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Pourquoi les Etats-Unis gardent une longueur d’avance
©AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Premier feeling d’une arrivée récente outre-atlantique

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Préférable de faire pause avant de vous le raconter car le rythme est toujours plus élevé, dans ce pays qui ne dort jamais. En tous cas dans les grandes villes développées, éloignées de centres regorgeant d’américains vivant sous le seuil de pauvreté. Car c’est tout le paradoxe de ce pays qui court vers l’avenir, de laisser sur le bord de la route tant de personnes qu’il relègue au passé.

A New York, cette ville dont le rythme est tel qu’on ne puisse imaginer un seul instant qu’elle puisse aller encore plus vite, augmente pourtant toujours les enchères et parvient si aisément à trouver la voie vers une vitesse supérieure que l’on en attrape le vertige.

Première remarque. L’effet Trump est nul. New York est « blindé ». La ville est plus pleine que je ne l’ai jamais vue en 5 ans. Pas un espace de libre sur Times Square avant 1h du matin. Du jamais vu. Les tentatives ridicules de Trump pour limiter l’arrivée de certaines nationalités aux USA auraient pu avoir un effet dévastateur sur le tourisme, mais ce n’est pas le cas. Mais cela n’est que la vitrine du succès d’un pays qui continue d’exercer sur chaque individu sur terre, éventuellement contre son gré, une attraction totalement inégalée. Car la réalité c’est la transformation totale de la côte Est.

New York, Boston sont des villes en train de passer de la finance à l’innovation, des traders aux innovateurs, des profits sans légitimité à des start-up risquées. Les incubateurs fleurissent dans chaque quartier, l’argent coule à flot, et les espaces de coworking se « géantisent » un peu plus chaque jour, au point que notre fantastique Halle Freyssinet pourrait ressembler à un boudoir avant peu. WeWork, à lui seul, est valorisé à plus de 16 milliards de dollars à ce jour.

Mêmes les grands groupes sont piqués au commerce online via smartphone. L’équipe de 12 personnes de H&M à NYC fait à elle seule plus de 10% du chiffre d’affaire de tout le groupe aux USA ! Les centres de recherche se multiplient et les étudiants affluent du monde entier. Totalement affolant et enivrant de se retrouver dans une ville capable de se transformer alors qu’elle fut le point d’entrée historique principal des émigrants il y a un peu plus de 2 siècles désormais. Quand on pense que Wall Street doit son nom au mur censé protéger les armées anglaises de leurs opposants, on ne peut que rire du paradoxe que vit cette vile, qui loin de construire des barrières, les fait toutes sauter pour mieux rebondir.

La réaction des milieux d’affaire est claire. Trump ne change rien pour nous, disent ils. « It is an embarassement for us » (c’est une honte pour nous) mais il n’a que très peu de pouvoir sur le pays et aux USA le business va plus vite que les politiques. C’est d’ailleurs la leçon principale que nous devrions méditer pour la France. Un président qui aurait moins de pouvoir en laisserait plus à son peuple. Ce qui serait une véritable révolution pour des français sous curatelle dès la naissance. Victime d’une castration dès le plus jeune âge, par l’état, l’administration et une éducation descendante et répétitive, le français se retourne vers le haut au moindre rhume et notre président devient notre mère, nounou, et guide suprême, une sorte de Kim Jong-Un débridé. En conséquence, si il est mauvais, tout le monde paie. Aux USA, si il est mauvais il est rarement réélu.

La dégradation de nos conditions de vie nous pousse alors à regretter le passé et vouer tous les pouvoirs au premier joueur de flûte venu. Et sans la médiocrité de la gauche, une union Mélanchon et PS aurait pu nous valoir une élection présidentielle bien plus dangereuse. L’échec de Macron pourrait nous valoir un (ou une) candidat extrémiste pour 2022. Bref, comme les drogués de la démocratie présidentielle absolue, nous sommes dépendants. Accrocs. Tout le contraire des USA, qui préfèrent l’avenir au passé, en tous cas pour ceux qui sont encore dans la barque. Il semble donc que les français aiment pleurer le passé quand les américains n’ont qu’une seule crainte, celle de rater l’avenir.

Plongée dans un bain de jouvence qui vous prend à la gorge tout en vous procurant plus d’oxygène. Plongée dans le rythme américain. Suite lundi prochain.

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