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Une petite liste d’attitudes à adopter pour se sentir moins seul dans la vie de tous les jours
©Reuters

Bonnes feuilles

Quels sont les liens entre solitude et isolement ? Comment s'exprime cette solitude sous sa forme négative et quelles sont les manifestations de sa souffrance ? Ses causes objectives et ses raisons subjectives ? En répondant à ces questions et à tant d'autres, Monique de Kermadec livre les clés qui permettront à chacun de découvrir les pouvoirs de la solitude afin d'y trouver une source d'épanouissement et de construction personnelle. Extrait de "Un sentiment de solitude" de Monique de Kermadec, publié aux éditions Albin Michel. 2/2

Monique de Kermadec

Monique de Kermadec

Monique de Kermadec

Psychologue clinicienne et psychanaliste, spécialiste de la précocité et la réussite chez l'enfant et l'adulte. Elle est l'auteur de Le petit surdoué de six mois à six ans et de Pour que mon enfant réussisse parus chez Albin Michel.

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On ne peut envisager, sans perdre toute crédibilité, de résoudre une solitude profonde par quelques conseils pratiques. La souffrance de la solitude est la face visible de l’iceberg. Néanmoins, d’un point de vue général, la solitude comme mal de société pourrait être combattue en passant en revue toutes les attitudes asociales que j’ai énumérées dans les premiers chapitres de cet ouvrage.

Même s’il est difficile d’aller contre son temps, son siècle, contre la technologie qui nous impose à tous d’user des mêmes moyens de communication, il faut néanmoins s’astreindre à résister à leur omniprésence.

Enfin, il faut se rappeler que la solitude dont souffrent les enfants est la plupart du temps celle des adultes. Il y a donc un exemple à donner dans son comportement vis‑à- vis des autres, et ses relations avec les êtres qui nous sont chers pour qu’ils restent nos proches, au sens que recouvrait ce mot il n’y a pas encore si longtemps. Voici une petite liste d’attitudes à adopter :

– Résister à l’hyperconnectivité, devenue une addiction ;

– S’astreindre à maintenir des liens réels avec les autres : téléphoner plutôt que d’adresser des SMS ; s’astreindre aux small talks dans la vie de tous les jours avec ses commerçants, qu’on préférera, autant que faire se peut, aux grandes surfaces ;

– Réévaluer la hiérarchie des valeurs qu’on a adoptées : nous correspondent-elles ? Sont-elles compatibles avec notre notion et notre attente du bonheur ?

– Perdre l’habitude de tout centrer sur soi, de se faire passer en premier ;

– Réfléchir et envisager le point de vue de l’autre ;

– Prendre de son temps pour organiser des dîners avec ses amis authentiques et célébrer les fêtes de famille traditionnelles ; – S’interdire l’omniprésence de la télévision ;

– S’ouvrir spirituellement à des matières qui nourrissent l’esprit, et comblent le vide que creuse une société matérialiste à l’extrême : musique, littérature, théologie, mathématiques ;

– Ne pas redouter de succomber à la mode des grandes randonnées : la marche permet de retrouver son rythme personnel, d’entrer dans son temps propre, et de réfléchir aux rapports entre l’être et l’avoir ;

– S’obliger à faire la liste de ce dont on a réellement besoin, matériellement, et de ce à quoi on a consacré des sommes extravagantes au lieu d’un tête‑à-tête avec amis, enfants, conjoint, famille ;

– Adopter toutes les pratiques – yoga, natation, méditation – qui amènent à une meilleure connaissance de soi, à une meilleure respiration, à un recentrage ;

– Réfléchir à la nature de ses rapports avec chacun de ses amis, et à l’équilibre de ses affects…

Pour les parents

– Reconsidérez le mode de communication avec vos enfants. Ne vous présentez pas seul face à eux, mais investissez-vous de l’autorité parentale, et présentez un front uni, père et mère. Il est très préjudiciable de se mettre en compétition devant l’enfant, d’instaurer une rivalité d’affection, d’autorité. Tentez de le faire en accord avec l’autorité professorale ;

– Cessez de désolidariser les enfants dans leur fratrie ;

– Ne le considérez plus comme un enfant unique, mais reconstruisez les solidarités familiales sur lesquelles il ne faudra pas transiger ;

– Apprenez-lui dès le plus jeune âge à ne pas se référer uniquement à lui-même, mais à réfléchir à ceux qui l’entourent, avec lesquels vous lui enseignerez à partager son temps, à travers le jeu ;

– Réduisez l’exposition aux écrans. Ce n’est pas un hasard si les chercheurs de la Silicon Valley interdisent totalement les écrans aux enfants de moins de 2 ans ;

– Incitez vos enfants aux jeux de société et aux sorties au grand air. Proposez-leur une exposition sensorielle : lumière, ciel, fleurs, nature ;

– Exigez qu’ils fassent un effort pour retrouver leurs copains : qu’ils se déplacent, téléphonent, projettent des sorties dont ils auront l’idée et l’initiative ;

– Imposez-vous, imposez votre autorité, certes en douceur, mais sans concession ;

– Évitez du mieux que vous le pourrez que le monde extérieur entre en vrac chez vous, sans filtre possible pour leur perception par les enfants. Établissez des hiérarchies.

Extrait de "Un sentiment de solitude" de Monique de Kermadec, publié aux éditions Albin Michel

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