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Le multiculturalisme, cheval de Troie de l’islamisme ?
©Reuters

Bonnes feuilles

Tout doit être fait pour éviter, en France, la guerre civile que l’islam radical aimerait semer pour imposer le califat, ce nouveau communisme. L’erreur serait néanmoins de se soustraire à l’épreuve en s’accommodant de ce nouveau totalitarisme et de ses collaborateurs. Le danger n’est pas le FN, qui n’est que l’expression de la colère d’un peuple abandonné. C’est le déchaînement d’une idéologie apocalyptique qu’il s’agit de stopper pendant qu’il est encore temps. Extrait de "La guerre civile qui vient" d'Ivan Rioufol, aux Editions Pierre-Guillaume de Roux.

Ivan Rioufol

Ivan Rioufol

Ivan Rioufol est essayiste et éditorialiste au Figaro. Il tient quotidiennement le blog Liberté d'expression. Il vient de publier un nouvel ouvrage, La guerre civile qui vient (Editions Pierre-Guillaume De Roux).

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Cette France officielle, convertie à l’humanitarisme et à ses épanchements, est mentalement disposée à pactiser, plutôt que d’engager l’épreuve de force sur son propre territoire. Que Pierre Manent, disciple de l’infatigable dénonciateur des totalitarismes que fut Raymond Aron, en vienne à soutenir, dans Situation de la France, la nécessité pour la nation de « céder » face à l’islam devenu trop présent et de se rendre à des « concessions » avec une idéologie totalisante dans son essence, fait toucher du doigt le défaitisme et les compromissions rendues possibles par des décennies de bourrage de crâne sur le respect de l’Autre. L’hommage rendu le 20 novembre 2015 par l’État islamique à Michel Onfray, qui rejette sur George Bush et les Etats-Unis la responsabilité d’une politique internationale « islamophobe », est une autre manière de souligner l’erreur de jugement du philosophe, qui oublie au minimum l’agression du 11 septembre 2001 et la nécessité dans laquelle étaient les Américains de répondre à une guerre sans précédent. Certes, la France des Lumières se veut intransigeante face à l’idéologie totalitaire, contre qui elle envoie ses avions en Syrie, croyant faire oublier la Seine-Saint-Denis. C’était aussi le sens du message de Hollande du 8 mai 2015, qui, devant le Panthéon, célébrait en grande pompe le soixante-dixième anniversaire de la victoire des démocraties contre le nazisme. Mais cette posture est un leurre. Elle dissimule mal la lâcheté qui se cache dans les lieux de pouvoir, derrière les promesses d’« intransigeance ». Cette peur est un mal plus redoutable que le djihadisme superstitieux et bas du front, qui jouit de son impunité, faute de rappel à l’ordre.

Les signes d’endormissement du pouvoir sont visibles quand Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, assure que l’État islamique, qu’il préfère nommer Daech comme François Hollande, « n’a rien à voir avec la religion musulmane qui est une religion de paix ». La même reculade s’observe, à droite, chez Nathalie Kosciusko-Morizet quand elle se réjouit 1 d’avoir convaincu Nicolas Sarkozy d’enterrer la convention sur l’islam qui devait ouvrir le cycle des réflexions de l’opposition, alors même qu’il structure la vie politique et tous les grands débats sous divers euphémismes. La décision d’Alain Juppé de faire de a lutte contre l’islamophobie « un point de clivage » pour son camp confirme les nouvelles oppositions, qui dépassent la gauche et la droite. Ce clivage est une caution apportée par un candidat à la présidence de la République à la stratégie islamiste qui entend pénaliser, par cette phobie interdite, la critique de l’islam politique. Le choix de l’ancien Premier ministre de rejeter « l’assimilation qui veut nous rendre tous semblables » est une autre manière d’accepter le multiculturalisme, cheval de Troie de l’islamisme.

Prête à se rendre avant d’avoir combattu, cette République a déjà ses candidats à la collaboration. Ils plaident la cause des « accommodements », cette autre manière de reculer devant plus armés et plus déterminés que soi. À l’image d’Edwy Plenel et d’autres militants de la gauche internationaliste fascinés par l’islam révolutionnaire, ils ne veulent rien voir des démocraties menacées. Emplis de moraline qu’ils distribuent comme des chewing-gums, ils s’aveuglent sur leurs nouveaux alliés qui prêchent la supériorité du mâle musulman. L’excuse sociale est leur mantra pour exonérer les « mal-aimés » (Claude Askolovitch) de toute responsabilité. Pourtant, en Grande-Bretagne, le tiers des terroristes a fait des études supérieures.

Ces sermonnaires, habitués des plateaux de télévision, croient reconnaître dans le musulman le nouveau damné de la terre, sans se soucier de faire une différence entre celui qui adhère à la nation laïque et celui qui lui préfère l’incompatible charia (loi islamique). Ils ne sont pas loin de considérer l’islam, en tant que doctrine globale et universelle, comme un nouveau communisme, Dieu antisioniste en plus. Ils parlent comme la gauche pacifiste des années  1930, quand elle recommandait l’« apaisement » avec le régime hitlérien. Il y a beaucoup de Doriot, de Déat et autres munichois en puissance dans leurs rangs. Ils alertent sur un « retour aux années 1930 » (Renaud Dély), en désignant le « populisme » représenté par ceux qui veulent reprendre leur destin en main. Mais ils sont les « collabos » qu’ils dénoncent.

Extrait de "La guerre civile qui vient" d'Ivan Rioufol, aux Editions Pierre-Guillaume de Roux

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