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Pourquoi François Fillon peut encore gagner
©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Rien n'est joué

Malgré sa troisième position dans les sondages et les apparences, François Fillon a encore des chances de remporter l'élection présidentielle.

Roland Hureaux

Roland Hureaux

Roland Hureaux a été universitaire, diplomate, membre de plusieurs cabinets ministériels (dont celui de Philippe Séguin), élu local, et plus récemment à la Cour des comptes.

Il est l'auteur de La grande démolition : La France cassée par les réformes ainsi que de L'actualité du Gaullisme, Les hauteurs béantes de l'Europe, Les nouveaux féodaux, Gnose et gnostiques des origines à nos jours.

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Beaucoup de doutes sont apparus parmi les Républicains quant aux chances de leur candidat de devenir président de la République au point que certains ont envisagé d'en changer, ce qui aurait été catastrophique.

Que François Fillon soit passé en troisième position dans les sondages du premier tour a évidement de quoi les inquiéter.

Il reste que, malgré les apparences, ses chances de l'emporter demeurent.

Un calcul simple le montre : supposons que Marine Le Pen approche les 30 % au premier tour, chiffre auquel on parvient facilement en partant des sondages actuels. Mettons en au moins 5 % pour les candidats dits "petits" : Dupont-Aignan, Lassalle, Cheminade, ceux qui ont le plus de chances de trouver les 500 signatures d'élus.

Il en reste 65 % à partager entre 4 candidats (maintenant que nous savons que Bayrou ne le sera pas), ce qui fait une moyenne de 16,35 % en cas de partage égal. Descendu à 18 %, Fillon est déjà remonté à 20 %, ce qui pourrait suffire à le propulser au second tour (Jacques Chirac y avait été en 2002 avec seulement 19,8 % et l'avait finalement emporté).

Encore faut-il que personne ne le dépasse. Macron est actuellement à 23 % mais son électorat est notoirement vulnérable : seuls 25 % de ceux qui déclarent avoir l'intention de voter pour lui pensent ne pas changer d'avis. Curieux engouement : Macron prétend apporter la nouveauté alors qu'il fut un des principaux acteurs du quinquennat, et n'a pas, de fait, d'autre projet véritable que de continuer la politique de Hollande . C'est une baudruche appelée à se dégonfler : avant ou après le premier tour ? C'est la question. L'appui que vient de lui apporter Bayrou, après l'avoir qualifié d'"hologramme", et de "représentant de la haute finance" pourrait s'avérer contreproductif. Au centre, le maire du Pau n'apporte rien à Macron qu'il n'ait déjà et il va dissuader beaucoup de Républicains qui ne l''apprécient guère de se rallier à l'ancien ministre des finances .

Au contraire, Fillon dispose d'un matelas de 15-20 % de Républicains purs et durs qui ne devrait pas lui faire défaut.

Reste un risque à ne pas négliger : la réunification de la gauche autour de la candidature de Hamon. Après le ralliement des écologistes, on n'attend plus que celui de Mélenchon - et peut-être in fine de Macron. Dans ce cas Fillon pourrait être devancé . Mais le débat reviendrait alors vite au fondamental : le bilan de l'expérience Hollande, ceux qui l'ont soutenu contre ceux qui s'y sont opposés (les vrais, pas les "rénovateurs " socialistes ) . Si Hollande est descendu à 12 % d'opinions positives, on voit mal comment il pourrait avoir un successeur du même parti, destiné peu ou prou à poursuivre la même politique.

De toutes ces hypothèses, celle que doit redouter le plus Marine le Pen est François Fillon au second tour, malgré son affaiblissement . Toutes les autres sont plus favorables à la candidate du Front national. Le moindre des paradoxes n'est pas que les auteurs de la déstabilisation de l'ancien Premier ministre, sont précisément ceux qui redoutent le plus la victoire de cette dernière.

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