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Les nanoparticules, ces molécules qui pourraient révolutionner le traitement du cancer
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Science-(non)fiction

Ces particules ont une taille infime, environ un 5000è du diamètre d’un cheveu humain, et déchainent les passions. Selon une récente étude, elles pourraient améliorer radicalement le traitement du cancer. Mais elles inquiètent par leur omniprésence dans notre environnement et leurs effets sur l'homme.

Des nanoparticules sont capables de cibler directement le cœur des tumeurs cancéreuses pour les guérir de l'intérieur. C'est l'exploit réalisé par une étude américaine sur 17 patients souffrant de cancers avancés.

Plus besoin d'attendre que le médicament se diffuse dans l'organisme. En acheminant le traitement anti-cancer directement à destination, les particules ont permis d'utiliser un médicament plus concentré et moins risqué pour le reste de l'organisme. Les chimiothérapies ne distinguent pas entre les tissus sains et les tissus malades, d'où des effets secondaires généralement très importants. Ici, les nanoparticules ne relâchent le produit qu'une fois en contact de la tumeur.

Le nano-traitement a produit des effets avec des doses infimes de médicament, seulement 20% de ce qui est normalement prescrit dans les chimiothérapies par voie orale ou en injections. L'une des patientes a profité d'une réduction de sa tumeur du col de l'utérus tandis que cinq autres participants ont bénéficié d'une stabilisation de leur cancer.

Baptisée BIND-014, la particule a prouvé pour la première fois la possibilité de produire des nano-médicaments capables de "concentrer des effets thérapeutiques démultipliés", note le Docteur Omid Farokhzad, l'un des auteurs de l'étude.

Effets pervers

En 2008 déjà, des chercheurs britanniques étaient parvenus àincorporer des nanoparticules magnétiques dans des cellules traitées par thérapie génique, afin de les guider vers une tumeur. Il est en effet très difficile d'insérer un gène curatif dans un organisme malade jusqu'à une tumeur. Ici, les nanoparticules possédant des propriétés magnétiques ont pu pénétrer la tumeur en grande quantité grâce à l'utilisation d'un champ magnétique.

Mais l'omniprésence des nanoparticules dans notre environnement a des effets pervers.L'activité humaine provoque une augmentation constante de leur présence, dans les produits chimiques, les cosmétiques, les aliments, et même dans l'air. Or, à cause de leur taille, ces particules ont la particularité de pouvoir pénétrer très facilement dans le corps humain, d'où un risque sanitaire.

Une récente étude norvégienne a tiré la sonnette d'alarme : les nanoparticules d'argent ont un effet toxique sur les testicules. Selon leur concentration et la durée d'exposition, elles peuvent enrayer la croissance et le renouvellement cellulaire, voire détruire les cellules. Elles constituent donc un risque important pour la fertilité. Le type de particule compte, mais aussi la taille : plus une particule est grosse plus elle provoque de dégâts.

Autre danger : les nanoparticules présentes dans l'air lors des pics de pollution. Les moteurs Diesel produisent des particules très fines : composées d'un noyau de carbone, elles sont enrobées de substances susceptibles d'irriter les voies respiratoires, voire de provoquer des cancers. Les risques sont particulièrement élevés pour les personnes souffrant d'insuffisance respiratoire, ou les allergiques.

Or, il n'existe pas encore de solution réelle. Les filtres à particules qui équipent désormais certains vehicules ne suffisent pas à arrêter toutes les nanoparticules : "on sait qu'aucun mécanisme physique ne peut arrêter des particules d'une taille inférieure à 200 nanomètres", expliquait au Figaro Gilles Dixsaut, médecin à l'Hôtel-Dieu.

Les risques peuvent même se nicher dans les produits conçus pour nous protéger. Par exemple, l'association environnementale "Friends of the Earth" s'inquiète de la présence de nanoparticules dans les crèmes solaires. Certes, les minuscules particules de métal, d'oxyde de zinc et de dioxyde de titane permettent de lutter contre les radiations des UV, et donc les cancers de la peau.

Mais ces mêmes particules peuvent pénétrer l'épiderme et provoquer… des cancers. En 2010, un article de Chemical Research in Toxicologyconfirmait partiellement ces inquiétudes : la crème solaire peut-être dangereuse, si elle est accidentellement ingérée. Dans ce cas, les nanoparticules peuvent détruire les cellules du colon.

Et dans nos assiettes ? L'intégration de particules d'argile dans le plastique rend les bouteilles de bière plus solides. Mais il est difficile de savoir si ces nanoparticules peuvent migrer dans la boisson. Un mélange pour bébé de la marque "Simply H" contient des particules de fer de 300 nanomètres. Et un large éventail d'aliments emploient maintenant des particules d'argent nanométriques pour tuer les microbes. Très peu d'études ont été menées pour mesurer leurs effets. Pourtant, suite à une étude menée sur des poulets, les chercheurs avaient mis en garde contre les effets négatifs des particules sur l'absorption de fer par l'organisme.

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