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Toussaint : la mort aussi connaît ses modes, voilà les tendances en matière d’inhumation
©Reuters

Le noir te va si bien

En France, seulement deux modes de sépultures sont autorisés, l'inhumation et la crémation. Pourtant, de nombreuses autres techniques existent, plus respectueuses de l'environnement.

Jean  Ruellan

Jean Ruellan

Jean Ruellan est le Directeur du Marketing et de la Communication chez OGF.
OGF est le leader français des services funéraires, fort d’un savoir-faire de plus 170 ans, il représente le quart du marché en valeur. Le Groupe accompagne les familles endeuillées et les collectivités à travers des enseignes de renom : PFG, Maison Roblot, Henri de Borniol, Dignité funéraire. Le Groupe affirme son expertise sur l’ensemble des activités liées au funéraire, des services de pompes funèbres à la gestion de crématoriums, de la production de cercueils à la pose de monuments funéraires, des contrats de prévoyance à l’accompagnement après obsèques.
 
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Atlantico : Quelles sont les nouvelles tendances qui s'observe en France en matière de sépulture ? Quelles sont les pratiques les plus courantes ?

Jean Ruellan : C'est assez simple, deux modes de sépultures sont autorisés en France. Inhumation et crémation. L'inhumation date de tout temps, la crémation elle, a de nouveau été autorisée en1887. Mais est-ce que pour autant la crémation s'est développée fortement ? Oui, mais dernièrement.

En 1979, moins de 1% de la population faisait le choix de la crémation. Nous étions à 15% dans les années 1990 et aujourd'hui nous sommes à plus d'un français sur trois, soit 37% de crémation. Le deux tiers restant fait le choix de l'inhumation. Ce que l'on sait, c'est que la crémation continue de progresser et cela s'observe notamment au travers des contrats obsèques. Nous avons dans nos ventes de cette année plus de la moitié des personnes qui choisissent la crémation. Donc nous savons que cette pratique va devenir une réalité dans les années futures. Avant 2030, nous aurons atteint la parité c'est certain. Il faut savoir que la crémation a mis très longtemps à se développer en France, pour cause techniques notamment, il y a plus de facilité aujourd'hui à organiser une crémation qu'il y a trente ans.

En France nous avons un contexte législatif très réglementé. L'hydrolyse Alcaline par exemple  est interdite. La Californie est le dernier Etat à l'avoir autorisé. Même si nous nous montrons intéressés, nous ne pouvons pas l'avoir.

Quelle est votre avis sur l'hydrolyse Alcaline (crémation par l'eau) considérée comme plus écologique que les autres pratiques ? Pensez-vous que ce type de pratique pourrait marcher en France si elle venait à être autorisée ?

Je pense que si un jour le législateur venait à l'autoriser en France, cela mettra beaucoup de temps à se développer. Nous sommes encore très attachés au devenir du corps. Faire bouillir son défunt des heures durant risquerait fortement de déplaire. Il faut savoir que pour les appareils les plus performants on parle de trois à quatre heures de traitement. On atteint jusqu'à 16h pour les moins performants. Je vois mal une famille accepter de faire bouillir le corps d'un membre de sa famille.

D'autant plus qu'au final, nous récupérons la même chose que lors d'une crémation. Les restes vont être traités de la même manière, c’est-à-dire pulvérisés et réduis en cendre.

Un véritable mouvement de plus en plus important émerge pour rendre l'élimination du corps moins pénible pour l'environnement. Entre la crémation est l'inhumation, qu'est ce qui serait le plus écolo ?

J'ai vu dernièrement une étude des services funéraires de la ville de Paris. Leur étude soutient que la crémation est plus vertueuse. Je considère que le postulat n'est peut-être pas très équitable au départ. Pour l'inhumation on tient compte de l'entretien des espaces verts du cimetière, de l'impact écologique d'une pierre tombale etc… Mais pas pour la crémation. Or aujourd'hui le choix de la dispersion des cendres dans la nature est de moins en moins demandé par les familles qui préfèrent ramener l'urne au cimetière. Donc pourquoi irait-on attribuer l'entretien de l'espace vert juste aux gens qui ont fait le choix de l'inhumation alors qu'il y a des urnes qui reposent au cimetière ? Ça n'a pas de sens. C'est un premier point.

Aussi, par reconduction des comportements historique, la crémation était assez souvent associée à la dispersion. C'était d'ailleurs souvent des militants qui faisaient ce choix. Aujourd'hui c'est un pratique complément démocratisé. On préfère trouver un endroit pour entreposer l'urne.

Je crois que les familles sont attachées à nouveau à retrouver une sépulture individuelle. Ce qu'on voit se développer en France, ce sont des ventes de concessions cinéraires, c’est-à-dire que les mairies, plutôt que de vendre un terrain classique  de 2m sur 1m, vendent des concessions de dimension réduites (1mètre carré) sur lesquelles la famille va faire poser un caveau aux dimensions adaptés qui pourra  accueillir toutes les urnes de la famille. 

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