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Et pourquoi pas 
une journée de l’Homme ?
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La place des femmes dans la société française pose question comme l'illustre la tenue de la "journée de la Femme" organisée ce jeudi. Mais les difficultés rencontrées par les hommes existent elles-aussi et sont souvent sous estimées, alors qu'elles tendent à devenir de plus en plus nombreuses.

Arthur Vivien

Arthur Vivien

Arthur Vivien est le fondateur et animateur du blog Homme Culture & Identité consacré à l'identité masculine et aux situations des garçons, des pères et des hommes dans la société. Arthur Vivien s'oppose par ailleurs à tous ceux, et toutes celles, qui veulent opposer la femme à l'homme par des actions militantes idéologisées.
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Les hommes ont été éduqués durant des siècles à ne pas se plaindre. Un homme ça ne pleure pas, ça doit « tenir bon », être fort, courageux, et pourtant chaque année en France 8 000 hommes mettent fin à leur jour, soit 22 morts par jour : une véritable hécatombe ! Les hommes ont à l’évidence besoin d’être plus soutenus et aidés dans notre société, nous devons leur donner plus la parole et faire aussi cesser les abus du féminisme victimaire qui diffusent sur les hommes des clichés stigmatisants et caricaturaux. Oui les hommes peuvent avoir aujourd’hui des raisons de se suicider et si 8 000 d’entre eux le font chaque année, c’est bien qu’il existe du mal-être et de la détresse chez beaucoup d’hommes.

L’association SOS Amitiés est à ce jour majoritairement appelée par des hommes qui vivent des situations difficiles (solitude, divorce, chômage…). Face à l’absence d’initiatives associatives d’envergure en faveur des hommes, SOS Amitiés est devenue aujourd’hui un service de soutien incontournable auprès des hommes. Mais faudra-t-il que le suicide soit un jour une « Grande Cause Nationale » pour que nous prenions collectivement en main cette question qui concerne tant d’hommes chaque année ?

Les SDF et la grande pauvreté

Plus de 80% des SDF sont des hommes aussi il devient assez abusif de la part de certain(e)s de toujours parler des hommes en tant que détenteurs du pouvoir et acteurs d’une domination. Si quelques hommes ont le pouvoir, tous les hommes ne le détiennent pas, pour preuve ces milliers d’hommes qui vivent dans la rue en France, et ces millions d’autres qui sont des ouvriers ou des employés qui font simplement leur travail sans être les détenteurs d’un pouvoir qu’on leur attribue sans cesse et sans nuance.

Décrochage scolaire : les garçons sont à la traîne

Aujourd’hui sur 150 000 élèves qui quittent le système scolaire chaque année sans bac, 100 000 sont des garçons. Jean-Louis Aubrac, directeur-adjoint d’un IUFM s’intéresse depuis des années au décrochage scolaire des garçons. En 2009, il a publié un livre : Sauvons les garçons. Il décrit la façon dont le fait d’être un garçon peut être dévalorisant à l’école et dans la société : "L'école est sans aucun doute un des seuls lieux où le genre masculin est une particularité disqualifiante", écrit Jean-Louis Auduc dans l'introduction de son livre. L'ouvrage met en avant les difficultés scolaires des garçons dans le système éducatif français. Pour aller plus loin sur ce sujet, vous pouvez lire cet article.

Chômage : il touche plus les jeunes hommes

Comme un effet induit du décrochage scolaire des garçons, en 2009, dans la tranche d’âge des moins de 25 ans, le chômage des hommes était 30% plus élevé que le celui des femmes (chiffres INSEE). Qui aujourd’hui en France sait cela ? Qui se soucie aujourd’hui des hommes à l’heure où l’on nous parle tant d’égalité (uniquement quand c’est à la défaveur des femmes) ? C’est bien une question fondamentale qui est là posée car un homme en échec professionnel ne peut naturellement pas envisager de se lancer dans la vie, et le fait pour ces jeunes hommes d’entendre sans cesse qu’ils feraient partie d’un sexe privilégié… Quel paradoxe ! En 2009, ils étaient presque 400 000 au chômage dans cette classe d’âge alors que les femmes étaient elles 300 000.

Études supérieures

On ne nous parle dans les médias que des mathématiques et des formations d’ingénieurs pour déplorer que les femmes soient minoritaires dans ces cursus. Mais on ne nous dit jamais que dans de nombreux domaines ce sont les hommes qui sont à la traîne. Droit, médecine, école de commerce, enseignement, métiers du service public, les femmes sont devant, et parfois très loin devant. Ainsi en est-il par exemple dans les formations juridiques où plus de 70% des étudiants sont des étudiantes. (Certaines années, l’École Nationale de la Magistrature a accueilli des promotions composées uniquement de femmes !)

De nombreux domaines connaissent des situations similaires mais on n’en parle que trop peu d’où la nécessité de débattre de ces questions pour mieux faire connaître la réalité, et sortir des discours victimaires qui enferment les femmes dans l’idée qu’elles seraient inférieures en tout, partout et tout le temps.

Violences conjugales : 280 000 hommes victimes sur la période 2008-2009

Depuis l’avènement des postures victimaires, il est de bon ton de mettre tous les hommes dans le même panier. Cela n’est ni plus ni moins que du sexisme que d’attribuer à une personne des « qualités » à raison de son sexe. Les hommes sont stigmatisés comme étant tous des êtres violents, dominateurs. Cela est faux car tous les hommes ne sont pas violents ou dominateurs, pire 280 000 sont victimes de violences physiques au sein de leur couple (chiffres 2011 de l’Observatoire National de la Délinquance).

Les hommes ont bon dos, et comme dit au début de cet article, ils sont peu enclins à se plaindre. Toutefois aujourd’hui des hommes et des femmes souhaitent ne plus laisser tout le champ du débat public aux seules victimaires qui opposent par idéologie les femmes aux hommes. Il devient absolument nécessaire de parler des valeurs et de la condition masculines de façon positive, et en venant en aide aux hommes qui en ont le besoin.

Une « journée de l’homme » pourrait être l’occasion de mobiliser autour de la condition masculine.

Divorce et garde d'enfants : les pères discriminés pour combien de temps encore, la garde alternée doit devenir la règle.

Nous nous trouvons en plein paradoxe sur un sujet fondamental, celui de la famille et des relations entre parents et enfants. Alors que cela fait plusieurs décennies que les pères s’investissent beaucoup plus dans la vie de leurs enfants, en situation de divorce, ils sont manifestement considérés par la justice familiale comme étant très secondaire. Alors que dans près de 70% des cas la séparation est initiée par la femme, dans 85% des cas la justice va accorder à la femme le droit de garde exclusif (une forme de double peine en somme). Le père n’obtiendra lui guère plus qu’un week-end sur deux et la moitié des vacances. Une inégalité manifeste qui ne permet pas aux enfants de garder avec leur père une relation père-enfants dense et approfondie.

Pire, dans 40% des cas après divorces, les enfants ne verront plus leur père parfois suite à des manœuvres de la mère, des fausses accusations ou d’autres stratagèmes. Malheureusement pour les hommes, la justice est peu encline à sanctionner les femmes qui ne respectent pas la non-présentation d’enfants. Il y a sur ce sujet fondamental pour la vie de nombreux hommes et d’enfants un traitement tout à fait discriminant qu’il convient de corriger. Comment peut-on laisser perdurer une telle injustice ? Comment peut-on laisser ainsi se développer des générations d’enfants sans père ? Quand on sait le rôle d’un père, d’un référent masculin, dans la structuration d’un enfant, cela est un non-sens, cela va contre l’intérêt des enfants.

Ces séparations sont des situations dramatiques pour beaucoup de pères, certains vont jusqu’au suicide, et il n’est que grand temps de faire cesser ces abus passéistes. La garde partagée doit devenir de principe pour les enfants de plus de 3 ans, ils ont droit à leurs deux parents malgré la séparation, cela apparaît comme un impératif de justice élémentaire pour les enfants avant tout.

Autres sujets importants :espérance de vie moindre, accidents du travail (95% des morts au travail sont des hommes), santé…

Tous ces sujets où les hommes sont à la traîne sont autant de motifs de se mobiliser pour les hommes. A l’instar de la Journée de la femme qui a lieu chaque année le 8 mars, faudra-t-il instituer une Journée de l’homme à la fois pour parler des sujets qui les touchent et aussi pour diffuser des messages positifs dans une société qui dévalorisent bien trop l’identité et les valeurs masculines.

NB : Le Groupe d’Etudes contre Les SexismeS (G.E.S) a ainsi lancé un appel aux candidat-e-s à la présidentielle pour mieux faire connaîtreLa Cause des Hommes et faire cesser la discrimination à l’égard des hommes.

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