Le volcan qui a provoqué la disparition de l’Homme de Néandertal en Europe il y a 40 000 ans serait sur le point de se réveiller (Bonne année…)<!-- --> | Atlantico.fr
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Cette éruption aurait des conséquences très importantes, même s'il s'agit d'une "petite" éruption.
Cette éruption aurait des conséquences très importantes, même s'il s'agit d'une "petite" éruption.
©Reuters

Ça chauffe !

Les volcans Campi Flegrei, "champs Phlégréens" se trouvent en Italie, au nord-ouest de la baie de Naples. Ils sont nés de la plus grande éruption de l’histoire européenne depuis 200 000 ans.

D’après une étude scientifique parue dans Nature communications,  des volcans extrêmement dangereux  seraient en passe de se réveiller.

Leurs noms ? Campi Flegrei, "champs Phlégréens" en français, du nom que leur avaient donné les Grecs sous l’antiquité. Ils sont situés près de la ville italienne de Naples. Ils comptent 24 cratères et s’étendent sur 13 kilomètres. Ils forment la plus grande structure volcanique de l’Europe.

Comme le rapporte un article du Washington Post, les chercheurs qui ont travaillé sur une possible éruption des champs Phlégréens, français et italiens, sont intervenus dans le cadre d’un film éducatif intitulé "vivre dans un volcan" dans lequel ils ont alerté sur le danger représenté par les Campi Flegrei.

Les antécédents

La caldeira, qui est une dépression géologique causé par l’irruption d’un volcan, aurait été formée à deux reprises il y a environ 40 000 ans, après la plus grande éruption volcanique que l’Europe ait connue depuis 200 000 ans. Il s’agit donc d’une très ancienne et très dangereuse région volcanique, comme le rappelle cet article paru sur le site de BFM TV, accompagné d’une vidéo.

La dernière éruption connue est celle de 1538. Elle était de moindre importance, mais pendant huit jours les volcans ont craché environ 40 kilomètres cube de matériaux volcaniques. Des cendres émises par le "supervolcan" ont même été retrouvées en Sibérie, d’après un article de Science Post. Il en résulta aussi une nouvelle montagne, le Monte Nuovo.

Les derniers mouvements telluriques importants recensés par les scientifiques se sont produits en 1984, il y a trente ans donc. 40 000 personnes furent alors évacuées au Rione Terra de Pozzuoli. La terre s’était soulevée de près de 2 mètres (1,80 m) en une semaine !

Bien plus récemment, en 2005, les volcans aux alentours sont entrés en "soulèvement". Cela signifie qu’il y a eu accumulation de magma. En conséquence de quoi les autorités italiennes avaient fait passer le niveau d’alerte de "vert" à "jaune" en 2012.  

Les indices

Quelles sont les raisons qui laisseraient aujourd’hui penser à un réveil des Campi Flegrei ?

Le magma, à force d’augmenter, libère désormais des fluides et des gaz à des niveaux bien plus élevés (de l’ordre de 10 fois supérieurs) que la normale. Une vapeur brûlante en se déversant sur les roches peut leur faire perdre "leur résistance mécanique", ce qui provoque "une accélération du phénomène".

Le point de pression serait tel maintenant que les conditions pour une  éruption proche seraient réunies, après 500 ans de sommeil donc.

D’après les scientifiques qui observent ces volcans, il s’est produit un rehaussement de 10 centimètres du niveau global du sol en une seule année, entre 2012 et 2013. Ce phénomène, d’après un article paru par Science virale, a pour nom bradyséisme et "est une rare manifestation observée au niveau seulement de trois caldeiras dont celle en question, celle de la Long Valley aux Etats-Unis et celle de Rabaul en Papouasie-Nouvelle-Guinée". 

Ceci entraîne mécaniquement le remplissage par de la lave de la chambre volcanique. C’est donc un lac de lave qu’ont pu observer les scientifiques à 3 km sous la surface du sol ! L’étendue de ce lac serait de 2 km à 3 km d’envergure !

Les conséquences

Tout dépend bien sûr de l’intensité de l’éruption, qui est imprévisible. Au jeu des statistiques, ce sont les petites éruptions bien sûr qui sont les plus probables. Une éruption maximale est très improbable.

Selon Giuseppe de Natale, qui a dirigé l’étude mentionnée sur ces volcans : "Ces régions peuvent voir émerger les seules éruptions susceptibles d’avoir des effets catastrophiques au plan global, comparables aux grands impacts de météorites".

Les volcans en question sont ce que les scientifiques nomment "supervolcan", ce qui signifie que leurs cratères peuvent éjecter plus de 1000 mk3 de matières, c’est-à-dire de la cendre et des pierres, en une seule éruption. Une "petite" éruption aurait donc de toute façon de grandes conséquences.

Les premiers frappés seraient bien sûr les habitants d’Italie du Sud, à commencer par les villes de Pouzzoles et Cumes, mettant en danger des dizaines de milliers de personnes, voire un million selon des études récentes, et les poussant de fait à une immigration climatique.

La pire éruption volcanique qu’a connu l’Italie jusqu’ici est celle du Vésuve, qui se trouve lui aussi à côté de Naples. Il eût lieu le 24 août 79 et détruisit Pompéi.

Pour l’heure, les scientifiques continuent leurs recherches. La prochaine étape consiste à insérer une sonde à environ 4 kilomètres de profondeur, au-dessus de la chambre magmatique. Par une meilleure connaissance du fonctionnement du volcan, ils espèrent interpréter au mieux les signaux que celui-ci envoie, et anticiper de manière plus précise une éventuelle éruption.

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