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Ces conséquences inattendues des longs séjours en orbite sur le corps humain que la NASA a découvert grâce à Scott Kelly
©NASA

En analyse

La NASA mène actuellement une mission d'apprentissage des effets d'un long séjour en orbite sur le corps humain. Un nouvel enseignement est apparu, la méthylation des gènes peut être modifiée par l'orbite. La NASA va pouvoir appliquer ces enseignement en vue d'une future mission sur la planète Mars.

Brigitte Godard

Brigitte Godard

Brigitte Godard est médecin des astronautes. Elle travaille pour le MEDES à Cologne. 

http://www.medes.fr/fr/index.html

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Atlantico : La Nasa a lancé une étude spatiale sur les effets d'un voyage vers la planète Mars sur le corps humain. Deux jumeaux y participent, l'ancien astronaute américain Scott Kelly a passé 340 jours en orbite et son frère, Mark est resté sur Terre. Les premières données ont pu être exploitées. L'exposition aux radiations, le manque de gravité ont entraîné des changements sur le corps de Scott, notamment sa densité osseuse et sur ses globes oculaires à cause de la pression sanguine exercée sur le cerveau. L'un des apprentissages nouveau, c'est un changement au niveau des gènes de Scott Kelly. En quoi cela consiste-t-il exactement ? 

Brigitte Godard : Ils ont observé de nombreux changements génétique et dont probablement le plus spectaculaire est un changement concernant les télomères. Ces télomères sont situés à la partie terminales des chromosomes. Ce sont en fait des séquences répétitives de gènes. Elles joueraient un rôle de protection du fait de leur position terminale et empêcheraient ainsi les chromosomes de se mélanger au contact d’autre chromosomes. La longueur de ces télomères augmente avec l’age. Or ici ils ont observé l’effet inverse chez le jumeau Scott qui est resté 1 an dans l’espace ce qui va à l’encontre de ce que l’on observe normalement ou tout au moins de ce que l’on dit claissiquement que l’on observe un vieillisement accéléré du fait de la microgravité. Cela dit tout est redevenu normal après son retour sur Terre.

Quelles sont les autres symptômes que la Nasa a découvert qu'elle ne connaissait pas ?

Il n’y a pas eu vraiment de nouveaux symptômes à proprement parler mais par exemple, ils ont observé une diminution de la formation osseuse plus prononcée dans la deuxième partie du vol. Cette diminution de formation osseuse est connue depuis le début des vols mais cette mission de plus de 6 mois avait l’intérêt de montrer quelle serait la tendance après cette année de mission.Les anomalies occulaires quand on a fait une analyse à postériori étaient présentent lors des missions courtes aussi. On ne peut pas parler de nouveauté. Elles sont étudieés de très prêts par l’ensemble des partenaires internationaux et les Russes collaborent avec la NASA sur ces lésions oculaires.

En quoi est-ce que cela pourrait constituer un frein pour des missions longues comme l'expédition sur Mars ?

Normalement les modifications physiologiques du corps ont tendance à se stabiliser et non pas s’amplifier. En cas d’accentuation de la perte osseuse cela pourrait compromettre sérieusement un voyage vers mars du fait de la longueur de la mission. Cela signifie que malgré les contre mesures pour palier à cette perte osseuses qui sont essentiellement l’activité physique : deux heures par jour et une alimentation suffisante et contrôlée la perte osseuse n’est pas maitrisée et quel est le délai acceptable pour éviter une fracture osseuse.

En cas de mission vers la planète Mars, le trajet serait prévu pour durer 6 mois. Quels sont les enseignements que la mission actuelle de Scott Kelly pourrait révéler pour appréhender la préparations de futures missions ? 

Quand les astronautes atterriront sur Mars, seront-ils capables eux même de sortir du vaisseaux et construire leur base. Evidemment nous ne pouvons absolument pas tirer de conclusion trop rapide tout d’abord parce qu’il ne s’agit que d’un seul astronaute sur cette mission de 1 an et nous savons aussi d’après les études précédentes que chacun est différent mais ceci doit nous alerter pour maitre en œuvre tous les moyens nécessaires pour pouvoir suivre ces astronautes de près et avoir des outils de diagnostic et traitement quand ils seront seuls sur une autre planète. Dans nos missions actuelles ils gardent un contact avec l’équipe au sol qui peut les guider mais dans le cadre d’une mission longue durée sans communication immédiate avec la Terre alors les astronautes devront être complètement autonomes.

Quelles sont les pistes les plus prometteuses pour aborder les prochaines missions en orbite afin de mieux préparer les astronautes ? 

Les pistes les plus prometteuses seraient d’être capable de sélectionner à l’aide de la génétique un profil d’astronaute qui ne soit pas sensible à tous les effets secondaires des radiations microgravité. Est-ce que cela existe ? Les équipes scientifiques de la NASA ont réunis leur compétence pour cette mission de 1 an et utilisés les dernières avancées de la biologie moléculaire actuelle pour à la fois analyser dans le détail les gènes mais aussi tout le microbiome (c’est la carte des bactéries, virus .. en deux mot pas la carte génétique mais la carte microbiologique du corps) plus combiné aux paramètres biologiques biochimiques et hormonologies . Ils espères garce à cette étude appelée OMICS être capable de faire à la fois une médecine individuelle mais aussi préventive. A partir de cette carte du corps humain, ils espèrent pouvoir voir prématurément les altérations ou modifications physiologiques de chacun même avant l’apparition de la maladie.

En effet cette étude sur le plan du microbiome a montré de nombreuses différences entre les jumeaux, nous ne retrouvons pas les mêmes bactéries, ce qui était attendus car l’environnement est très différent mais cela n’avait jamais été fait et en plus cela permet de confirmer le rôle des bactéries, nous avons plus de bactéries dans le corps humain que de cellules et en effet les bactéries ne sont probablement pas si néfaste il faut un bonne équilibre et beaucoup de facteurs (stress, environnement nourritures ..) peuvent modifier cet équilibre bactérien et aboutir à la maladie. Peut-être que si l’on parvenait à garder l’équilibre bactérien de chacun alors nous aurions moins d’effets secondaires de cet environnement spatial hostile.

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