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Front National : au secours, papa revient !
©JOEL SAGET / AFP

Insubmersible…

Oui, il est de nouveau parmi nous. Sûr de lui-même, fier et dominateur.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Comme dans Dom Juan, la statue du commandeur est revenue hanter Marine Le Pen. Son père a obtenu d'un tribunal la validation de son titre de Président d'honneur du Front national. Un titre dont sa fille ingrate voulait le priver. Jean-Marie Le Pen a 89 ans et toutes ses dents. Et ses dents il les a dures ! Il mord encore. Sa fille ne va pas tarder à s'en apercevoir. Nous, on ne va pas s'en plaindre.

Car le fondateur du FN nous accompagne depuis plus d'un demi-siècle. Il nous irrite, nous répugne, nous choque. Mais parfois il nous amuse. Un bon vieil épouvantail. Un fidèle animal de compagnie en quelque sorte. Bien qu'on soit souvent tenté de lui mettre une muselière.

Maintenant il est là, tout frais, tout beau. Pour nous offrir un nouveau spectacle. Déjà il est étrange, pour ne pas dire burlesque, qu'il soit Président d'honneur d'un parti dont il a été exclu. Mais au Front National, englué dans des méandres choucrouteuses, les miracles sont possibles. 

Marine Le Pen avait entrepris de tuer le père. Elle le trouvait trop clivant. Et sur les Juifs et les Arabes, il s'en donnait à cœur joie, en se pourléchant les babines quand pleuvaient des protestations indignées contre ses propos. 

Contrairement à son père, qui n'avait pas la prétention d'arriver au pouvoir – signe d'intelligence de sa part – Marine Le Pen voulait être présidente de la République. Pour cela, pour que le peuple de France veuille bien l'épouser, elle avait revêtu une jolie robe blanche et virginale. Et sur cette robe les éructations de papa faisaient des tâches dont la couleur s'approchait du brun.

Elle s'y est pris comme un manche. Non contente d'avoir viré papa, elle s'était acoquinée avec un certain Florian Philippot qui conciliait nationalisme et socialisme. Ce qui ne veut pas dire – attention ! – national-socialisme. De surcroit, il était résolument moderne. Philippot était en effet favorable au Mariage pour Tous. Pour des raisons très personnelles il est vrai. Ce qui permettait à Jean-Marie Le Pen de se gausser (je le cite) des "invertis" et des "messieurs de la jaquette" qui pullulaient, selon lui, au siège du FN. 

Puis Marine Le Pen a poussé Philippot vers la sortie, le rendant responsable de ses déconvenues électorales. Sans Jean-Marie Le Pen, sans Philippot, sans Marion Maréchal, la petite fille du Président d'honneur (très proche de son grand père) qui attend tapie en embuscade, que vaut la pauvre Marine ?

Papa a, on l'a dit, la dent dure. Mais il arrive parfois dans l'Histoire que ce soient les pères qui tuent les filles. Très remonté et pugnace, Jean-Marie Le Pen a annoncé qu'il se rendrait en mars au congrès du FN à Lille. On lui a fait comprendre qu'il serait empêché d'y assister car n'étant plus membre du parti. Ce qui a laissé de marbre le très dynamique vieillard. Croit-on qu'il se trouvera des jeunes gens du service d'ordre du FN pour lui interdire l'entrée ?

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