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Ne vous inquiétez pas, la première génération à avoir grandi avec internet et les réseaux sociaux n'est pas lobotomisée, elle va bien et voilà pourquoi
©Reuters

La jeunesse aux doigts d'or

La "net génération", les enfants nés avec internet sont plus intelligents que les jeunes nés avec la télévision avant eux. Tel est le sens d'un livre publié en 1997 par Don Tapscott "Growing up Digital". Avec internet, les jeunes ont appris de nouvelles façon de militer, s'engager et faire progresser la société. Leur impact s'en ressent désormais jusque dans l'économie réelle.

Atlantico : Quelles sont les évolutions de la société découlant de l'arrivée d'une génération nouvelle, "digital native" (les enfants du numérique) ? Plus précisément, quelles sont les spécificités de cette nouvelle génération ? En quoi se distingue t elle de la génération précédente, qui a, pour sa part, grandi avec la télévision ?

Jonathan Znaty :  L’évolution naturelle qu’apporte chaque nouvelle génération est décrite par des changements dans les moyens de communication. À chaque révolution sociétale, son changement, début du 20ème siècle, la radio, l’après-guerre, la télévision puis les années 2000 avec la démocratisation du GSM et de l’Internet. Aujourd’hui, c’est tout d’abord l’instantanéité et l’universalité de l’accès à l’information qui sont les principales révolutions, nombre d’ultra connectés peuvent être informés avant même que le sachant ait le temps de lui répondre. Par ailleurs, l’autre révolution est celle de la photographie numérique, en consommation illimité, les digital natives sont souvent accusés de narcissisme. Est-ce du pur narcissisme ou simplement un besoin de se sentir aimé, puisque le rapport à soi passe d’abord par une intervention de l’autre. 

Les comportements mais les outils distinguent les deux dernières générations, quand la génération précédente était une génération de la consommation, la génération des digitales native est celle de la surconsommation mais de données. Ils consomment plus juste, plus juste de leur moyen, plus justes de leurs valeurs, plus justes face aux enjeux de l’environnement. Le courant politique des digitals natives proche de celui de la fin des années 60 met en avant une conscience collective (grâce aux réseaux sociaux d’ailleurs) vers des valeurs humanistes et sociales. 

Cette nouvelle génération exprime une conscience politique, notamment au travers des réseaux sociaux. Quelles sont les "luttes" qui attirent le plus leur attention et qui s'expriment le mieux au travers du digital, plutôt que par la télévision; du mariage pour tous, à la cop 21, ou aux différentes manifestations de soutien après des attentats?

La génération des digitals natives de par la disponibilité de l’information en profite pour participer de façon plus démocratique au débat politique. Chaque fait est vérifié, comparé, de temps en temps détourné mais toujours utilisé. À ce jour, ce sont les mouvements dit extrêmes avec une vision et un sentiment d’appartenance fort qui sont les plus visibles et représentés par cette génération sur les réseaux sociaux, nous l’avons vu avec le gagnant incontestable des réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon mais aussi avec Marine Le Pen dont les soutiens toujours inflexibles se rencontrent sur Twitter et Facebook. Les luttes principales sont celles qui ont été généralement oubliées par les gouvernements successifs représentés par les deux grands partis. Cette génération a compris qu’elle doit lutter pour la pérennité de la terre sur laquelle elle vit pour pouvoir en profiter au moins autant que des générations précédentes. Ce sont les droits individuels et collectifs qui sont débattus sur les réseaux sociaux. Finalement, c’est simplement l’éducation civique qui se fait par ces médias. Alors, au-delà de la communication, c’est d’abord le premier lieu de rencontre. Quel a été le réflexe de cette génération à l’instant où ils ont appris pour l’attentat du Bataclan, ça a été de se connecté sur Facebook ou Twitter, prévenir que tout allait bien et vérifier qu’il en était de même pour son entourage, et seulement ensuite, ils ont partagé leur émotion et leur soutien. Nous retrouvons simplement à une autre échelle la réappropriation de la démocratie en faisant entendre la voix du peuple comme à l’époque du forum romain. 

A l'inverse, comment la société va s'adapter aux nouveaux codes d'internet ? L'étude qui a été réalisée sur 8000 personnes dans 12 pays entre 1978 et 1994 montre que les systèmes éducatifs des pays concernés ne sont pas adaptés à cette nouvelle génération. Qu'est-ce qui peut être fait pour y remédier ? 

Les systèmes éducatifs sont clairement inadaptés non pas aux nouvelles générations mais à l’évolution des technologies. Une information émise en Chine est relayée dans le monde en moins de quelques minutes. Est-il possible que les systèmes éducatifs qui mettent en avant l’apprentissages de compétences et qui mettent dix ans à être construits peuvent répondre à ces transformations. Tout d’abord et cela a été parfaitement compris par la génération des digital native, c’est d’apprendre des méthodes, de la logique et un état d’esprit d’apprentissage continu. La révolution de cette génération est sa flexibilité cognitive, c’est à dire de pouvoir passer d’un sujet à un autre voire de traiter plusieurs choses en même temps. Ensuite, c’est de compter sur l’expérimentation et le partage entre pair, le digital créer un espace virtuel de rencontre entre personnes souhaitant partager son expérience, entre tutoriels Youtube, conseils et influenceurs, nous trouvons et donc à fortiori, cette génération y trouve toute l’éducation souhaitée, c’est la base de l’économie collaborative ou de l’apprentissage collaboratif.

Les systèmes éducatifs sont en train d’être chamboulés par de nouveaux mode d’apprentissage comme la création de l’école 42 qui promeut les échanges et l’auto-apprentissage, les référents sont des coaches plus que des professeurs là pour évaluer ou juger. 

La génération des digitals natives de par la disponibilité de l’information en profite pour participer de façon plus démocratique au débat politique. Chaque fait est vérifié, comparé, de temps en temps détourné mais toujours utilisé. À ce jour, ce sont les mouvements dit extrêmes avec une vision et un sentiment d’appartenance fort qui sont les plus visibles et représentés par cette génération sur les réseaux sociaux, nous l’avons vu avec le gagnant incontestable des réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon mais aussi avec Marine Le Pen dont les soutiens toujours inflexibles se rencontrent sur Twitter et Facebook. Les luttes principales sont celles qui ont été généralement oubliées par les gouvernements successifs représentés par les deux grands partis. Cette génération a compris qu’elle doit lutter pour la pérennité de la terre sur laquelle elle vit pour pouvoir en profiter au moins autant que des générations précédentes. Ce sont les droits individuels et collectifs qui sont débattus sur les réseaux sociaux. Finalement, c’est simplement l’éducation civique qui se fait par ces médias. Alors, au-delà de la communication, c’est d’abord le premier lieu de rencontre. Quel a été le réflexe de cette génération à l’instant où ils ont appris pour l’attentat du Bataclan, ça a été de se connecté sur Facebook ou Twitter, prévenir que tout allait bien et vérifier qu’il en était de même pour son entourage, et seulement ensuite, ils ont partagé leur émotion et leur soutien. Nous retrouvons simplement à une autre échelle la réappropriation de la démocratie en faisant entendre la voix du peuple comme à l’époque du forum romain. 

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