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Après Toulouse, le chômage reste la priorité de 71% des Français
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Sondage IFOP/Atlantico

SONDAGE IFOP/ATLANTICO : Les thèmes liés a la crise restent prioritaires aux yeux des Français pour la présidentielle. L'impact des événements de Toulouse reste limité sur les préoccupations telles que l'insécurité (+2%) et l'immigration clandestine (+ 3%).

Question : Pour les mois qui viennent, pour chacun des thèmes suivants diriez-vous qu’il est tout à fait prioritaire, important ou secondaire ?

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Jérôme Fourquet : Le constat est très net : il n’y a pas d’évolution par rapport à la dernière mesure faite des préoccupations des Français. Aussi dramatiques qu’ils soient, les événements de Toulouse n’ont pas modifié les attentes prioritaires des électeurs.

Certes, les thématiques de l’immigration et de la délinquance ont gagné respectivement trois et deux points, mais ce n’est pas réellement significatif puisque la marge d’erreur est d’environ 2 points. Les thématiques structurelles des attentes des Français d’avant Toulouse continuent à être présentes à un très haut niveau : ce sont les thèmes essentiellement économiques et sociaux qui dominent, avec le chômage mais aussi la question des salaires, de la précarité, de la santé et de l’éducation. 

Ces questions relatives à la crise devraient normalement bénéficier à la gauche. Mais il existe une vraie interrogation : s’il n’y a pas de virage en termes d’opinion publique vers les thèmes plus régaliens à savoir l'autorité, la sécurité ou l'immigration, qu’est-ce qui pourrait aider la campagne de Nicolas Sarkozy ? La parenthèse de Toulouse va progressivement se fermer et la campagne devrait reprendre ses droits. On devrait ainsi repartir là où l'on s’était arrêté avec un affrontement assez marqué sur les questions économiques et sociales.

Question : Pour les mois qui viennent, pour chacun des thèmes suivants diriez-vous qu’il est tout à fait prioritaire, important ou secondaire ?

Récapitulatif « Tout à fait prioritaire »

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Question : Pour les mois qui viennent, pour chacun des thèmes suivants diriez-vous qu’il est tout à fait prioritaire, important ou secondaire ?

Récapitulatif « Tout à fait prioritaire »

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Jérôme Fourquet : On voit que la dette arrive en priorité numéro 1 de l’électorat UMP (70%) devant le chômage. Ce n'est pas du tout le cas pour les électeurs de gauche qui ne sont que 43% à la juger prioritaire : il y a donc près de 30 points de différence, ce qui est colossal. Les électeurs de gauche jugent surtout prioritaire la question du chômage (80%), la précarité (68%) et les thème du salaire, de la santé et de l’éducation. Les niveaux de préoccupations sont donc très contrastés selon l'orientation politique.

Si les thèmes de délinquance et lutte contre l’immigration clandestine n’ont pas connu de progression significative dans l’ensemble de la population en revanche il y a eu un effet assez net parmi les sympathisants du Front national. Les publics qui étaient déjà sensibles à ces questions le sont davantage. Cette affaire a augmenté leur sensibilité à ces questions-là puisque la lutte contre l’immigration clandestine et la délinquance étaient déjà les deux principales préoccupations des sympathisants du FN, ce qui les distinguait déjà du reste de la population. Ces préoccupations progressent de 13 points sur la thématique de la délinquance et de 9 points sur l’immigration clandestine. D’où le fait que Marine Le Pen se soit engouffrée sur ces thèmes et ait tenu des propos très durs et virulents sur ces questions. En effet, 87% des sympathisants du FN disent que la lutte contre l’immigration clandestine est tout à fait prioritaire et 81% sur la lutte contre la délinquance.

Les électeurs du FN sont davantage préoccupés par la thématique de l’insécurité et de l’immigration clandestine, tout en reconnaissant la priorité à donner à la question salariale et au chômage : il existe donc une dimension sociale présente dans l'esprit des électeurs du FN. Il ne faut pas l'occulter.

La lutte contre le chômage

Jérôme Fourquet : Le public relativement épargné par la crise est préoccupé par la dette publique quand l’électorat plus jeune, ou plus populaire est davantage dans des considérations d’urgence comme le salaire, le pouvoir d’achat, la santé ou l’éducation.

Nicolas Sarkozy en début d’année prenait régulièrement l’Allemagne en modèle : il avait beaucoup parlé de la réduction de la dette, de la TVA sociale, Pour l’instant, il a mis cette thématique de côté car il fallait faire une campagne d’une autre tonalité en décriant les dysfonctionnements de l’Europe, en rappelant l’utilité des frontières ou en tenant des propos d’autorité. Mais on peut penser qu’avec l’annonce du déficit moins élevé que prévu de la France, progressivement la droite va revenir sur ses sujets là notamment dans l’optique de séduire l’électorat du centre qui est traditionnellement très sensible à ses questions de dette.

Si Nicolas Sarkozy veut aller au deuxième tour il va falloir qu’il propose des solutions sur la question de la dette quand François Hollande sera présenté comme un dépensier.

La santé

Le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat

La lutte contre la précarité

L’éducation

La réduction de la dette publique

La lutte contre la délinquance

La lutte contre l’immigration clandestine

La maîtrise du niveau des impôts

La sauvegarde des services publics

L’amélioration de la situation dans les banlieues

La protection de l’environnement

[1] Etude réalisée par l’Ifop pour la Fondation pour l’Innovation Politique par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 22 janvier 2010 auprès d’un échantillon de 1024 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

[2] Etude réalisée par l’Ifop pour Sud Ouest Dimanche par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 11 août 2011 auprès d’un échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

[3] Etude réalisée par l’Ifop pour Dimanche Ouest France par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17 février 2012 auprès d’un échantillon de 992 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

[4] Etude réalisée par l’Ifop pour Atlantico.fr par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 20 mars 2012 auprès d’un échantillon de 1256 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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Méthodologie

Ce document présente les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop. Elle respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage. Les enseignements qu’elle indique reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction.

Aucune publication totale ou partielle ne peut être faite sans l’accord exprès de l’Ifop.

Étude réalisée par l'Ifop pour Atlantico.fr

Échantillon de 990 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’interviewé(e)) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing), du 27 au 30 mars 2012.

Précision relative aux marges d'erreur

La théorie statistique permet de mesurer l’incertitude à attacher à chaque résultat d’une enquête. Cette incertitude s’exprime par un intervalle de confiance situé de part et d’autre de la valeur observée et dans lequel la vraie valeur a une probabilité déterminée de se trouver. Cette incertitude, communément appelée « marge d’erreur », varie en fonction de la taille de l’échantillon et du pourcentage observé comme le montre le tableau ci-dessous :

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Exemple de lecture du tableau : dans le cas d’un échantillon de 1000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 10%, la marge d’erreur est égale à 1,8. Le vrai pourcentage est donc compris entre 8,2% et 11,8%.

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