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Comment Mario Draghi a déclenché une euphorie boursière à l’heure des craintes d’un nouveau krach
©Reuters

Edito

Octobre s’achève dans une véritable euphorie boursière sur les places financières européennes qui paraissaient atteintes d’une maladie de langueur... en attendant une future tempête, en raison des excès commis sur le marché américain.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les mois d’octobre sont traditionnellement redoutés dans le monde de la finance qui y voit régulièrement les symptômes d’un nouveau krach annoncé. Cette fois, il n’en est rien. Bien au contraire : le dixième mois de l’année s’achève dans une véritable euphorie boursière sur les places financières européennes qui paraissaient atteintes d’une maladie de langueur depuis plusieurs semaines en attendant une future tempête, en raison des excès commis sur le marché américain.

A Paris, le CAC 40 a ainsi atteint un plus haut de l’année à 5455 points, mais surtout battu un record vieux de près de dix ans, grâce à un bond de 1,50% de l’indice dans la seule journée de jeudi. Un mouvement suivi par l’ensemble des places du vieux continent. Une fois de plus, le talent de magicien de Mario Draghi, le président de la banque centrale européenne s’est joué de la conjoncture. Devant ses pairs, il a annoncé le grand virage de son institution en faveur d’un allègement du plan  de soutien accordé à l’économie, mais avec une sage lenteur. Le programme de rachat d’actifs sera allégé de 30 milliards d’euros en novembre et en décembre, alors qu’il avait atteint 80 milliards par mois entre mars 2016 et avril 2017. Il pourra connaitre une nouvelle  contraction par la suite, mais le grand  sorcier de la banque centrale assure qu’il sera maintenu au moins jusqu’en septembre de l’an prochain. En d’autres temps, le tour de vis de l’institut d’émission n’aurait pas manqué de provoquer des vagues sur les marchés, mais la potion de Mario Draghi est suffisamment  douce pour engendrer l’enthousiasme que l’on vient de relever après l’annonce de sa décision.  En fait, ce dernier s’est souvenu de la politique menée par ses prédécesseurs, qui avaient cessé leur soutien à l’économie  aux premiers signes de redressement de la conjoncture, en anesthésiant du même coup le  mouvement de reprise. Cette fois, il veut que les agents économiques aient confiance que la banque centrale restera auprès d’eux jusqu’à ce que l’expansion ait conquis toute sa force. Et celle-ci est en très bonne voie. La croissance atteint un rythme supérieur à deux pour cent en Europe, le  chômage est au plus bas depuis huit ans. La France s’inscrit certes encore au-dessous de la moyenne, mais ses performances montent en puissance. Et l’Allemagne a fini par  se laisser convaincre par les  arguments  de Mario Draghi en faveur de la  modération, alors qu’elle prêchait jusqu’ici pour une attitude plus ferme, en raison de sa crainte de voir resurgir l’inflation, alors que les prix demeurent plutôt sages.

Toujours prêts à changer  leurs fusils d’épaule, en raison de la versatilité qui les caractérise souvent, certains boursiers n’hésitent pas à envisager une nouvelle  étape de hausse des actions, en raison des masses d’argent que continuent de déverser les banques centrales, alors que dans le même temps, d’autres opérateurs prennent leurs bénéfices, face à la bulle qui s’est constituée aux Etats-Unis et ne cesse de grossir. Deux attitudes contradictoires apparaissent ainsi sur les marchés, sans que l’on puisse savoir qui l’emportera. Une correction s’imposerait logiquement aux Etats-Unis, dès lors que le programme de réduction des impôts de Donald Trump est maintenant en bonne voie devant le  Congrès, mais nul n’ignore que le retour à la raison pour les  marchés boursiers passe  trop souvent par des périodes d’excès dont on ne peut mesurer à l’avance l’ampleur des dégâts qu’ils sont susceptibles de provoquer.

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