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Tunisie : un président
pas comme les autres
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EDITORIAL

Moncef Marzouki a un parcours original et il personnifie les espoirs de démocratie du Printemps Arabe.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Dans un monde arabe choqué par les massacres en Syrie, et les dérives du nouveau pouvoir militaire égyptien, la personnalité originale, et le style de l'actuel président de la république tunisien Moncef Marzouki sont une source d'espoir.

Depuis qu'il a prêté serment le 13 décembre dernier, le style de cet opposant historique à l'ex-président Ben Ali (docteur en médecine, il a été président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme), surprend, et tranche avec le passé. Il a une page Facebook qui a plus de 90 000 fans : il ne porte jamais de cravate, et arbore un pin's à l'effigie d'Ahmed Ouerghi, un jeune martyr de la révolution tunisienne.

"C’est le premier militant des Droits de l’Homme qui accède au pouvoir dans le monde arabe et musulman", comme le note Abed Charaf (hebdo La Nation). Et il est le plus fragile des chefs d'Etat maghrébin. "Ce n’est pas un général, comme le mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, ni un ancien apparatchik reconverti, parachuté au pouvoir par les avions de l’Otan, comme le libyen Mustapha Abdeljalil. Ce n’est pas non plus un islamiste de palais, comme Abdelilah Benkirane, et il n’a ni gaz, ni pétrole, ni l’appui d’une puissante armée, comme Abdelaziz Bouteflika" en Algérie.

De plus ce président tunisien "n’a même pas l’appui d’une majorité de Tunisiens. Son parti n’a pas remporté les élections à la Constituante d’octobre 2011. Son accès à la présidence est le résultat d’un compromis politique dans lequel les islamistes d’Ennadha ont joué un rôle central, en acceptant de ne pas tout accaparer à l’issue des premières élections post-Benali", ajoute Charaf.

Paradoxalement une de ses chances, c'est que la Tunisie "n’a pas de pétrole ni de gaz. Le pays n’a pas une importance stratégique majeure. Il ne constitue pas une menace éventuelle sur la rive sud de la Méditerranée, et n’a pas la prétention de jouer un rôle majeur dans les relations internationales. Rien ne pousse donc les pays occidentaux à s’y intéresser de manière particulière".

Son style différent s'est aussi exprimé lors sa tournée au Maroc, en Mauritanie, et en Algérie du 8 au 13 février. Au Maroc qu'il connaît bien pour y avoir vécu, avec son père obligé de s'exiler car il tait dans l'opposition tunisienne, et y avoir décroché son baccalauréat au lycée français de Tanger, il a préféré dormir che sa soeur , dans un quartier populaire de Marakkech, plutôt que dans la résidence officielle qui lui était proposée souligne Jeune Afrique.

Et si "arrivé au pouvoir à la suite d'une révolution, Marzouki s'est prudemment abstenu de donner des leçons de démocratie à ses pairs maghrébins" il a, par contre, "insisté pour rencontrer, à chacune de ses escales, des représentants de l'opposition et de la société civile". De plus "le président tunisien a demandé à se recueillir sur la tombe de l'avocat Youssef Fathallah, militant des droits de l'homme, assassiné par les Groupes islamiques armés (GIA) en 1994".

Cela n'empêche pas les critiques de le considérer comme un opportuniste, faisons crédit à ce président récemment arrivé au pouvoir, et souhaitons lui de réussir la transition démocratique de son pays.

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