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J - 100 : les 5 questions clés de la présidentielle 2017
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Prévisions

Sur quoi peut déboucher dimanche la primaire de la gauche ? Emmanuel Macron est-il vraiment en mesure de se qualifier pour le 2eme tour de la présidentielle ? François Fillon a-t-il raison de ne pas vouloir amender son projet ? Depuis quelques jours les soutiens de Nicolas Sarkozy se distinguent dans la campagne de François Fillon, sont-ils maltraités ? Nombre de parlementaires LR veulent revenir sur le non cumul et dénoncent des élus apparatchiks ou hors sol, est-ce une réalité ?

Xavier Chinaud

Xavier Chinaud

Xavier Chinaud est ancien Délégué Général de démocratie Libérale et ex-conseiller pour les études politiques à Matignon de Jean-Pierre Raffarin.

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Su quoi peut déboucher dimanche la priamaire de la gauche ? 

A part le devenir du Parti Socialiste ? Difficile à dire.

On se croirait dans le film « INCEPTION », dont le scénario mettait en scène des rêves enchevêtrés les uns dans les autres dans un monde virtuel… vous avez le match Hamon/ Montebourg pour le leadership de la gauche dure, dans le match gauche toute/ social-démocratie avec Valls au sein de la primaire, tout cela dans le match entre Mélenchon-Macron et le gagnant à venir de la primaire pour enfin s’opposer à Fillon et le Pen en avril prochain !

Vu d’aujourd’hui une seule certitude, si le gagnant de la primaire ne gagne pas l’élection présidentielle, le parti socialiste ne survivra pas en l’état.

Emmanuel  Macron est-il vraiment en mesure de se qualifier pour le 2eme tour de la présidentielle ?

La dynamique est aujourd’hui chez l’ancien ministre de l’économie et cela inquiète dans tous les camps, c’est donc que le scénario est envisageable mais attendons le résultat de la primaire socialiste, apprécions cela en février, que le décor soit planté et que commence  la cristallisation de l’opinion.

Trois éléments peuvent favoriser ou empêcher cette qualification : la primaire à gauche, François Bayrou et la manière dont E. Macron constituera son équipe de gouvernement et sa majorité parlementaire.

Si la primaire socialiste ne parvient pas à imposer un candidat capable de trouver un espace entre JL Mélenchon et E. Macron cela favorisera ce dernier.

Si Francois Bayrou décidait de rejoindre celui qui défend des positions très proches des siennes, notamment sur la recomposition des structures et des pratiques politiques ce serait sans doute décisif.

Enfin pour convaincre dans les 3 mois à venir qu’il a l’épaisseur et le niveau pour diriger le pays, E. Macron devra montrer sur la base d’un projet abouti, sa capacité à constituer une équipe gouvernementale et une majorité à l’Assemblée Nationale. Dans les deux cas il ne suffira pas d’agréger les soutiens de la première heure, mais de réunir pour l’exécutif des gens capables de diriger leurs administrations et porter un projet cohérent  et pour l’Assemblée Nationale, investir des candidats dont la sélection tiendra d’avantage de la représentativité que de l’étiquette et de la volonté d’un collectif du changement plus  que de la continuation de pratiques anciennes.

François Fillon a-t-il raison de ne pas vouloir amender son projet ? De refuser tout compromis avec les centristes et François Bayrou en particulier ?

La cohérence est une qualité comme la persévérance, il a reconnu lui-même quelques erreurs, soit.

Mais le vrai sujet n’est pas de négocier tel ou tel point avec ses alliés virtuels, mais de rassembler une majorité de français derrière soi. Considérer ou non que F. Bayrou est un boulet dans son camp est sans intérêt, mais rassurer et entrainer ceux qui comme ce dernier, pensent qu’en l’état, tel qu’exprimé, son projet laisse dans l’expectative ou que la restauration d’une droite à l’identique, qui depuis 15 ans est co-responsable de l’état du pays, là est l’enjeu majeur.

A F. Fillon de fixer la limite entre persévérance et obstination, à F. Bayrou de faire de même.

Depuis quelques jours les soutiens de Nicolas Sarkozy se distinguent dans la campagne de François Fillon, sont-ils maltraités ? Représentent-ils un courant ?

Ces saillies médiatiques sont ridicules et ne témoignent que de la tentative personnelle et égotique d’existence de leurs auteurs.

 Il n’y a aucun sens à vouloir structurer des courants à partir des candidats battus aux primaires, pas plus chez ceux qui ont soutenu N. Sarkozy, qu’A. Juppé ou d’un autre. L’offre politique doit se rénover autour des sujets de fond que sont l’Europe, institutions/décentralisation, les sujets de société, pas sur des figures de style concernant les heures supplémentaires ou le taux de TVA.

La droite a un candidat, il lui appartient de faire campagne avec ceux qui adhèrent à sa démarche, sans posture ou imposture, les électeurs trancheront. S’il l’emporte LR connaitra à nouveau la difficile équation du parti du Président, s’il perd LR implosera et la recomposition se fera sur de vrais clivages.

Nombre de parlementaires LR veulent revenir sur le non cumul et dénoncent des élus apparatchiks ou hors sol, est-ce une réalité ?

Beaucoup d’hypocrisie dans ce débat, faut-il rappeler que le non cumul ne concerne que les parlementaires désireux de conserver ou d’exercer un mandat local exécutif ! C’est actuellement le cas de près de la moitié des députés LR sortants… 
Le « hors sol » ne sera pas s’ils acceptent de rester simple conseillers municipaux ou départementaux et à l’usage, seront élus essentiellement des candidats qui auront exercé avec succès une responsabilité locale. 
Quant aux « apparatchiks », si les partis choisissaient leurs candidats sur la compétence qu’ils auront à exercer le mandat pour lequel ils les investissent, plutôt que pour caser tel soutien ou recaser tel battu, la question ne se poserait pas.
Je comprends d’avantage que la question se pose pour les sénateurs qui eux représentent les collectivités locales, mais ceci devrait alors faire partie d’un projet plus large visant entre autres, à réduire le nombre de parlementaires et à simplifier le mille-feuille politico-administratif.
Ces questions comme tout ce qui concerne nos institutions ne devraient-elles pas relever d’un débat devant les français conclu par referendum ? Cela aboutirait plus probablement que les promesses sans suite des gouvernants successifs.

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