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Sélection à l’université : petites réflexions sur ce que vivent les profs face aux étudiants qu’on leur « livre »
©Reuters

Vu de l’estrade

Un dessin représentant le jardin de l’université avec une mention explicite à l’herbe que fume le candidat, une copie d’une étudiante parlant des biscuits BN qui l’empêchent de travailler, une autre étudiante en train de dessiner une vache pendant l’examen au vu et au su des surveillants, le quotidien d’un universitaire s’occupant des premières années de licence à la fin des années 2000 ressemble plus à celui d’une institutrice d’une école maternelle qu’à la formation de jeunes adultes destinés à entrer sur le marché du travai

Et encore, il ne s’agit que du sommet de l’iceberg, étant donné les accommodements des enseignants titulaires avec une situation indigne d’un pays développé, qui s’apparente beaucoup plus à la corruption généralisée de Républiques Bananières !

En effet, pour maintenir les effectifs, et donc justifier de sa paie à la fin du mois, certaines universités maintiennent artificiellement des formations sans aucun débouché, en acceptant n’importe qui et ce pas uniquement en première année. Le nombre de Masters qui ne vivent que grâce à des étudiants africains maîtrisant difficilement la langue française (les meilleurs préfèrent  l’Amérique du Nord) et à des chômeurs déguisés, c’est-à-dire des jeunes que l’on a incité à poursuivre des études en sachant pertinemment qu’ils n’ont pas le niveau, est assez impressionnant. Les universitaires se préoccupent beaucoup plus de la pérennité de leur poste que de l’avenir des étudiants, qui semble constituer le cadet de leurs soucis ! Il n’est donc guère surprenant qu’une partie d’entre eux, malgré les plaintes de convenance, voit d’un bon œil les taux de réussite de plus en plus spectaculaires au Baccalauréat, ce qui assure de fournées nombreuses permettant au système de se perpétuer pendant encore quelque temps, c’est-à-dire pour les nombreux enseignants désabusés jusqu’à la retraite.

Parallèlement, les bourses sont devenues l’équivalent d’un « RSA jeune », le RSA ne concernant que les personnes âgées d’au moins 25 ans. En conséquence, pléthore de jeunes disposant d’un Bac professionnel en chaudronnerie s’inscrivent, par exemple, en première année de licence d’histoire avec pour objectif affiché sur la feuille de présentation remplie en début d’année de devenir professeur d’histoire-géographie. Bien évidemment, personne n’est dupe de la motivation réelle de l’inscription universitaire, mais tout le monde fait comme si de rien n’était, les enseignants, avec la bénédiction de nos gouvernants ravis de voir de potentiels chômeurs non comptabilisés par les statistiques officielles, devenant complices d’un système qui conduit, année après année, à ronger l’université française.

Cependant, nous ne sommes pas encore arrivés au bout de nos surprises car une nouveauté  a désormais gagné l’université, la violence. Au milieu d’un cours, un jeune fâché d’avoir vu sa note diminuée par deux par le professeur pour tricherie lance de rage une chaise contre le mur et insulte une camarade de TD. A une autre occasion, deux étudiants commencent à s’empoigner, qu’il sera difficile d’arrêter, étant donné l’état second, lié à l’abus de drogues, courant au sein de nos pseudo-facultés, de l’un d’entre eux. Par ailleurs, dans les discussions avec vos collègues, des enseignantes plus âgées que vous, vous font part de la peur que leur inspirent certains élèves, dont elles sont convaincues que le futur se situera à la Maison d’Arrêt. Parallèlement dans d’autres universités, des rumeurs de professeurs violentés circulent, sans qu’il soit possible d’en vérifier la véracité.

La barque étant suffisamment chargée, nous n’allons pas nous étendre plus longuement, au risque de déprimer de nombreux lecteurs, qui trouveront probablement ces propos exagérés, voire provocateurs, visant à défendre le principe de sélection. Néanmoins, je tiens à les rassurer, il n’en est malheureusement rien, le réel est ce qu’il est, que cela plaise ou non ! Sachez-le, Madame, Monsieur, l’université française est malade, gravement malade…

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