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Présidentielle : "les brav' gens n'aiment pas que, on suive une autre route qu'eux"
©wikipédia

La mauvaise réputation

Ecoutons Brassens. Lui ne chante pas faux.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Eh oui, ils n'aiment pas qu'on ne suive pas les chemins qui mènent à Rome. Qu'on s'en écarte et aussitôt on a mauvaise réputation : insultes, quolibets, moqueries, condamnations s'abattent sur vous. Une seule route s'impose : celle où sur tous les panneaux indicateurs figure le nom de Macron. 

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Si c'est en compagnie de Brassens, je veux bien être maudit et excommunié. Je dédie donc sa chanson aux brav' gens qui marchent au pas cadencé, le petit doigt sur la couture du pantalon. Je la dédie à tous ceux qui, aux ordres des adjudants de la pensée et de la presse, se mettent, obéissants, en rang : pas une tête ne doit dépasser !

Je dédie cette chanson à la brise printanière qui murmure : "Macron, Macron". Aux gelées matinales dont les cristaux forment, comme par enchantement le nom de Macron. Aux oiseaux qui dans nos arbres gazouillent tendrement "Macron, Macron". A tous nos bébés qui avant à dire Papa ou Maman apprennent à dire Macron. Au chœur puissant et tonitruant des adorateurs de Macron, décidés de donner de la voix pour étouffer celle de Brassens. 

Je dédie cette chanson à Hollande, Cazeneuve, Valls, Taubira, Le Drian, Collomb (et pardon si j'en oublie). Je la dédie à Alain Juppé, Christian Estrosi, Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire ( et pardon si j'en oublie). Tous et toutes célèbrent, enthousiastes et émus le Divin Enfant baptisé Macron. Ce dernier est aussi pour eux l'Hercule qui terrassera l'hydre Le Pen. 

Je dédie cette chanson à l'audiovisuel public qui vit de ma redevance. C'est bien la première fois de ma vie que je paye pour être insulté. Je la dédie à David Pujadas, Ruth Elkrief, Laurent Ruquier, Sophie Aram, Yann Moix, Léa Salamé. Je la dédie à BFM TV, à France Info, à Libération, au Monde, à Télérama, à Elle, à l'Obs. A Laurent Joffrin, Jean-Michel Apathie et Jean-François Achilli.

Je la dédie à la France soumise. Je la dédie aux moutons qui se prennent pour des lions au prétexte qu'ils crient " le fascisme ne passera pas !". Je la dédie à tous ceux qui n'aiment pas qu'on suive une autre route qu'eux…

Et qui, contre les amateurs de routes buissonnières, ont des formules toutes prêtes pour exorciser le diable : réac, fasciste, raciste, antisémite, homophobe… Au fait, vous voulez peut-être savoir pour qui je vote ? Alors écoutez une autre chanson. Elle est de Boris Vian. Elle s'appelle le Déserteur. 

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