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Sans Plomb à 2 euros : 
et si on redonnait une chance 
au gaz de schiste ?
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Energie du futur

Malgré les problèmes qu'elle pose, l'exploitation du gaz de schiste pourrait se révéler intéressante pour faire face à aux besoins énergétique.

Max Falque

Max Falque

Max Falque est consultant, spécialiste des problèmes d'environnement, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Il a notamment publié un ouvrage sur la régulation de la consommation d'eau par l'échange de droits, L'eau entre réglementation et marché aux éditions Johanet

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Curieux pays que la France contemporaine ! Elle n’a pas toujours été aussi frileuse et stupide. Assise sur un tas d’or elle s’interdit de l’exploiter. Imaginons qu’au cours des deux derniers siècles la France ait interdit :

  • les mines de charbon au motif de la transformation des paysages et des risques géologiques

  • la production d’hydroélectricité en raison de la modification des cours d’eau et des radiations des lignes de transport

  • la circulation automobile polluante et dangereuse

  • l’utilisation des engrais chimiques et des pesticides nuisibles pour la santé humaine….

On pourrait multiplier les exemples de technologies qui n’auraient jamais passé le test « du principe de précaution »

Or aujourd’hui l’interdiction non seulement de l’exploitation mais aussi de l’exploration du gaz de schiste relève de la même logique de fascination du déclin.

Certes l’exploitation du gaz de schiste et plus précisément la technique de la fracturation hydraulique pose des problèmes mais probablement moins que la généralisation de l’éolien, du solaire sans parler du nucléaire.

Les Etats-Unis avec plus de 500 000 forages actifs seront à moyen terme exportateurs de gaz et en Europe tous les pays poursuivent l’exploration. La Pologne, qui avec la France possède les formations géologiques les plus prometteuses, escompte échapper à sa dépendance au gaz russe.

Comment expliquer le renoncement de la France ? Fondamentalement le droit (ou plutôt les réglementations dérogeant au droit civil) prive le propriétaire d’un terrain du produit des ressources du sous sol. Dans ces conditions l’opposition des quelques 4 millions de propriétaires est inévitable, (ce qui n’est pas le cas dans les pays de Common law) . En outre les hommes politiques ont peur, notamment en période électorale, des médias qui relatent en les amplifiant les mouvements d’opposition.

La situation énergétique de l’Europe et plus particulièrement de la France est pour le moins délicate et en tout cas contradictoire :

  • pressions politiques pour renoncer au nucléaire

  • croyance officielle en la réalité du réchauffement climatique et de la responsabilité des énergies fossiles

  • espoir illimité en les énergies renouvelables

Comme en fait comme la production d’énergie électrique, au moins pour les trente prochaines années, et dans l’hypothèse d’un abandon du nucléaire, implique le recours croissant au charbon abondant au niveau mondial, mais polluant, le gaz offre une alternative prometteuse car peu polluant, de moins en moins cher, disponible sur le sol national… bien entendu, sous réserve de l’exploiter.

La substitution du gaz au pétrole est non seulement techniquement et économiquement raisonnable mais encore favorable à l’environnement dans la mesure ou les rejets polluants tout comme les émissions de CO2 sont plus faible.

On aimerait que les responsables politiques considèrent ce triple bénéfice plutôt que de se soumettre à une minorité bruyante derrière laquelle se cache des intérêts divers et puissants.

Le recours au gaz de schiste pour le chauffage et la production d’électricité permettrait d‘économiser le pétrole, moins abondant et plus cher, afin de le réserver en priorité à l’automobile et autres tracteurs agricoles pour lesquels les alternatives sont encore à inventer.

Mais quel rapport avec le coût du carburant automobile ? Précisément qu’il ne faudra pas se plaindre lorsque il en coûtera 150 € pour un plein d’essence.Si l’énergie, sous toute ses formes est au cœur de la croissance économique autant ne pas se priver de celle qui apparaît comme la moins chère et la moins polluante. Il suffit pour cela de faire preuve de bon sens et de courage politique. Et de renoncer au lâche et démagogique confort du principe de précaution.

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