Pire que le tirage au sort post baccalauréat ? Ces filières de l'enseignement supérieur qui forment des générations d'étudiants inadaptés au marché du travail<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
Pire que le tirage au sort post baccalauréat ? Ces filières de l'enseignement supérieur qui forment des générations d'étudiants inadaptés au marché du travail
©Reuters Pictures

Post-bac

Alors que presque 100 000 bacheliers sont en attente d'affection pour leur première année d'étude, à cause d'un problème lié à la plate-forme informatique d'admission post-bac (ou APB), on note également une nette augmentation du nombre de candidatures.

Corinne Heckmann

Corinne Heckmann

Corinne Heckmann travaille depuis presque 10 ans dans la direction de l’éducation et des compétences de l’OCDE. Elle est analyste dans la division Innovation et mesure du progrès et responsable de la publication annuelle Regards sur l’Éducation.

Voir la bio »

Aujourd'hui quelles sont les filières qui mènent le moins à l'intégration sur le marché du travail ?

Corinne Heckmann : Aujourd’hui, les filières qui mènent le moins à l’intégration sur le marché du travail sont les arts, lettres et sciences humaines .

Au contraire, quels sont les secteurs plus prometteurs ?

Deux secteurs sont aujourd’hui davantage prometteurs : celui de l’ingénierie et celui de l’éducation.

Quelles sont les conséquences du niveau d'études sur l'insertion professionnelle ? Dans quels secteurs le niveau d'études compte-t-il le plus ?

Aujourd’hui, on compte 45% de la population des 25-34 ans avec un diplôme d’études supérieures. Le taux d’emploi de ces jeunes est de : 85%. Il est beaucoup plus important que celui des jeunes qui ont seulement un niveau baccalauréat qui est de 75%. La particularité de la France est la forte proportion de diplômés de cycles courts, de type BTS ou IUT parmi les diplômés de l’enseignement supérieur (44% par rapport à 22% pour la moyenne des pays de l’OCDE). Au niveau du taux d’emploi, il existe des différences entre ceux ayant un cycle court et ceux une licence ou un master, mais ces différences sont plus faibles que pour d’autres pays. Par contre, les niveaux de salaires divergent davantage. En effet, l’avantage salarial par rapport aux personnes seulement bachelières est de 18% de plus pour un cycle court, 24% pour une licence seule, et 87% pour un master ou un doctorat.

Les filières professionnelles sont sous-estimées par les jeunes ? N'y a-t-il pas une forme de fétichisme des diplômes français ?

Les chiffres cités précédemment sur les avantages d’employabilité et de salaires incitent les jeunes à faire des études supérieures et des longues études. Ce choix n’est pas toujours le plus propice car comme le disait lundi Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, 30% des étudiants abandonnent le cycle universitaire en fin de première année. Il y a donc une vraie question sur l’orientation des jeunes pendant leurs études au collège et au lycée et les filières professionnelles restent toujours un des points noirs de notre système d’éducation. Ces filières sont encore mal reconnues par la société mais aussi par le marché de l’emploi (le taux d’emploi d’un jeune avec un baccalauréat professionnel est de 75% alors qu’il est de 86% en Allemagne et en Autriche). De plus, les jeunes suivant ces filières ont du mal à trouver leurs stages obligatoires pour valider leur formation  et pour beaucoup d’entre eux qui veulent continuer leurs études en supérieur, leurs places dans les cycles courts sont souvent prises par des jeunes ayant suivi des filières générales.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !