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Le duo infernal laïcité radicale/ communautarisme islamiste est-il en voie de faire voler en éclat l’équilibre fragile trouvé sur la place de la religion et du christianisme en France depuis 1905 ?
©Reuters

#MontreTaCroix

Le Conseil d’État a décidé de faire retirer la croix surmontant une statue de Jean-Paul II en Bretagne provoquant de nombreuses réactions sur Twitter sous le hashtag #MontreTaCroix.

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely est philosophe et théologien.

Il est l'auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (J.-C. Lattès, 2001) ou Une vie pour se mettre au monde (Carnet Nord, 2010), La tentation de l'Homme-Dieu (Le Passeur Editeur, 2015).

 

 

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Guylain Chevrier

Guylain Chevrier

Guylain Chevrier est docteur en histoire, enseignant, formateur et consultant. Ancien membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du Haut conseil à l’intégration. Dernier ouvrage : Laïcité, émancipation et travail social, L’Harmattan, sous la direction de Guylain Chevrier, juillet 2017, 270 pages.  

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L’envol du hashtag #MontreTaCroix sur Twitter est-il le signe que le duo laïcité militante/athée et communautarisme islamiste est en voie de faire voler en éclats l’équilibre fragile trouvé sur la place de la religion et du christianisme depuis 1905 ? 

Guylain Chevrier : La question mérite d'être posée. Rappelons préalablement que "laïques militants" ne signifie pas nécessairement être athées. Le communautarisme islamique a en fait ravivé un fond de "guerre des deux France". Les excès de ce dernier ont provoqué une réaction des laïques d'autant plus forte, que les pouvoirs publics et toute une série d'acteurs de la société civile, voire des partis politiques, n'ont cessé de jouer avec, dans leurs calculs d'influence. Résultat, il y a une tension entre République et religion qui n'existait pas, ou était très à la marge, avant cette situation, qui a connu sa mise à feu avec "l'affaire du foulard" à Creil en 1989. On peut mettre aussi, au compte de cette situation, l'incapacité ou l'absence de volonté des pouvoirs publics de réagir face à cela, avec un ministre de l'Education nationale, pour ne pas le nommer, Lionel Jospin, que cela ne dérangeait pas. 


Au moment de cette manifestation de la volonté, au nom d'une religion, de remettre en cause la laïcité de l'école, l'Eglise catholique elle, bon gré mal gré, la respectait. C'était même un acquis de taille, que l'on croyait définitif dans les rapports entre Etat et religions. Preuve en est, le cinquantième anniversaire de la loi de 1905 n'a donné lieu à aucune manifestation particulière et nous étions toujours dans cette dynamique, malgré les concessions de la loi Debré à l'école privée. Le Conseil d'Etat s'est défaussé lamentablement face au voile à l'école. Le torchon a brûlé, on s'est renvoyé cette patate chaude, et on a laissé quinze ans s'écouler avant de réaffirmer la laïcité de l'école par la loi, en 2004. Les esprits ont eu tout le temps de s'échauffer, l'Eglise catholique elle-même, croyant voir la nécessité de prendre la défense de ce courant de l'islam s'en prenant à la République, alors que la confusion régnait, et qu'elle a pu se croire elle-même et les catholiques attaqués, dans ce climat d'affrontement qui montait. 

La question est loin d'être tranchée, au point que, de certains bureaux parisiens, on en vient même à nier la montée du communautarisme musulman, en exposant les musulmans eux-mêmes à ce risque. La dernière enquête de l'institut Montaigne sur le sujet, a pourtant bien montré à travers un large panel inégalé par d'autres enquêtes, que près de 30% des musulmans considéraient la charia comme au-dessus des lois de la République, et l'islam comme un instrument de révolte contre elle. Faut-il que ceux-là aient je ne sais quoi dans les yeux pour ne pas voir la multiplication des voiles dans certains quartiers, symbole du refus du mélange au-delà de la communauté de croyance, et spécialement sur les têtes de fillettes ce qui fait un peu froid dans le dos. Une dérive qui jette la honte sur la République qui ne réagit pas. 

Bertrand Vergely Cet envoi est maladroit et nourrit le jeu pervers pratiqué par le laïcisme et l’Islamisme. Dans l’espace démocratique qui est le nôtre le laïcisme et l’islamisme utilisent tous les moyens pour faire parler d’eux, attirer l’attention et  recruter des militants. Tandis que le  laïcisme voit dans les crèches exposées dans les mairies une insulte à la laïcité entendue comme neutralité de la part de l’État l’islamisme voit dans l’interdit du port du voile une insulte également à la laïcité entendue comme liberté de religion. Pour faire des scandales, crier et ameuter l’opinion publique tout est bon notamment le fait de voir une insulte là où il n’y en a pas. L’affaire de Ploërmel en est une illustration.
      Que l’on sache, Jean-Paul II était chrétien. Associer une croix à sa statue est normal. Quand sa statue a été mise en place, celle-ci n’a pas fait l’objet d’un interdit. Une mairie a le droit de célébrer un grand homme dont le rayonnement est universel. Jean-Paul II a été une grande figure de l’émancipation des peuples face au totalitarisme. On ne va quand même pas s’en plaindre. Or, voilà que, quand il est rappelé que ce grand homme apparaît comme chrétien, soudain rien ne va plus. Grand homme oui. Grand homme chrétien non. Si ce n’est pas de la discrimination et un délit de faciès qu’est-ce donc ? 
     Face à cela montrer sa croix est-il une bonne réponse ? Non. L’islamisme a inauguré la mode malsaine de l’exhibitionnisme religieux et fait des signes extérieurs de religion une question de religion. En se mettant à exhiber des signes chrétiens on joue son jeu. Aujourd’hui les chrétiens montrent leurs croix. Demain, l’islamisme va faire de la surenchère. De sorte que le laïcisme va trouver de plus en plus de raisons d’être contre le christianisme.
      C’est sa pensée et son intelligence qu’il faut montrer et non sa croix Pour cela il n’y a qu’un moyen : expliquer. Ce qu’est une croix. Ce que veut dire porter une croix. En quoi ce n’est pas montrer sa croix. Qui est Jean-Paul II. Pourquoi il mérite d’être honoré. Pourquoi l’associer à une croix n’est pas scandaleux. On se bat autour de la croix comme signe. Personne n’a parlé du symbole magnifique qu’est la croix. Symbole universel présent dans toutes les traditions spirituelles en figurant la rencontre du Ciel et de la Terre, du vertical et de l’horizontal. Symbole respectant l’humanité comme laïös, comme peuple laïque. Symbole respectant la transcendance divine si chère à l’Islam. La croix est un symbole que tout le monde devrait respecter parce qu’il respecte tout le monde. Plus de croix ? Plus de laïcité. Plus d’Islam. Plus de respect du peuple. Plus de respect de la transcendance. Si le laïcisme était intelligent il devrait remercier ceux qui à Ploërmel ont eu l’idée d’ériger cette croix. Mais le laïcisme est-il intelligent ? L’a-t-il jamais été ? 

Laurent Wauquiez disait au Grand Jury : « La menace sur la laïcité, ce ne sont pas les croix ou les crèches, c’est le communautarisme islamiste ». Le laïcisme intransigeant de la jurisprudence à propos des croix et des crèches n’est-il pas en train de créer un sentiment d’injustice dans la population qui constate qu’on lui interdit de respecter son héritage alors qu’on ne dit rien contre les prières de rue des musulmans ou que l’on accepte la vision musulmane de la femme qui est en flagrante contradiction avec le principe d’égalité homme-femme que l’on trouve dans la République ? Que penser de la déclaration de Laurent Wauquiez ? 

Guylain Chevrier : Le problème est que, à avoir laissé cette dégradation en venir à l'état de danger que nous connaissons, et il faut bien le dire, laissé aussi l'initiative parfois à des groupuscules qui ne cessent de faire des procès en islamophobie dès que l'on critique l'islam, pendant qu'ils font preuve d'obsession à l'égard du culte catholique, on en arrive au fait que la droite conservatrice crient à l'injustice lorsque le Conseil d'Etat prend la décision de faire respecter la laïcité. Ceci étant, que ce soit concernant les crèches de la nativité dans les bâtiments publics, ou la grande croix surplombant à Ploërmel la statue de Jean-Paul II, au milieu d'une place, sur denier public, on enfreint bien la laïcité et la loi. C'est un fait. Ne parlons pas des réactions offusquées de l'extrême droite qui, malgré sa volonté de passer pour avoir rompu avec l'intégrisme catholique et être devenue laïque (sic!), n'a rien perdu de ses fondamentaux de ce côté. 


On sent bien qu'en ces temps de retour du religieux par l'entremise d'un islam revendicatif, on a créé les conditions d'une surenchère entre les cultes. D'autant plus en disant vouloir traiter les cultes de façon égale, tout en prétendant que nous serions dans une France à la laïcité catholique, ce qui est absolument faux. La preuve d'ailleurs à travers ces réactions de catholiques sur les réseaux sociaux. Précisément, ces catholiques qui y réagissent, le font surtout à une  sorte de sentiment d'injustice, le Conseil d'Etat laissant quasiment tout passer sur la laïcité dès qu'il s'agit de l'islam. Que ce soit concernant les mères voilées accompagnant les sorties scolaires en faisant comme si, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'école, ceux qui entendent encadrer les enfants ne le faisaient pas dans un cadre laïque, ou encore lorsque les provocations de burkinis se multiplient sur nos plages, y amenant la pression communautariste jusqu'à des violences comme en Corse, on dit : "Circulez! Il n'y a rien à voir". On laisse aussi se développer sans rien vouloir faire, un salafisme qui est l'aspect paroxystique d'un islam provocateur et discriminatoire envers les femmes, qui fait des émules et encourage à la radicalisation. Ce que certains experts continuent de nier en parlant dès que vient une critique de ce côté, de "chasse aux musulmans". Cela devient explosif, et crée une fracture de plus au sein de notre société, dont les réactions de nombreux catholiques ici témoignent, en rajoutant encore de l'incompréhension, et peut-être même une certaine remobilisation y compris mal à propos, contre la laïcité. On serait tenté de dire : quelle confusion, quel dommage et quel gâchis!  La déclaration de Laurent Wauquiez est à l'image de cette confusion qui domine, de ce sentiment des catholiques qui en résulte, avec une laïcité qui est toujours ici la perdante.

Bertrand Vergely : Que l’islamisme soit un danger pour la laïcité, c’est une évidence, son but étant d’instaurer en France ainsi qu’en Europe une république islamique. Laurent Wauquiez a raison de le rappeler. Cela dit, l’islamisme n’est pas le seul à être une menace pour la laïcité. La laïcité telle qu’elle est pratiquée est elle-même une menace pour la laïcité. Et ce pour quatre raisons. 
     1) Il y a d’abord l’erreur que l’on fait à propos de la laïcité. Conduite aujourd’hui par l’athéisme elle est la vitrine légale de cet athéisme dont le but est d’éliminer Dieu ainsi que le christianisme de la culture française. Ainsi, quand Jean-Luc Mélenchon  dit qu’il est athée il ne prononce pas le mot athéisme. Il dit qu’il est laïc. Ce qui sème la confusion. Un chrétien qui n’est pas un clerc de l’Église est un laïc. On l’oublie : la laïcité consiste à séparer l’Église de l’État mais nullement la société de l’Église. Que le Président de la République ne soit pas un cardinal, c’est cela la laïcité. Cela n’interdit pas au Président de la République, s’il est chrétien, de se rendre à la messe. La laïcité c’est aussi cela. Qu’il y ait des signes chrétiens dans l’espace publique est parfaitement conforme à la laïcité. En revanche, vouloir les interdire comme le veut le laïcisme lui est contraire. En confondant laïcité et athéisme et en voulant éradiquer les signes chrétiens de l’espace publique le laïcisme est contraire à la laïcité. Il est en train de la détruire. Nous sommes dans un pays qui a séparé l’Église et l’État. Nous sommes cependant également dans un pays qui n’a pas séparé l’athéisme de l’État. Si l’on veut sauver la laïcité il serait temps que l’on fasse une loi sur la séparation de l’athéisme et de l’État. 
     2) Le laïcisme n’est pas simplement inculte. Il est fou. Aucun être humain ne peut se penser sans une histoire et, derrière elle sans un rapport à son passé et à ses origines. Venant de la vie, il vient d’une vie qui s’exprime par son origine, son passé et son histoire. Supprimons ce lien. On coupe le lien qui relie un être humain à la vie. On le mutile. On le rend fou. Nos origines ne sont pas que chrétiennes, mais elles sont aussi chrétiennes. Nions ces origines. On rend les français fous. Or, c’est ce qu’ont fait les Lumières et c’est ce que fait le laïcisme à leur suite. Écoutons son discours. Que dit-il ? Que le passé chrétien n’existe pas. Qu’il est contraire à la laïcité de le mentionner. Que l’homme vient uniquement de la raison, du droit, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Les Français sont aujourd’hui malheureux. Alors qu’ils vivent dans un pays sublime ils souffrent. Rien de plus normal. On leur vole leur âme et leur histoire en leur interdisant d’avoir accès à leur mémoire chrétienne. 
     3) Cette folie se traduit par ce qui se passe. Sous prétexte d’égalité et de laïcité, le laïcisme considère qu’il faut que l’islam soit traité comme le christianisme. Résultat : cela donne un régime inégalitaire. Tandis que les chrétiens sont invités à ne pas exprimer leur religion, les musulmans sont vivement encouragés à exprimer la leur. Tandis que les chrétiens sont considérés comme des arrivants alors qu’ils sont là depuis longtemps, les musulmans sont considérés comme étant là depuis longtemps alors que ce sont des arrivants. Tandis  qu’être contre le christianisme est une preuve active de laïcité, être pour l’islam est également une preuve active de laïcité. Alors que quand un chrétien porte une croix il apparaît comme un danger pour la laïcité, quand une jeune musulmane porte un voile elle exprime une coutume culturelle. 
     4) Résultat : un chrétien exprime sa foi. Le laïcisme voit là un danger de restauration monarchique et une régression. On assiste à une contagion du port du port du voile pour les femmes musulmanes  dans la société ? Le laïcisme trouve indigne que l’on puisse penser qu’il y a là un phénomène politique et pas simplement religieux. On s’interroge sur ce qui menace la laïcité en France aujourd’hui. Les manipulations et la mauvaise foi du laïcisme en sont la cause. Alors que le christianisme est fondamentalement respectueux du peuple et de la séparation entre le religieux et le politique en faisant la différence entre Dieu et César, le laïcisme préfère défendre  l’Islam qui  n’a jamais été et qui n’est pas laïque. 

N’y a-t-il pas quelque chose d’abusif à considérer que l’islam doit avoir le même traitement que le christianisme comme si l’héritage historique, politique et culturel de la France n’était pas construit en profondeur sur le judéo-christianisme ? L’argument selon lequel il faut effacer les traces du christianisme  de l’espace public afin de lutter contre la visibilité de l’islam est-il recevable ? 

Guylain Chevrier : L'islam ne pose pas les mêmes problèmes que l'Eglise catholique, ces cultes n'ont pas la même histoire et le même ancrage dans notre société, pas les mêmes revendications. Les jours fériés dits catholiques sont entrés dans le calendrier civil et se sont laïcisés, au point d'être défendus par tous les syndicats y compris la CGT comme acquis sociaux. Ce qui témoigne très bien d'une histoire qui mêle catholicisme et pouvoir politique en France, et l'esprit d'un certain compromis, jusqu'à une séparation des Eglises et de l'Etat, acquise dans la douleur mais qui aurait été impossible sans, tout du moins, qu'une partie des catholiques n'ait aspiré, à travers les avancées républicaines, à plus de liberté. Ici, la revendications de jours fériés pour les autres cultes serait un retour du religieux dans le calendrier civil, à contresens de l'histoire. 


Il reste que, l'héritage gréco-romain des institutions démocratiques et de la justice, celle des hommes, ainsi que la conquête de la République et son affirmation depuis 1792 dans le prolongement du souffle de liberté de 1789, constituent le cadre de l'évolution de notre société et de la place qu'y tient le progrès de la condition de l'Homme. Saint-Vincent de Paul a créé l'oeuvre des "Enfants Trouvés" au XVIIe siècle sur fond de charité chrétienne, la République a donné pour mission à l'Etat de protéger tous les enfants en leur donnant un statut reconnu, dans le respect de leurs convictions et croyance, en en faisant un service public. Les racines judéo-chrétiennes existent mais l'histoire s'est résolument tournée vers la liberté en se dégageant de tout encadrement officiel des consciences par voie de religion. On ne doit pas oublier qu'il y a toujours à craindre des excès des religions, et à s'en protéger.

Ceci étant, la République a porté au-dessus des cultes et des différences les droits et libertés, l'intérêt général, protégeant aussi l'ensemble de ceux-ci contre le risque qu'une Eglise ne cherche à prendre le pouvoir sur les autres, sur la société, sur une partie des citoyens en les amenant à la sécession. C'est malheureusement ce qui s'opère avec le communautarisme, considéré par le dernier rapport du Sénat sur la radicalisation, comme le terreau principal de ce phénomène gravissime. C'est là que l'on sent commencer à être pointée du doigt une situation qui laisse les coudées franches à un islam communautariste, avec l'islam politique dans son sillage, qui cherche les conditions du chaos et de la prise du pouvoir politique, créant une situation de crise profonde et de risque d'éclatement de tous les équilibres qui faisaient cet air paisible d'avant cet état de fait, avec tous les dangers des divisions que cela entraîne. Les réactions actuelles des catholiques, qu'on le veuille ou non, en sont une sorte de reflet et d'alerte. C'en est une pour les laïques aussi, et même particulièrement pour eux.

Bertrand Vergely : C’est bien évidemment abusif. Nous venons du christianisme. On est fou de ne pas le reconnaître. Parce qu’on rend le monde malade en niant la vérité, en faisant comme si le christianisme n’existait pas, en tuant notre mémoire alors que l’on se réclame du devoir de mémoire. Mais surtout parce que l’on se coupe de trésors. La vie humaine s’ouvre sur une dimension inimaginable. Jamais on n’a parlé de la vie comme cela. Jamais on ne lui a donné autant de sens. Quand on perd nos racines chrétiennes, c’est ce sens que l’on perd. La preuve : notre monde n’a jamais réussi à redonner du sens à la vie depuis qu’il a perdu sa mémoire chrétienne. On veut, pour lutter contre la visibilité islamiste, lutter contre la visibilité chrétienne. Cet argument est un mensonge, la réalité résidant dans le fait de prendre la visibilité islamiste comme prétexte afin de s’attaquer à la visibilité chrétienne. En outre, c’est une idée stupide. Comment voulez-vous effacer deux mille ans de christianisme ? Lors de sa révolution puis de la révolution culturelle la Chine a essayé de se débarrasser de son passé religieux. Cela s’est soldé par des millions de morts et un régime de terreur. Sans transformer la France en un vaste camp de concentration je vois mal comment il sera possible de supprimer son passé chrétien. 

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