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Union médiatique des droites : l'Incorrect est né du fillonisme et du marinisme
©Capture d'écran

Nouveau venu

Nouveau mensuel en kiosque depuis le 7 septembre, l'Incorrect propose de réfléchir au modalités intellectuelles, politiques et anthropologique d'une refondation de la droite. Jacques de Guillebon, son rédacteur en chef, nous détaille son ADN.

Jacques de Guillebon

Jacques de Guillebon

Redacteur en chef de l'Incorrect

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Atlantico : Qu'est-ce qui vous a poussé à lancer l'Incorrect, qui est en kiosque depuis ce jeudi 7 septembre ? Et pourquoi ce nom ?

Jacques de Guillebon : L'idée de lancer un mensuel est née en mai dernier, de façon concomitantes du fillonisme et du marinisme. Nous avons rassemblé des personnalités, des journalistes et des financiers issus des deux bords et qui étaient à la fois déprimés par ce qui se passait et qui considéraient qu'il était temps et que c'était le meilleur moment de faire quelque chose alors que s'écroulaient les partis de droite. Le but étant de jeter des ponts entre les diverses droites. Nous avons rassemblé une quarantaine de contributeurs et de collaborateurs désireux d'aller au delà de cette défaite et des divisions qui ont été imposées - en général par la gauche.

Si vous deviez définir en quelques mots la ligne que vous comptez aborder ?

La ligne idéologique de notre revue est celle de la droite conservatrice : nous défendons subsidiarité, localisme (et sommes donc antijacobins). Ce n'est pas la droite de l'argent. Nous défendons « l'autorité en haut et les libertés en bas », comme disait Maurras. 

Notre mensuel a une forte dimension culturelle, parce que nous ne nous voulons pas nous situer dans l'indécence ou la dénonciation mais plutôt l'affirmation et la construction culturelle française et européenne. 

De nombreux médias vous ont désigné comme un média "marioniste", en référence à Marion Maréchal-Le Pen ou de nouveau média de la "droite hors-les-murs". Que pensez-vous de ces affirmations ?

La droite « hors-les-murs » est un mot amusant, mais qui est devenu galvaudé et un peu ringard. Mais ce n'est pas faux dans le sens où nous parlons d'une droite non-aligné sur les partis classiques. Mais nous sommes plus qu'hors-les murs, nous sommes par delà le mur : nous souhaitons parler aussi aux personnes qui sont dans ces partis aujourd'hui où qui s'en sont senti un jour proche. Notre but est de permettre à ces diverses personnes de discuter. 

Pour ce qui est du marionisme, nous ne sommes ni des nostalgiques ni des agents de Marion Le Pen, mais force est de constater qu'elle est la seule à avoir récemment théorisé justement cette union des droites. Je fais ici référence à son entretien dans Valeurs Actuelles dans lequel elle affirmait qu'elle était prête à discuter avec des Laurent Wauquiez ou d'autres gens comme cela. Si c'est cela qu'on nomme marionisme, nous nous retrouvons en effet dans ce courant.

Un des dossiers de votre revue s'intitule « J'étais la droite, qu'est-ce qu'il en reste? ». Quel diagnostic faites-vous de l'état actuel de la droite ? 

D'un point de vue partisan, la droite est morte. Et tant mieux. D'un point de vue intellectuel et culturel, cela fait longtemps qu'elle a perdu ses fondations anthropologique et qu'elle n'a plus réfléchi. C'est sur ce point que nous comptons agir. 

La droite (car c'était elle principalement) s'est cependant réveillée lors de la Manif pour Tous. Cela a été un mouvement impressionnant sur l'instant mais sans conclusion politique dans le sens où pour l'instant cet élan de droite ne s'est pas réellement concrétisé et n’apparaît pas dans l'opposition face à Emmanuel Macron. C'est le fait d'une absence de stratégie et de raisonnement de fond. 

Et comme cette droite s'est appauvrie depuis quelques années, nous tentons avec l'Incorrect de lui redonner quelques armes. 

Pour finir, votre numéro 1 porte sur "ceux qui ne sont rien", en référence à la formule d'Emmanuel Macron qui les opposait aux "gens qui réussissent". Pourquoi ce thème pour commencer ?

C'est un écho de ce qu'on appelle la France périphérique, terme qui comme la droite hors-les-murs est devenu un peu galvaudé. Mais nous ne parlons pas que de la France, puisque nous avons aussi fait un reportage sur les Anglais du Brexit et que les problématiques de périphérie concerne de la même façon que dans d'autres pays européens ou aux Etats-Unis comme l'a prouvé l'élection de Donald Trump. Nous montrons une population qui est en danger en lutte ; comme le disent les Américains, c'est une bataille entre somewhere et anywhere, entre ceux qui sont quelque part contre ceux qui sont partout. Ces gens qui ne sont rien et qui sont quelque part sont les oubliés de la modernité et de la mondialisation. Ce sont ceux dont personne ne se soucie et à qui on préfère un certain exotisme. Ce sont des oubliés culturellement, économiquement, intellectuellement. Ce sont d'eux dont nous avons voulu parler, même si nous savons que ce n'est pas nécessairement à eux que nous allons parler parce que c'est une tâche difficile que de la faire à travers un journal, mais nous verrons bien !

Et en deux mots, que pense l'Incorrect de notre nouveau président ? 

Que c'est peut-être un bon chef d'entreprise mais en aucun cas un bon président !

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