement incapable de mémoriser quoi que ce soit, que son environnement n'a plus d'influence et qu'il n'est plus réceptif aux techniques de mémorisations. Si vous lui demander de mémoriser un puzzle un jour, il ne saura peut-être plus le faire le lendemain. Mais si cela devient une routine, il a beaucoup plus de chance de s'en souvenir. De la même façon, sa mémoire fonctionne quand il ne fait pas d'effort. Des expériences de pleine conscience montre des résultats très positifs sur les patients atteints d'Alzheimer, et c'est un champ d'étude particulièrement exploré depuis quelque temps. 

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