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Cancer : toujours plus de diagnostics liés aux surcharges pondérales
©Reuters

Un problème de poids

Le surpoids et l'obésité sont liés à treize type de cancers différents aux Etats-Unis, et représentent jusqu’à 40% des cas diagnostiqués. Une étude publiée récemment s'appuie sur des données du Centre for Diseases Control. Les personnes âgées de 50 à 74 ans et les femmes sont particulièrement exposées.

Corinne Chicheportiche-Ayache

Corinne Chicheportiche-Ayache

Corinne Chicheportiche-Ayache est médecin-nutritionniste. Elle exerce dans un cabinet à Paris. 

Plus d'informations sur : https://dr-chicheportiche-ayache-nutrition.fr/

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Atlantico : Le CDC, Centre for Diseases Control basé aux Etats-Unis montre dans une étude que les cancers liés au surpoids et à l'obésité ont progressé de 7% entre 2005 et 2014 selon des données de la base de données statistiques américaine sur le cancer. Quelles sont les conséquences concrètes du surpoids et de l'obésité sur les risques de développer un cancer ? A-t-on enfin des éléments qui indiquent que le surpoids et l'obésité sont un facteur déclencheur du cancer ? Quels sont les cancers les plus fréquents liés au surpoids et à l'obésité ? 

Corinne Chicheportiche-Ayache :  L’obésité est définie par un excès de masse grasse dont on connait les effets néfastes sur la santé parmi lesquelles les maladies cardio-vasculaires et respiratoires sont citées en premier lieu par les patients.  On la définit grâce à un indicateur : l’Indice de Masse Corporelle (IMC) calculé par le poids (en kg)  divisé par le carré de la taille (en mètres). On considère que l'IMC est normal entre 18 et 25 kg/m2. Au-dessus de 30 kg/M2 on considère le patient comme obèse. Les données suggèrent par ailleurs que l’adiposité abdominale (mesurée par le tour de taille ou par le rapport tour de taille/tour de hanche) est un prédicteur plus pertinent de risque du cancer colo rectal que l’obésité estimée par l’IMC La progression de l'obésité en France commence enfin à se stabiliser grâce aux différents programmes de sensibilisation développés par les Autorités de Santé. En 2012 elle concernait néanmoins 15% des adultes.  

De nombreuses études internationales ont mis en évidence le rôle cancérigène de l'obésité. Le niveau de preuve (sommes et qualité des études scientifiques réalisées sur le sujet) à été considéré comme convaincant pour le cancer de l'oesophage, colique, rectal, rénal, du sein en post-ménopause, de l'utérus (endomètre). Ce niveau de preuve a été qualifié e probable pour les cancers hépatiques, de la vésicule biliaire et l'ovaire et de la prostate. Cette corrélation concerne le moment du diagnostic mais a été aussi retrouvée lorsque la prise de poids avait lieu durant le traitement favorisant un risque de récidive ou un risque de survenue d'un second cancer. L’obésité est caractérisée par un état inflammatoire chronique avec comme  marqueurs de certains facteurs sanguins pro-inflammatoires que l'on appelle les interleukines, la CRP, la leptine ou encore le TNF-alpha. Ce sont ces derniers qui favoriseraient le développement et la multiplication cellulaire et les premières étapes de l'apparition du cancer. On retrouve par ailleurs une élévation de certaines hormones telles que l'insuline ou les hormones sexuelles qui peuvent contribuer à l’apparition de cancers spécifiques tels que les cancers du sein et de l'endomètre. 

L'étude montre que 55% des femmes diagnostiquées en surpoids ont un risque élevé de développer un cancer alors que seul 24% des hommes seraient concernés. Comme expliquer que les femmes soient plus sujettes à développer un cancer ? 

La différence s'explique par la fréquence des cancers gynécologiques. En effet,  les cancers de l'endomètre (la muqueuse de l'utérus), du sein et du colon, responsables à eux trois de 73% des nouveaux cas de cancer chez les femmes.    

Les Etats-Unis cherchent à vaincre, à battre le cancer, alors qu'il faudrait faire plus de prévention contre ce dernier. Comment une meilleure alimentation peut aider à réduire les risques de développer un cancer ? 

Afin de limiter les risques de co-morbidités et de mortalité liés au surpoids et à l’obésité, il est recommandé de maintenir un poids adapté (défini par un IMC compris entre 18,5 et 25 kg/m2) en maintenant une activité physique régulière et en privilégiant une alimentation équilibrée et plutôt composée d'aliments à faible densité énergétique. Par ailleurs certains aliments sont à éviter : l'alcool, la consommation régulière de charcuterie et de viande rouge et celle de sel et de produits salés. La consommation excessive de produits laitiers est associée à une augmentation du risque de cancer de la prostate. A l'inverse, la consommation de fruits et légumes, et d'aliments riches en fibres alimentaires a été démontrée comme protectrice

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