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Animaux : que trouve-t-on exactement dans la pâtée industrielle ?
©Les chiens à l'exercice aussi ! Reuters Photographer / Reuters

Bonnes feuilles

Nous n’avons pas le monopole de la malbouffe, nos animaux sont également concernés ! Chiens et chats ont aussi, par notre faute, des mauvaises habitudes alimentaires qu’il faut combattre. En s’appuyant sur de nombreux exemples, ce livre nous explique quels sont les aliments à privilégier ou à éviter pour ne pas risquer chez eux le surpoids, voire l’obésité (et autres pathologies associées). Extrait de "Vous êtes fous de leur faire avaler ça !" de Morgane Kergoat, publié aux Editions Flammarion. (2/2)

Morgane  Kergoat

Morgane Kergoat

Morgane Kergoat est journaliste indépendante.

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Qu'y a-t‑il dans les aliments industriels pour chien et chat ? La composition des croquettes et pâtées est encadrée par la réglementation européenne. Si vous voulez jeter un œil aux textes de la législation en matière de sous-produits animaux, consultez le Règlement de base (CE) no 1069/2009 et son Règlement d'exécution (UE) no 142/2011 dans le Journal officiel de l'Union européenne. Ainsi, en France, les matières animales utilisées dans l'alimentation pour animaux sont issues de la même filière que pour la nourriture humaine. Aucun animal n'est abattu expressément pour terminer dans une croquette. On lit ici et là sur Internet que des animaux euthanasiés, dont des chiens et des chats (mais aussi des NAC : lapins, furets, etc.) peuvent se retrouver dans la nourriture industrielle. Pas en France, puisque les produits animaux destinés à l'alimentation ne proviennent pas des sociétés d'équarrissage, celles qui collectent les cadavres d'animaux domestiques ou de rente (chevaux, bovins, cochons…) qui sont décédés sur leur lieu de vie (simple habitation ou ferme).

Ces produits viennent directement des abattoirs et sont collectés par une autre société de transport que l'équarrisseur. Et les animaux malades ou blessés sont interdits d'abattage. Il n'y a pas de risque de contamination ou de confusion entre les deux types de carcasses. Prenez garde en revanche quand vous achetez des aliments industriels pour votre animal à l'étranger ou quand vous commandez des produits étrangers par Internet, car les règles ne sont pas les mêmes, notamment aux États-Unis. Par ailleurs, vous l'ignorez probablement, mais les cadavres d'animaux qui ne présentent pas un risque pour la santé publique (donc qui n'ont aucun risque de maladie telle que la maladie de la vache folle, ni aucun risque de contenir des substances comme les hormones de croissance) mais qui ne sont pas issus de la filière viande, c'est‑à-dire les animaux morts de maladie non épidémique ou comportant des traces de produits vétérinaires, notamment ceux dus à l'euthanasie peuvent être utilisés dans d'autres industries, comme la production de biogaz ou le compostage.

Viande et sous-produits animaux

À moins que le mot viande n'apparaisse clairement dans la liste des ingrédients, il ne faut pas imaginer que nos animaux de compagnie ont le droit à de beaux morceaux de viande, comme ceux que nous achetons pour nous. C'est tout l'inverse en réalité : les industriels récupèrent les parties de l'animal qui ne finissent pas dans nos rayons boucherie, c'est‑à-dire des parties extrêmement différentes, dont les qualités nutritives le sont tout autant. En France, on consomme par exemple de moins en moins d'abats (foie, rognon, estomac), dont certains ne sont d'ailleurs plus consommés depuis longtemps (mamelle, poumon). Et tandis que nous sommes encore nombreux à préparer une dinde entière à Noël, la plupart du temps, nous préférons acheter des morceaux nobles prédécoupés : filet, cuisses de poulet, magrets de canard, jambons, etc. Certaines parties, comme les museaux, la langue, ou les pieds de porc, sont parfois destinées à l'exportation dans des pays où les habitudes alimentaires sont très différentes des nôtres, notamment en Chine. Mais souvent, il y a des restes, plus ou moins ragoûtants, plus ou moins nourrissants, et plus ou moins chers.

Ce qui explique que dans un aliment « discount » on trouve une grande partie des restes les moins intéressants, sabots, plumes, viscères, carcasses pauvres en viande, etc., alors que dans les aliments « premium » il y a essentiellement des carcasses charnues, des rognons, des cous d'oies, etc. C'est ce que l'on appelle les « sous-produits animaux ». Ils sont collectés dans les abattoirs par des transporteurs spécialisés qui les conduisent dans une entreprise de transformation. Là, une partie des sous-produits animaux sont bardés d'antioxydants, puis ils sont broyés jusqu'à formation d'une pâte rosâtre. Ils sont ensuite cuits, déshydratés et pressés. Une autre partie est broyée en protéines animales transformées (PAT) de volaille, de porc ou de ruminants. Les PAT entrent dans la composition des aliments secs pour chiens et chats de façon à faire monter le taux de protéines et parce qu'elles rendent la croquette très appétante. La graisse est décantée, puis centrifugée ou filtrée, et utilisée en alimentation pour animaux de compagnie pour augmenter la valeur énergétique du produit et apporter des acides gras essentiels. La graisse est aussi utilisée comme enrobage des croquettes afin de les rendre plus appétantes, car, compte tenu du fait qu'elles sont pleines de céréales, nos carnivores domestiques auraient autrement tendance à les bouder pour la plupart.

Extrait de "Vous êtes fous de leur faire avaler ça !" de Morgane Kergoat, publié aux Editions Flammarion.

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