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Chez les enfants, "les caprices, ça n'existe pas"
©Reuters

Bonnes feuilles

Aujourd’hui, de nombreux parents se sentent démunis face aux comportements de leur enfant et se demandent comment l'éduquer de manière bienveillante et sécurisante. Car vouloir conditionner les enfants, en leur donnant des ordres, en leur faisant des reproches, en les culpabilisant ou en leur demandant « pourquoi » ils ne font pas ce qu’on voudrait qu’ils fassent génère souvent des conflits, parfois de la violence... Pour autant, on ne peut pas « tout laisser faire » sans intervenir : un vrai casse-tête ! (Extrait de "Parents bienveillants, enfants éveillés" de Laurence Dudek, publié aux éditions First 1/2)

Laurence Dudek

Laurence Dudek

Laurence Dudek est psychothérapeute.

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Pour sortir durablement du rapport de force, il convient ensuite de savoir rester, en permanence et sans exception, dans un rapport d’égalité1, où chacun fait de son mieux sans douter de l’intention positive de l’autre, qui fait lui aussi toujours de son mieux. Un rapport d’éducation où l’adulte est responsable (où il répond de manière adaptée aux besoins de l’enfant) et où il instaure un respect mutuel. L’enfant acquiert le respect de l’autre surtout par l’exemple : donc en étant respecté.

"Les caprices, ça n'existe pas"

Lorsqu’un enfant fait une demande que nous considérons comme un caprice, nous aurions tort de croire qu’il s’agit d’un désir sans fondement, sans besoin réel, dans le seul but d’obtenir quelque chose qu’on ne peut pas avoir ou faire. Même si le contenu et l’expression de la demande paraissent incongrus, irrationnels, insensés, etc., il y a toujours un ou plusieurs besoins cachés derrière ce « caprice ». À la différence des adultes, qui ont appris au fil du temps à repérer (plus ou moins bien) leurs besoins réels pour y faire correspondre les demandes qu’ils formulent, les enfants ne savent pas toujours de quoi ils ont besoin ; cela fait partie des apprentissages qui se font au cours de l’enfance, plus ou moins rapidement selon l’efficacité de l’éducation qu’ils reçoivent sur le sujet. Plus les enfants sont jeunes, moins ils sont capables de conscientiser leurs besoins. Ils ne peuvent donc pas toujours les exprimer à bon escient. C’est pourquoi il arrive couramment que ces besoins ne soient révélés que par la frustration inhérente au fait de ne pas être satisfaits. La demande prend alors une forme anarchique, injustifiée, incompréhensible, décalée dans le temps, disproportionnée, etc. Ce que nous désignons par ce terme péjoratif et fourre-tout de « caprice ». Ce mot, je l’entends dans la bouche de la quasi-totalité des parents que je reçois en consultation.

Il englobe plusieurs types de comportements, qui vont du refus de dire bonjour à la boulangère au drame en public de l’enfant qui se roule par terre dans un magasin pour qu’on lui achète un bidon d’huile de moteur ou toute autre chose parfaitement inutile pour lui et qui n’a aucun sens en apparence. En conséquence, si vous voulez éviter ou faire cesser les caprices, il convient de repérer, avant que la crise n’éclate, le besoin s’exprimant derrière la demande qui est posée. Plus l’enfant est petit, plus ce sont les parents – et les adultes en général – qui doivent décoder les signes qui révèlent ses besoins ; plus l’enfant grandit, plus il apprend à exprimer lui-même ses besoins, par des demandes adaptées, à la condition qu’il sache que ces demandes vont être comprises et entendues (sans répression, sans moquerie, sans jugement, etc.). Soulignons également qu’un enfant qui se trouve dans un état émotionnel intense (peur, colère, tristesse, etc.), même s’il sait habituellement repérer ses besoins et les exprimer, pourra momentanément ne pas être en mesure de le faire en raison de l’encombrement émotionnel1. Respirer, boire, manger, dormir, être à la bonne température, bouger, être en contact physique, qui sont des besoins physiologiques, constituent la catégorie prédominante vers laquelle se tourner pour chercher les raisons d’un comportement indésirable chez l’enfant2. C’est pourquoi nous allons nous pencher d’abord en détail sur quelques besoins fondamentaux faisant partie de la catégorie des besoins physiologiques. Puis je décrirai plus synthétiquement les autres catégories, afin de vous donner un aperçu complet de ce qui peut vous aider à identifier les besoins qui se cachent derrière les demandes des enfants.

Extrait de "Parents bienveillants, enfants éveillés" de Laurence Dudek, publié aux éditions First 

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