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Législatives 2017 : ce vrai plan Bérézina dont la droite n’a pas encore pris conscience alors que son existence même est en jeu
©CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Survivalisme

Dans cette élection, tous les partis et candidats semblent jouer gros. Entre une victoire à la Pyrrhus et une défaite sanglante, plusieurs scénarii catastrophe semblent se dessiner pour la droite, particulièrement aux législatives.

Xavier Chinaud

Xavier Chinaud

Xavier Chinaud est ancien Délégué Général de démocratie Libérale et ex-conseiller pour les études politiques à Matignon de Jean-Pierre Raffarin.

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Les sondages les plus récents éliminent le candidat de la droite du 2eme tour de la présidentielle, à 70 jours du premier tour. Beaucoup de choses peuvent encore se passer et modifier les instantanés d’aujourd’hui, et pas seulement en termes de révélations. Le potentiel électoral de la droite et du centre est plus près des 30% que des 20 mesurés aujourd’hui, la candidature de F. Bayrou reste une option et une inconnue : le mois de mars montrera comment résisteront M. le Pen et E. Macron dans "l’arène de la vraie campagne", mais en attendant… la droite pose question.

Après les présidentielles viendront les législatives, en juin et le résultat de la présidentielle impactera évidemment le scrutin législatif.

Fin novembre, F. Fillon désigné comme candidat de la droite et du centre à l’issue des primaires était en tête dans les sondages, donné gagnant aux présidentielles et pouvait espérer dans la foulée s’assurer une majorité absolue à l’Assemblée Nationale pour pouvoir appliquer son programme. Aujourd’hui la donne a considérablement changé.

En cette fin de mandature, la droite et le centre comptent 232 députés sur 577, l’extrême droite 3 sièges et la gauche 342 (ces chiffres tenant compte pour les circonscriptions actuellement non pourvues de l’étiquette du titulaire élu en 2012).

A ce jour, les investitures ne sont toujours pas réglées entre droite et centre, comme à gauche, tant l’incertitude présidentielle pèse sur les équilibres anciens.

Plus de la moitié des députés sortants de la droite et du centre sont en situation de cumul, plus d’une trentaine ont déjà annoncé leur intention de ne pas se représenter et d’autres suivront encore.

Les projections réalisées fin novembre rendaient possible la conquête de près de 200 sièges sur la gauche par la droite et le centre unis. Si la reprise des 3 sièges détenus par l’extrême droite était jugée impossible (le FN pouvant même obtenir de 30 à 40 députés), LR et UDI n’étaient menacé dans aucune de leurs circonscriptions sortantes.

Dans l’hypothèse d’une élimination de F. Fillon dès le 1er tour de la présidentielle, une projection donnerait un panorama totalement différent. Un certain nombre d’inconnues rendent l’exercice difficile, à commencer par le nom du gagnant à la présidentielle, mais il ne fait aucun doute que la conséquence d’une élimination de la présidentielle serait une bérézina législative pour LR et l’UDI.

Le scénario le moins pire serait sans doute celui de la victoire de Benoit Hamon, le maintien du "traditionnel" clivage gauche-droite permettrait à la droite de conserver ses bastions soit près de 120 députés et une union maintenue avec le centre aboutirait à quelques dizaines de sièges supplémentaires.

Dans l’hypothèse d’une victoire d’Emmanuel Macron, l’union droite-centre serait sans doute plus difficile, la tentation du centre de rejoindre une nouvelle offre de majorité présidentielle et un FN fort entrainerait l’élimination en triangulaire de nombre de candidats de droite.

Le scénario d’une victoire de Marine le Pen entrainerait certainement une implosion aux conséquences législatives difficiles à cerner mais assurément lourdes pour les Républicains actuels. La candidate du FN a annoncé dans son meeting de Lyon dimanche qu’elle "formerait une majorité présidentielle et un gouvernement d’union nationale" autrement dit, additionnerait ses troupes avec celles d’une partie de la droite, ce qui briserait LR, repousserait le centre et ne laisserait que ruines.

La droite ne joue pas qu’un coup de poker présidentiel derrière son candidat, si elle échoue en avril, c’est sa représentation voire son existence même qui se jouera pour les années à venir. Le paradoxe de cette "présidentielle folle" est qu’il y a trois semaines à peine, les commentateurs imaginaient une explosion de la gauche en général et du PS en particulier, or si l’union Hamon-Mélenchon est incertaine, les retrouvailles PS-PC-Verts s’esquissent et B. Hamon a encore des marges de progression, face à un Emmanuel Macron qui, aujourd’hui, en position de favori est dans une sorte de quitte ou double : si il gagne le système binaire gauche-droite implose ; si il perd il n’en restera rien aux législatives…

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