Le nouvel iPad Pro est-il celui qui nous permettra de nous passer totalement d'ordinateur portable ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Le nouvel iPad Pro est-il celui qui nous permettra de nous passer totalement d'ordinateur portable ?
©Reuters

Pouvoir de la tablette

Apple a lancé un nouvel iPad encore plus puissant. Avec sa puce A10 de 64b, l'engin pourrait faire pâlir d'envie pas mal d'ordinateurs portables. Le système d'exploitation iOS 11 doit offrir une ergonomie qui doit améliorer la gestion de plusieurs taches simultanées.

Gilles Dounès

Gilles Dounès

Gilles Dounès a été directeur de la rédaction du site MacPlus.net  jusqu’en mars 2015. Il intervient à présent régulièrement sur iWeek, l'émission consacrée à l’écosystème Apple sur OUATCH.tv, la chaîne TV dédiée à la High-Tech et aux loisirs.

Il est le co-auteur, avec Marc Geoffroy, de l'ouvrage iPod Backstage, les coulisses d’un succès mondial, paru en 2005 aux Editions Dunod.

Vous pouvez suivre Gilles Dounès sur Twitter : @gdounes

 

Voir la bio »

Atlantico : Le nouvel iPad d'Apple est doté de caractéristiques techniques améliorées. Il dispose d'une puissante puce A10X et le système d’exploitation sera intégralement revu avec iOS 11. Est-ce que le nouvel iPad peut devenir un seul ordinateur portable à lui tout seul ? 

Gilles Dounès : Dès son lancement en 2010, l'iPad avait été pensé en tant que " successeur " de l'ordinateur personnel tel qu'on le connaît depuis 30 ans, du moins pour la plupart des usages du quotidien, et Steve Jobs avait même théorisé une " ère post-PC " lors de sa présentation. De fait, la distribution induite par cette première génération de tablettes réellement utilisables d'une part a accéléré le déclin de l'ordinateur traditionnel, portable en particulier, en poussant jusqu'au bout la problématique du " client léger " amorcée quelques trimestres plus tôt avec le " netbook ". D'autre part, il a forcé celui-ci à évoluer en favorisant l'émergence d'un nouveau segment de portable à écran détachable, censé réconcilier le meilleur des deux mondes. Mais, dès l'origine, l'iPad était livré avec la suite " iWork " qui le destinait à la production de contenus, au-delà de la simple consultation en ligne de photos, vidéos, sites ou courriers électroniques.

Au fur et à mesure de la montée en puissance de sa puce interne et de ses capacités d'affichage, mais également en fonction de la demande et sous la pression de la concurrence des  versions successives de la Surface de Microsoft, l'iPad s'est davantage tourné vers le marché professionnel, avec en particulier la sortie du premier modèle labellé " pro " et le partenariat noué avec IBM, pour la partie des services mis à disposition par les entreprises à destination de leurs employés, à travers leurs applications " métier ".

L'iPad, ou plutôt les différents modèles d'iPad, remplissent donc à présent – mais c'est également le cas de la Surface – la plupart des usages que l'on pouvait il y a 10 ans demander à un ordinateur : reste à savoir pour quel public " familial ", professionnel, enseignant) et dans quelle situation.

Quelles sont les innovations proposées par Apple pour rendre sa tablette toujours plus performante ? En quoi ces évolutions la rendent plus efficace qu'un ordinateur portable ? 

Le nouveau modèle 10,5 pouces présenté le 5 juin dernier s'inscrit dans cette dynamique (puce dernier cri de même génération que l'iPhone, taux de rafraîchissement de l'écran à 120 MHz qui révolutionne l'interaction avec l'Apple Pencil), mais c'est surtout au niveau des nouveautés annoncées pour iOS 11 et les interactions avec les services dans le nuage qu'Apple réussit à se différencier.

Alors qu'avec l'ordinateur on en reste avec une interface utilisateur qui passe soit par la souris, soit par le trackpad qui date tous les deux au minimum de 20 ans, avec l'iPad pro qui vient d'être présenté et les progrès induits par iOS 11, les interactions avec la tablette sont en passe de devenir beaucoup plus naturelles et intuitives encore avec la montée en puissance de Siri, et la reconnaissance d'écriture, ce qui est nouveau sur l'iPad même s'il s'agit d'une vieille connaissance pour les utilisateurs historiques d'Apple.

Même si cela doit passer par un aggiornamento de la part de la firme à la pomme, laquelle avait jusqu'il y a deux ans dépensé une énergie considérable pour dire tout le mal qu'elle pensait des stylets mis à disposition par les Samsung et autres Microsoft, la capacité de rendre l'affichage du tracé imperceptible à l'œil, la reconnaissance instantanée de l'écriture cursive et surtout la volonté de mettre à disposition de tous les développeurs des API correspondantes pour l'intégrer dans un maximum d'applications changent en quelque sorte la donne.

La problématique est en partie la même pour Siri, que tous les acteurs du secteur ont cherché à copier depuis son lancement fin 2011, mais qui reste pourtant le seul de sa catégorie à fonctionner avec plus de 20 langues pour 36 pays. Le seul défaut reste sans doute le volet prédictif de son clavier virtuel, chose que la dimension d'apprentissage machine apportée par iOS 11 devrait vraisemblablement améliorer. C'est du moins le message qu'Apple a voulu faire passer auprès de ses développeurs le 5 juin dernier.

Jusqu'où pourrait aller le développement des tablettes numériques ? Pourrait-elle devenir un outil de travail poussé plus qu'un objet de loisir ? 

En termes d'usage, même s'il demeurera toujours des usages spécifiques pour lesquels la station de travail d'une part, l'ordinateur d'autre part restera indispensable (que celui-ci soit une tour, un tout-en-un ou un portable), la plupart des tâches peuvent d'ores et déjà être réalisées à partir d'une tablette numérique, que ces tâches soient utilitaires (actionner des volets électriques, réguler la température), récréatives, administratives, culturelles ou productives, s'il le faut à travers une application métier.

La montée en puissance des puces ARM d'une part, et deux innovations présentées par Apple à destination de ses développeurs parmi d’autres,d’autre part, ne plaident pas pour une inflexion de cette tendance, bien au contraire. Machine Learning, l'API d'apprentissage machine et AR, pour Réalité Augmentée, ouvrent des perspectives tout à fait fantastiques à l'imagination des créateurs d'applications, y compris dans le secteur de l'éducation et des apprentissages, pour ne parler que de ceux-là ! Il est d’ailleurs vraisemblable qu’Apple embarque une puce spécifique dédiée aux machines learning et à la réalité augmentée dans sa nouvelle génération iPhones et iPad pro, en septembre prochain.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !